CHAPITRE 26 - Des nouvelles de la ville
Le samedi matin, toute la famille et nos trois voisins embarquaient dans le minibus, direction la ferme d’Alberto. Nous voulions tous être là-bas avant l’arrivée des militaires.
Comme prévu, les militaires arrivèrent à midi. Tous assis autour de la longue table de ferme, nous écoutions attentivement le gradé qui seul parlait.
Ils avaient d’abord visité les bourgs sur la route. Beaucoup étaient déserts et à l’abandon. Ils avaient rencontré dans une petite ville un petit groupe d’habitants. Le chef du groupe leur raconta qu’ils étaient une douzaine de survivants issus de trois familles différentes. Comme nous, ils s’étaient débrouillés pour survivre, ils formaient un groupe solidaire et autonome. Ils n’avaient rencontré personne durant l’hiver et n’avaient aucune nouvelle du monde extérieur.
Ils sont allés ensuite dans le centre de la ville. Ils ont croisé trois ou quatre petits groupes de vagabonds occupés à fouiller les boutiques déjà bien pillées. Puis se sont dirigés directement vers la caserne de leur régiment. Elle comptait avant l’automne environ deux cents hommes. Ils ont rencontré leur supérieur qui les a informés de la situation présente. Le pays n’avait actuellement plus de gouvernement. La population avait été presque totalement décimée, surtout dans les villes et les régions touristiques où le virus avait fait des ravages considérables. Il ne restait que çà et là des groupes communautaires qui avaient survécu en s’isolant, exactement comme nous l’avions fait. Actuellement, les militaires avaient l’autorité sur le pays. La situation était calme, même s’il y avait de temps à autre des conflits avec quelques bandes de vagabonds. La situation était la même dans beaucoup de pays d’Europe, même chose pour les grands pays industrialisés. Pour les autres pays, ils n’avaient pas d’information précise.
Eux aussi avaient eu beaucoup de pertes, ils ne restaient que trente hommes en poste dans la caserne. Les militaires reçurent les ordres de leur supérieur. Ils devaient retourner au camp dans la montagne et y rester. Ce sont eux qui désormais représentaient l’autorité dans la région. Leur commandement leur fournit une radio militaire pour garder le contact avec la caserne.
Ils sont revenus aussitôt après cette entrevue sur une route complètement déserte jusqu’à la ferme d’Alberto.
Voilà, nous savions tout.
Nous leur avons proposé de passer une fois par mois à leur camp pour prendre des nouvelles de l’extérieur. Le supérieur nous accorda cette demande et nous suggéra de ne pas hésiter à venir solliciter leur aide en cas de besoin. Ils reprirent la route aussitôt pour leur base.
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