Les Toutatides directs
A
(1) Grénovol Franc avait vingt ans quand il monta sur le trône, mais sa belle-mère Rosemerte le fit empoisonner pour y installer Toutatis.
(2) Des sources apologétiques présentent l'infanticide comme un acte de bonté, car Grénovol Franc était, selon ces sources, fou.
(3) Je ne sais quel crédit on peut apporter à ces récits qui sont assez tardifs,
(4) mais toujours est-il que Toutatis Ier Franc devint le nouvel empereur des Gaules, avec la bénédiction de Dieu.
(5) Suivirent alors son fils Marc Ier Franc ;
(6) Toutatis II Franc, dont parmi les fils, Sigovèse et Bellovèse allèrent fonder des colonies près du Danube pour le premier, et fonder la ville de Milan pour le second ;
(7) Francion Franc, arrière-petit-fils de Toutatis II Franc ;
(8) Suard Franc, qui prit les armes pour la grande Bretagne.
(9) En ce temps-là, le roi Gorbondingue de Bretagne régnait et allait mourir.
(10) Ses fils Porrée Ier et Ferrée se disputèrent le trône : ils étaient jumeaux,
(11) Ferrée était le premier né donc il était légitime qu'il devienne roi à la mort de son royal père.
(12) Mais Porrée Ier était vil, son ambition lui fit piéger son aîné, qui fuit pour la Gaule où il demanda de l'aide.
(13) Ce fut une défaite cuisante et le pays de Brut tomba dans la guerre civile,
(14) après l'empoisonnement de Porrée Ier par sa mère Judon, folle de douleur.
(15) Suard Franc mourut d'une peste avec ses soldats, c'est son fils Guillaume Ier Franc, qui lui succéda.
(16) Lui-même fut suivit d'Éloïse France, sa fille, et son règne est cité parmi les plus beaux(a).
(17) Après le glorieux règne d'Éloïse France, son fils Raoul Franc lui succéda.
(18) Sa sœur Conouheinne épousa le nouveau roi de Bretagne, Dunvallon Molmut.
(19) Elle donna naissance à Belin, nommé ainsi en hommage à son ancêtre Belennos de Belges,
(20) et à Brenne, qui était issu d'un songe, qui prédisait à son fils un destin glorieux s'il portait ce nom.
(21) Comme il est de coutume outre-Manche, les deux frères se disputèrent le trône, l'un refusant de s'incliner face à l'autre, en ne reconnaissant pas le droit d'aînesse.
(22) Les deux se firent la guerre, avec les Écossais, les Norvégiens et les Daces, d'un côté ou de l'autre.
(23) Les Sicambres, descendants d'Astyanax-Francion et donc alliés à l'empire des Gaules par leur parent, ne prirent pas part à ces querelles futiles.
(24) Brenne perdit et fut exilé en Gaule, avec douze compagnons. Il chercha de l'aide auprès de l'empereur et de la grande noblesse, qui n'avaient guère l'envie de l'aider, car ils étaient las de la perfidie et de l'ambition démesurées des Bretons.
(25) Seul Ségin l'Allobroge, prince du Dauphiné et de Savoie, vaillant guerrier comme son peuple, accepta de partir en guerre pour aider Brenne.
(26) Raoul Franc prévint Ségin qu'il partait en guerre au nom de sa principauté, pas au nom de l'empire des Gaules ;
(27) il lui rappela qu'il restait son vassal, donc lorsque l'empereur lui ordonnera d'arrêter d'aider le Breton exilé, il devra rentrer en Gaule.
(28) Ségin promit et prépara l'invasion de la grande Bretagne avec Brenne.
--- Note ---
(a) Selon les traductions qu'on fit des Anciens, l'impératrice est prénommée Éloïse France ou parfois Louise Franc, et surnommée « la Blanche ». Dans un fragment retrouvé récemment de l'Histoire romaine de Tite-Live, publié dans de Les femmes reines (2012) de Catherine de Haas, voici ce qu'il est dit d'elle :
ÆLOISA FRANCA ALBA, VERCINGETORIXSA GALLIÆ, GVLIELMI PRIMI FRANCI FILIA, VIXIT ANNOS LXXX, REGNAVIT ANNOS LIV, VSQVE PVBLIVS VALERIVS PVBLICOLA ET CAIVS CLAVDIVS SABINVS REGILLENSIS CONSVLATVVM.
Ce qui signifie, en français : « Éloïse France la Blanche, vercingétorixine des Gaules, fille de Guillaume Ier Franc, vécut huitante ans, régna cinquante-quatre ans jusqu'au consulat de Valère Publicole le Jeune et de Claude Régillense. » Elle serait donc morte en 460 av. J.-C.
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