La révolte de Blaton et de Sacrovir
B
(1) Les Aquitains et les Ligures furent les derniers à se soumettre, après plusieurs révoltes. Les peuples de Gaule, endormit par le pouvoir que les Romains avaient dans l'art de la guerre et de la parole, avaient fini par oublier leur liberté ancienne.
(2) Ah, peuples malheureux ! Que fallait-il donc pour que vous révoltiez ? Soixante-dix ans tout juste après la reddition du glorieux fils de Francion, une révolte s'éleva.
(3) Blaton, dont le nom romain était Caius Iulius Florus(a), dont les mœurs avaient étés avilies par l'argent, mais qui gardaient un grand sens de la justice, se souleva suite à une spoliation.
(4) Le césar Tibère avait obligé les Éduens et les Trévires à payer un tribut à Rome, il confisqua un nombre énorme de biens des notables romanisés, qui vivaient dans l'opulence la plus détestable.
(5) Blaton s'allia avec l'Éduen Sacrovir, une autre citoyen gallo-romain, qui était directement touché aussi.
(6) Ainsi débuta la révolte de Blaton et Sacrovir, en 21.
(7) Ils allèrent alerter leurs compatriotes qui étaient criblés de dettes, et en profitèrent pour leur rappeler leur passé, quand leurs aïeux étaient encore libres.
(8) Ce dernier argument était surtout pour flatter le nationalisme gaulois, qui était assez mort dans le cœur de nos ancêtres.
(9) Mais les Gaulois les plus riches avaient commencés à trouver plus moderne de se prétendre d'Ascagne-Jules que de son cousin Astyanax-Francion.
(10) Ah, pauvres Éduens ! Ah, pauvre Gaule, tu t'es oubliée ! Et Blaton et Sacrovir ont étés dans la triste obligation, peuple d'Autun, de prendre vos enfants en otage pour vous pousser à pendre les armes contre Rome la Grande.
(11) Il est malheureux de voir tout de même que seul l'argent peut vous pousser à vous révolter. Les Andes, les Turons, les Séquanes, les Éduens et les Trévires allèrent pour marcher contre Rome.
(12) Mais la plupart des peuples ne voulaient pas la rejeter, et Blaton et Sacrovir furent vaincus par deux légions du Trévire Julinde(b), aux ordres de Tibère.
(13) Malgré l'appel à l'aide aux Gaulois et aux Germains, Blaton se suicida ; Sacrovir résista mais il fini par se suicider aussi.
--- Notes ---
(a) Que Caius Iulius Florus se soit appelé, à la naissance, ou surnommé Blaton est une invention du Charavinois : on n'a jamais trouvé de sources à ce sujet.
(b) Iulius Indus, que Le Charavinois appelle Julinde, par compression du nom. Certaines versions sont plus respectueuses et l'appellent Jules Inde. Son nom Indus ne semble pas avoir de lien avec le latin, mais avec le gaulois, selon Xavier Bellamare. La version d’Édimbourg et une de Bruxelles nous donnent quelques versets en plus, sur les origines de Julinde et de sa fille, qui sont les suivants :
Le Trévire Julinde, originaire de Gaule belgique, était un homme riche, dont la famille avait sut s'élever dans l'échelle sociale romaine. Elle le fit sans trop se presser, sans considération pour sa culture de naissance, voyant la Gaule comme « la femme malade de la Méditerranée ». Trop arriérée selon elle, son zèle et ses talents qu'elle mit au service de Rome furent payants. Née libre et devenue fort riche peu avant la Nativité, elle accéda à la citoyenneté par les armes, et fut une grande famille du comté de Trèves. La fille de Julinde, Pacate [Iulia Indi filia Pacata Induta], épousa Alpin-Classicien [Caius Iulius Alpinus Classicianus], procurateur de la province romaine de Bretagne, au début de son mandat en 61, qui se situe immédiatement après la mort de la reine Boudicée [Boadicée]. Il mourut en 65, et son épouse éleva une tombe monumentale en son honneur, qui fut détruite pour construire une partie de l'enceinte de Londres, à l'époque médiévale.
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