Régence d'Adalase de Tanger avec Tungris duc de Brabant
E
(1) Alors que Brenne Franc approchait du moment de sa mort, et il se coucha en disant à sa femme :
(2) « Je m’en vais. Fortifie-notre fils à naître, qu'on puisse donner à ses précepteurs un homme ! »
(3) Andalase, fille du roi de Tanger et épouse de Brenne Franc, donna naissance à un fils posthume.
(4) Comme elle était de mère juive, elle appela son fils Salomon, prénom du roi d'Israël de glorieuse mémoire.
(5) Tungris fils de Torgot, duc de Brabant, fut mandé à la Cour des Gaules pour servir de conseiller à Andalase.
(6) Tungris avait occupé cette fonction auprès de Brenne Franc,
(7) mais il l'avait renvoyé, le trouvant trop indulgent dans sa politique.
(8) Le retour de Tungris fut, pour la noblesse, le signe d'une fracture dans l'autorité royale.
(9) La noblesse et les nantis cherchaient à se débarrasser des impôts, car les guerres de Belin et de Brenne Franc avaient fait élargir l'assiette d'imposition.
(10) Pour cela, on avait enlevé à la noblesse quelques privilèges
(11) et rogné sur des salaires pour sauvegarder plus d'argent.
(12) Une partie de la noblesse, de la bourgeoisie et du clergé s'opposa à Tungris et Andalase,
(13) semant de grands troubles dans le pays.
(14) Pendant quatre ans, au temps de la minorité de Salomon Franc, il y eut plusieurs révoltes contre le conseil de régence.
(15) Les capitales des régions, qui firent preuve d'une loyauté sans faille à la royauté, furent Barcelone, Bruxelles, Coïmbre, Dijon, Genève, Grenoble, Orléans, Nantes, Paris, Saragosse et Tolède.
(16) En revanche, les villes d'Ajaccio, Bordeaux, Calais, Lyon, Marseille, Madrid, Rennes, Rouen, Séville et Toulouse furent des méchantes.
(17) On réussi à conclure une paix, mais celle-ci fut à la défaveur de la reine-mère et du duc de Brabant.
(18) Deux ans plus tard, après avoir rassemblé des hommes, Andalase et Tungris reprirent les armes et finirent par isoler les querelleurs, permettant ainsi leur affaiblissement.
(19) Ceux-ci avaient prit Paris et ses alentours, mais l'armée royale fit le succès d'Andalase et de Tungris, qui entrèrent triomphants, mettant fin à cette guerre civile de quatre ans.
(20) On invita plusieurs rebelles à se retirer prestement dans leurs fiefs, ou à s'exiler jusqu'à leur mort.
(21) D'autres parvinrent à commuer leur peine en des disgrâces de quelques années seulement,
(22) ou alors prouvèrent qu'ils n'avaient, en ce temps, pas d'autres choix que de prendre parti contre le jeune roi.
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