Nous étions la veille de Noël, chacun s’affairait à la préparation de la fête. Les enfants étaient grands et savaient très bien que le Noël de cette année était spécial et sans cadeau. Cependant, j’avais demandé à Lola de me trouver dans les maisons du village tout le chocolat à cuire possible. Je voulais préparer discrètement des friandises pour les offrir aux enfants.

Alfred et Miguel nous ont livré dans la matinée le mouton abattu et débité, et les bouteilles de vin de la cave d’Alfred. Lola avait collecté au village du papier aluminium pour les cuissons dans les braises. C’est dans la cheminée que nous avions prévu de cuire les pièces de mouton en papillote. Julio avait épicé puis emmailloté les gigots dans le papier alu. Nous avions trouvé plusieurs bocaux de champignons, nous voulions les préparer avec les trois beaux poissons pêchés la veille par Diego. Les gigots et poissons étaient, pour l’heure, conservés dans notre frigo maison. Puisque nous avions de la neige en abondance, Diego et les enfants avaient construit près du mur au nord de la maison, un petit igloo qui nous servait à conserver les poissons. Et surtout, de les tenir loin de Minou qui était passé expert en chasse aux souris dans la grange, mais qui n’aurait pas refusé des poissons frais. Lola et les enfants préparaient des gâteaux roulés qu’ils adapteront en bûches fourrées avec les boîtes de crème de marrons.

J’avais préparé toute la journée des truffes au chocolat agrémentées des différents ingrédients pâtissiers collectés : châtaigne, poudre de noix, amandes effilées, noix de coco. J’avais choisi dans les tissus un morceau de tulle et du ruban, j’en ai fait des petites bourses pour y déposer une poignée de truffes à offrir à chacun.

Julio maitrisait très bien le travail du bois, il avait, les jours précédents, discrètement sculpté deux petites danseuses en tutu pour les filles. Lola leur ajouta un joli ruban rose autour de la taille et de la tête, elles étaient adorables.

Le matin de Noël, bizarrement, les filles étaient levées en même temps que Diego. Même en ne croyant plus au Père Noël, elles avaient hâte d’aller voir la cheminée. Lola avait installé les chaussures de chacun devant l’âtre. Toutes contenaient des petites bourses de friandises. Les bottes des filles contenaient en plus une jolie petite danseuse sculptée. De les voir si émerveillées, on aurait pu croire qu’elles pensaient que le Père Noël était descendu par la cheminée durant la nuit.

Toute la matinée nous étions affairés à la préparation du déjeuner. Lola avait trouvé dans une maison une jolie nappe, elle était parfaite pour l’occasion. Simon se chargeait de dresser la table. Diego et Julio s’occupaient de la cuisson sous les braises des gigots en papillote. Lola et filles garnissaient et décoraient les bûches. Je préparai l’entrée avec les poissons braisés et les champignons fricassés. J’avais prévu des boites de flageolets pour accompagner la viande. Les fromages de Miguel et le vin d’Alfred complétaient notre menu.