Nous avons passé tout l’hiver dans le gite à l’abri de la pandémie et du froid. Les semaines s’écoulaient paisiblement, ponctuées par nos diners du samedi avec les amis. Les enfants suivaient avec sérieux leurs cours et s’étaient nettement améliorés en ski. Nos poules et lapins étaient toujours vivants et bien nourris, on avait des œufs tous les jours. Notre pain était devenu presque aussi bon que celui du boulanger, du moins on osait le croire. La pêche nous donnait bien souvent du poisson frais pour notre plus grand plaisir. Les collets n’avaient toujours pas pris de lièvres au piège, mais on ne désespérait pas. Les panneaux solaires nous fournissaient sans aucun problème notre énergie. Les stocks de bois et de nourriture étaient, comme prévus, largement suffisants jusqu’à l’été. Julio donnait des cours de guitare à Mickael qui était devenu passionné. Les filles venaient de terminer leurs écharpes en tricot, elles les portaient en permanence. Le galion avait belle allure, la construction avait bien avancée, la mise à l’eau allait être pour bientôt.

La fonte des neiges avait commencé, les routes devenaient plus praticables. Le froid était moins mordant, certaines journées étaient même ensoleillées. La nature n’allait pas tarder à renaitre.

Dans quelques jours, c’était Pâques. Nous avions décidé de passer cette journée de fête tous ensemble et de partager le repas pascal. Comme pour Noël, Miguel fournit le mouton, Nina donna des bocaux de légumes variés, Alfred vida encore un peu plus sa cave, Lola et les filles faisaient les gâteaux. Il nous restait suffisamment de chocolat à cuire, et avec le beurre de Nina, je pouvais me lancer dans la fabrication d’œufs en chocolat.