CHAPITRE 21 - L'école à domicile
Dès la semaine suivante, les cours ont commencé. Chaque adulte avait ses domaines de compétences, Diego les maths et la physique, Julio l’histoire, la géographie et la musique, Lola l’anglais, et moi les sciences, la chimie et le français, plus Nina qui venait un jour dans la semaine pour l’espagnol.
Pour les deux garçons, qui étaient tous deux en classe de quatrième, nous avions en supports tous les livres scolaires de David. Ils nous permettaient de suivre le programme de l’Education Nationale. Simon avait toujours été un élève très brillant, il n’avait aucune difficulté. David comprenait plus difficilement les cours, c’était souvent Simon qui lui réexpliquait, ils étaient tous deux plutôt studieux.
Anna était en classe de CM1 et Louisa en CE2. Anna n’avait pas de difficultés particulières, mais était très distraite et pas toujours courageuse. Quant à Louisa, elle avait de sérieuses lacunes, je devais reprendre avec elle les bases en lecture, en orthographe et en mathématiques.
Les garçons suivaient attentivement les cours, et faisaient sans rechigner tous les exercices correspondants. Ils étaient sérieux dans leurs apprentissages.
Pour les filles, c’était autre chose, je passais beaucoup de temps avec elles. Elles étaient rapidement déconcentrées, et avaient plus envie de jouer que d’étudier, mais je ne les lâchais pas. J’essayais de rendre ludiques les leçons, et ça marchait bien souvent.
J’avais entrepris aussi de faire, le soir après le diner, la lecture aux filles. Finalement, toute la famille suivait aussi la lecture. Je choisissais des œuvres classiques de Jules Verne, de Dickens, de Maupassant, d’Hugo, de Pagnol, et bien d’autres encore. Tous ces livres avaient été collectés dans les archives de l’ancienne école et dans les maisons abandonnées du village.
Avec Lola, on passait du temps avec les filles à faire des activités manuelles, du tricot et de la couture. On avait ramassé dans le village pas mal de vêtements chauds, mais certains avaient besoin d’être ajuster à nos tailles. Anna et Louisa avaient entrepris le tricot, toutes deux se confectionnaient une écharpe. Elles avançaient lentement, les cache-nez risquaient de n’être finis qu’après l’hiver, mais elles mettaient du cœur à l’ouvrage et on les encourageait.
Simon et David avaient eux aussi commencé des activités manuelles avec Julio et Diego. Ils s’étaient lancés dans la construction de maquettes de bateaux en bois, et espéraient pourvoir les faire flotter dans le cours d’eau. Ils utilisaient pour modèles des dessins de galions trouvés dans les livres d’histoire. Ils étaient très minutieux dans la réalisation de leur projet. Ils avaient dessiné les plans, et façonnaient les pièces une à une. Le bateau final devrait être très beau, ils en étaient pour l’instant qu’à la construction de la coque, mais étaient tous pleins d’enthousiasme.
Nos trois voisins, Alberto et Michael apportaient eux aussi leur part à la construction du galion par leurs conseils et leurs encouragements. Le samedi venu, ils se tenaient aussitôt informés de l’avancée du projet. Si la construction du bateau aboutie, je crois que le jour de la mise à l’eau sera une fête pour notre petite communauté.
La famille de David se joignait souvent à nous pour le repas du samedi. On s’arrangeait pour le menu, chacun apportait quelque chose à manger afin que notre stock alimentaire ne chute pas plus vite que prévu. C’était très sympathique d’être tous réunis comme cela. Miguel et Mickaël s’entendaient à merveille et étaient devenus de très bons amis. Régulièrement, Mickaël, après son travail à la ferme, allait rendre visite à Miguel à la bergerie.
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