Chapitre 2 - Le bûcher 

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En regardant à travers le bardage de la grange il aperçu son ami d’enfance qui s’approcha discrètement par l’avant de la grange, au niveau de la porte d’entrée.

  • Augustin, tu les là? Demanda Louis
  • Oui ça me fait plaisir de te voir, qu’est ce que tu faisais?

Louis s’était décalé légèrement sur le côté de la grange. De cette façon il n’était plus aussi visible depuis la place du village. Pendant un moment, Augustin eu un sentiment de calme, la seule présence de son ami d’enfance l’avait soulagé, comme si les derniers jours n’avaient pas eu lieu.

  • Je voulais venir plus tôt tu sais, mais je mon père me l’avait interdit. Il y a toujours des gens qui te surveillent.
  • Je sais, mais il faut que tu nous aides à sortir d’ici, tu as des nouvelles de ma mère?
  • Je ne sais pas ou est ta mère, ils pensent tous que c’est ta mère qui est responsable de cette maladie.
  • Mais non, tu sais que c’est faux. Ma mère n’a rien à voir avec cela.
  • Je sais, mais tout le village le pense.
  • Et tu sais ce qu’il vont lui faire?
  • Je crois qu’ils veulent la tuer pour arrêter le fléau.

Après une courte réflexion, Augustin était encore plus en colère qu’on puisse croire sa mère coupable était une chose. Mais cette étrange maladie touche toute la région. Et de surcroît son père en fut victime il y a à peine quelques semaines. Qui pouvait penser cela?

  • Il faut que tu nous aides à sortir d’ici. On peut partir loin. Rajouta Augustin
  • Quelqu’un arrive, attends

Une clameur sourde montait des profondeurs du village, un grondement qui s'amplifiait à mesure que la foule se rapprochait de la grange isolée. Des torches dansaient au vent, éclairant les visages crispés et haineux des villageois. Augustin, enfermé dans sa geôle de fortune, entendait leurs cris de colère et sentait la terre trembler sous les pas lourds de la multitude. Sentant que la fin approchait, il demanda a son ami d’enfance de s’en aller, nul besoin qu’il se fasse prendre à parler au bagnard éphémère, et se retrouver co-accuseé de crimes imaginaires.

La porte de la grange grinça sur ses gonds, arrachant Augustin à ses sombres pensées. Les torches jaillirent, révélant une horde de villageois aux yeux injectés de sang. À leur tête, le chef du village, son visage déformé par la rage et aussi père de Louis, brandissait une fourche.

- Sors, monstre ! rugit-il, sa voix rauque par l’excitation.

Augustin, ligoté et traîné hors de sa cache, fut accueilli par une pluie de crachats et d'injures. Les villageois se pressaient autour de lui, leurs poings serrés, leurs yeux brillants de haine. Il tentait de se débattre, mais ses efforts etaient vains.

  • Au bûcher ! Au bûcher ! scandaient-ils tous en chœur,

Leurs voix se mêlant au crépitement des flammes, et à l’orage qui commençait a se former au dessus de leurs têtes. Les villageois formaient une procession macabre, tirant Augustin par les cheveux. Il traversait le village, sous les regards accusateurs des femmes et les ricanements des enfants. Chaque pas était une agonie, chaque souffle une supplique inaudible.

Ils avaient enfin atteint la place du village, où un bûcher avait été érigé. Augustin fut jeté au pied du bûcher. Le chef, un sourire cruel aux lèvres, avait allumé une torche et s’était approché de lui.

  • C’est la fin pour toi, pour toi et ta mère. Admettras-tu les crimes de ta famille? s’exclamait-t-il, brandissant la torche.
  • Nous n’avons rien à avouer, mon père est mort de la même maladie, cette maladie qui touche toute la région, et pas seulement le village.
  • Il n’est peut être pas trop tard pour vous repentir. En te voyant brûler, peut être que ta mère comprendra notre douleur, nos pertes.

Malgré les liens qui serraient les mains dans le dos d’Augustin, il était tout de même parvenu à se libérer, quelques secondes, pendant lesquelles il a réussi à remercier le chef du village, et père de son meilleur ami d’un coup au visage bien placé. Presque assommé par le coup, le père de Louis avait vacillé quelques instants, sonné par cette attaque fulgurante.

Ce remettant lentement de ce cette scène dont il ne s’attendait pas, le chef du village, ricanant, et sourire aux lèvres, avait intimé l’ordre aux autres villageois de chercher Helga, la mère d’Augustin. Les villageois poussaient un cri de joie sauvage. Augustin avait fermé les yeux, attendant l'ultime châtiment, presque soulagé de partir avec sa mère dans cette ultime instant.

