Vies de plusieurs disciples du Christ en France
F
(1) Comme cela fut susdit, c'est lorsque régnait l'empereur Claude que les juifs qui se déchaînèrent contre les proches de Notre Seigneur.
(2) Ponce Pilate avait répudié son épouse car il n'arrivait pas à croire comme elle. Claudine Procule, dite Sara la Noire, devint la servante des Maries qu'elle accompagnait, en pénitence de sa vie passée, et pour servir le Christ du mieux qu'il lui avait commandé.
(3) Les infidèles au Christ mirent aussi dans une barque, sans voile ni gouvernail ni rames, Marie de Béthanie, apôtre des apôtres, Marie Salomé, demi-sœur de la Vierge, Marie Jacobé, mère d'apôtres,
(4) Lazare de Béthanie, premier evêque de Marseille, sa sœur Marthe, Marcelle, la servante de Marthe, Suzanne, la servante de Lazare,
(5) Maximin, disciple de Jésus et premier évêque d'Aix-en-Provence, Trophime, premier évêque d'Arles, Sidoine, qu'on appelle aussi Cédon, l'aveugle-né guérit par le Sauveur, premier évêque de Tricastin, puis successeur de Maximin au siège d'Aix.
G
(1) Marie de Béthanie était couramment appelée Marie de Magdala, ou Marie-Madeleine par déformation,
(2) car elle était d'une famille noble qui possédait des les terres de Béthanie et de Magdala.
(3) Ses parents étaient mort, elle et sa fratrie vendirent leurs biens, pour renverser tout l'argent aux pauvres.
(4) Madeleine avait été une femme qui vivait dans le péché, en se prostituant,
(5) mais elle était devenu la femme la plus proche du Christ, comme l'apôtre Jean était l'homme le plus proche du Christ.
(6) Les apôtres des Provençaux n'avaient pas de lieu où dormir, mais ils furent accueillit par un juif, Casiréu, dont la famille faisait croire qu'elle honorait les dieux païens. Casiréu crut en Jésus-Christ, il les informa que quiconque priait d'autres dieux que ceux des Romains étaient châtiés.
(7) Mais Madeleine lui dit : « Ainsi soit-il ! Nous avons étés envoyés par le Seigneur pour répandre sa Bonne Nouvelle. Je pense que nous devons voter parmi nous, qui sera notre évêque. »
(8) Elle dit, et ce fut Lazare.
(9) Un homme fortuné était marié à une femme, mais ils n'avaient pas d'enfants, malgré leurs tentatives.
(10) Alors le couple alla sacrifier aux dieux, mais Madeleine les dissuada, avant de leur demander asile.
(11) Voyant l'extrême pauvreté dans laquelle elle vivait, le couple leur fit hospitalité. Elle leur prêcha l'évangile, mais l'homme restait sceptique.
(12) « Si tu veux avoir une preuve de ce que je dis, alors je puis de te promettre que mon Seigneur te donnera un fils. » Elle dit, et il fut.
(13) Le couple et Marie-Madeleine allèrent trouver l'apôtre Pierre, qui était évêque de Rome.
(14) Lorsqu'ils arrivèrent devant lui, Marie-Madeleine expliqua qui était ses compagnons ; alors la femme fut prise de contractions, et elle donna naissance à un garçon, que Pierre fit aussitôt baptiser, sans prendre l'avis des parents, l'obligeant à naître chrétien(a).
(15) « Tu es né deux fois aujourd'hui. » dit l'apôtre en élevant l'enfant vers le ciel.
(16) Sainte Marie-Madeleine revint avec le couple en Provence, qui abandonna une grande partie de ses richesses, se contentant du minimum. La diaspora de chrétiens restait bien présente en la région, quoiqu'elle fut minoritaire, et ne recensait que cent personnes au cours du siècle.
(17) Marie-Madeleine termina sa vie trente ans plus tard, dans une grotte où elle s'était retirée, après avoir chaque jour été élevée par les premiers enfants de Dieu, vers le Ciel, où elle se nourrissait de leur musique.
(18) Elle mourut après avoir reçu la communion par saint Maximin.
H
(1) Marthe était accompagnée de sa servante Marcelle, Trophime et de Maximin,
(2) quand elle partit pour Avignon, où elle prêcha, puis à Tarascon, ville marchande.
(3) Maximin s'arrêta à Aix-en-Provence, où Sidoine le rejoignit bientôt, avant d'aller à Tricastin.
(4) Marthe et Marcelle prêchèrent dans un petit village, mais les habitants ne voulurent se convertir que si elle faisait ses preuves.
(5) Ainsi, ils lui parlèrent d'un dragon.
(6) Les habitants l'avaient appelés la Tarasque,
(7) nom du lieu-dit où elle vivait, qui ne cessait de les terroriser.
(8) Ils supplièrent la sainte de les sauver de cette bête, et lui promirent de se convertir à la vraie religion si elle revenait vainqueresse.
(9) Marthe pria pendant trois jours, puis elle alla là où vivait la Tarasque, accompagnée de sa servante, qui avait une corde.
(10) C'était une bête plus grosse qu'un bœuf, plus longue qu'un cheval, mi-poisson au bas, mi-dragon au haut.
(11) La Tarasque évoluait sur un territoire détruit,
(12) car elle avait un corps acide, un souffle de mort.
(13) Marthe et Marcelle, protégée par Dieu, marchèrent jusqu'à elle. La bête se réveilla, mais elle resta calme, et se laissa nouer le col par Marcelle.
(14) On ramena la bête non loin du petit village, alors la population la tua à coup de lances et de pierres.
(15) Le lieu-dit fut renommé Tarascon,
(16) et Dieu fit pousser de magnifiques arbres, de magnifiques fleurs, et toutes autres choses,
(17) qui effacèrent la mort que propageait la Tarasque.
(18) La population tint parole, et elle se convertie.
(19) Marthe fonda une église, et vécu avec la population, jusqu'à ce que Dieu L'appelle auprès de Lui.
(20) C'est sa servante Marcelle qui rédigea sa vie, qui fut conservée précieusement par les chrétiens de Tarascon, où elle est la sainte patronne.
--- Notes ---
(a) Robyn & Margareth Hobber, de l'université de Los Angeles, ont vu en cette précision une critique du pédobaptisme, qui fut peut-être influencée par Tertullien (Apo. du chr., 18), qui peut se trouver à plusieurs autres endroits de l’œuvre. Bien que son épouse Robyn émette plus de réserves, Margareth Hobber a théorisé qu'il était probable le rédacteur/traducteur ait lu l'Einführung in das Christentum, du cardinal J. Ratzinger, futur pape Benoît XVI. En effet, le rédacteur/traducteur est contre le baptême par l'eau dès la naissance, mais semble se prononcer en faveur d'une éducation religieuse, faisant commencer le baptême au catéchuménat, & le faisant terminer par l’immersion proprement dite.
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