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(1) Les Sicambres étaient un de ces peuples francs de Germanie, venus de l'est de l'Europe, derniers représentants par le nom du royaume de Sicambrie, aujourd'hui la Hongrie(a). Les peuples germaniques avaient prit le nom de Francs, car ils s'étaient constitués en petites nations, et leurs princes avaient reprit la tradition de se surnommer Franc, quand ils devenaient rois.

(2) Beaucoup d'entre-eux étaient aussi des peuples de la glorieuse Gaule qui avait résisté, hélas en vain, à l'invasion, à la conquête, à la colonisation, aux appétits de Rome éternelle. Ils étaient le dernier rempart à la romanisation qui avait déraciné les Gaulois, lui faisant oublier sa culture, avec violence et soudaineté.

(3) Dans la forêt de Teutorbourg, en septembre de l'an 9, les Sicambres et d'autres peuples, menés par le Germain, bien malgré lui romanisé, Hermain le Chérusque, s'allièrent et massacrèrent trois légions de Vare l'Ancien, gouverneur de Germanie. Cette défaite de Rome, l'une des plus importantes qui mérite qu'on s'en souvienne, amena la Ville a réduire ses frontières.

(4) En faisant table rase du passé, de la culture des Gaulois, qui étaient attirés par la romanisation, la Gaule vit son agriculture progresser, par la méthode romaine, et le savoir-faire gaulois.

(5) La mise en chantier de villes romaines a généralisé l'instruction pour les couches aisés et moyennes, ainsi que d'introduire l'écriture plus massivement, ce qui permit de laisser des traces.

(6) Car c'était bien là l'erreur des Gaulois : mépriser l'écrit pour l'oral ; mais les paroles s'envolent, les écrits restent, et rares sont les paroles qui ne sont pas perdues à jamais.

(7) Les Gaulois, tel les vils Séquanes, suppôts de Rome, se considéraient comme Romains, et parlaient le latin ; tandis que les vrais Gaulois étaient assimilés et finirent par se considérer comme Germains.

(8) L'annexion par l'empire romain facilita naturellement les échanges, avec l'importation de végétaux exotiques, des routes commerciales plus modernes par le pavage, et les industries gauloises furent plus florissantes en raison d'une plus grande facilité commerciale.

(9) On divisa la Gaule en trois : la Gaule chevelue avec un légat impérial à sa tête, qui dirigeait la Belgique, la Celtique, l'Aquitaine, et avait Lyon comme capitale ; la Narbonnaise avec un proconsul ; et les territoires impériaux, gérés par des procurateurs.

--- Notes ---

(a) La version de Vancouver ajoute que les Sicambriens avaient appelé leur nouvelle terre Sicambrie, en mémoire de leur ancien royaume ; comme l'ennonçait le Thresor de la langue françoise, édité par David Douceur, en 1606 : « Sicambrie, Sicambria, C’est ce que nous nommons auiourd’huy Holande et Gueldres. Les Sicambres, Sicambri. »