  • LACHEZ MOI TOUS ! Cria Holga de toutes ses forces.

Malgré le visage tuméfié, une force, une Aurora émanait d’elle. Certains villageois, craignant ses pouvoirs s’était éloignés de quelques pas. Mais ce n’était certainement pas le cas du chef du village, il n’avait que faire de son innocence, ou de sa culpabilité, il voulais une vengeance, il voulait apaiser la colère des dieux, il voulait un sacrifice.

Cette fois ci sur ses gardes, le chef du village s’était approché de la sorcière, mais toute distance de sécurité il avait gardé.

  • Helga, notre village souffre, combien de vie avons nous perdu par ta faute? Qu’avons nous fait pour mériter ta malédiction?
  • Ma famille vie ici depuis bien longtemps, jamais nous n’avons conclu quelque pacte avec un diable, et encore moins lancé de malédiction. Tous ces gens, sont nos amis, et notre famille. J’ai perdu mon mari, mon fils à perdu son père. Tu as perdu ta fille, et j’ai fais tous ce que je pouvais pour la sauver.
  • Tu mens! Ma fille est morte par ta faute, je t’ai supplié de la sauver, mais tu n’a rien fais d’autre que chanter.
  • Ta fille fut une perte énorme pour moi, jamais je ne lui aurais fait du mal. Ce qui nous touche tous, est bien plus grand que nous
  • Ca suffit, tu va connaitre ma souffrance, tu partira ce soir avec ton fils dans les flammes, et peut être que nous allons apaiser la colère des Dieux.
  • Je n’ai pas pu sauver ta fille, mais je sauverai mon fils, je ne te laissera pas lui faire du mal, je ne te laisserai pas être le bourreau de ma chair.

Helga et Augustin furent attachés au bûcher de fortune. Franz le chef du village avait lancé dans sa rage les accusations sur helga et ses prétendus intentions maléfiques et sa magie noire. Il avait enjoué les villageois à le suivre dans sa colère, et dans sa vengeance pour apaiser le mal qui les rongeaient. Il avait lui même allumé le bûcher.

Mais au moment où la flamme allait toucher le bûcher, une voix avait retentit :

  • Arrêtez ! S'écria Louis

Tous les regards s’étaient tournés vers le fils du chef du village. Cheveux au vent, il avançait d'un pas ferme. Celui qui avait grandit avec Augustin.

  • Vous ne pouvez pas faire ça ! Il est innocent !cria-t-il, les larmes aux yeux.
  • Mon fils, tu es aveuglé par ton amitié avec le fils de cette sorcière. Innocent ? Une sorcière comme elle ne peut pas l'être !

Il s’était entre temps jetté entre son père et le bûcher. Il ne s’était jamais opposé à son père et encore moins en public.Jamais il n’aurait toléré cela. Un fils se devait d’obéir à son père. Mais la vie de son ami était en jeu et ne pouvais pas rester les bras croisés.

  • Je ne vous laisserai pas le tuer !
  • elle est responsable de la mort de ta sœur, je ne les laisserai pas ainsi, et maintenant écarte toi

Les villageois murmuraient, partagés entre la colère et la peur. Certains voulaient continuer, d'autres hésitaient. Mais Louis n’avait pas bougé. Il fixait son père avec détermination, ses yeux brillants d'une lueur intérieure.

Et c'est alors que tout bascula. Un vent violent se leva, soufflant les flammes et dispersant la foule. Les villageois, pris de panique, s’étaient dispersé dans tous les sens.

Les flammes avaient commencé à danser, prêtes à engloutir les deux innocents, mais voyant son fils en danger, et que la fin approchait pour lui, elle décida de lancer une dernière incantation pour le protéger. Elle avait murmuré des mots anciens, appelant les forces de la nature à l'aide. Son chant résonnait dans les rues du village comme chuchotée et divin. Soudain, un orage d'une violence et d’une intensité inouïe s’était levé presque instantanément . Le ciel s’était assombri, et le tonnerre avait commencé à gronder. Les vents vibraient et sifflaient comme les cris d’un condamné à mort. Les villageois inquiets avaient commencé à craindre leur action. Certains s’étaient s’asfixié lentement, a lutté pour chaque bouffée d’air sans résultats. L’ angoisse les avaient paralysé, et la terreurs dans leurs yeux s’était dévoilée. Alors que les flammes avaient commencé a lécher leurs pieds, Helga avait continué et intensifié son incantation, espérant sauver Augustin. Son chant antique commençait à danser autour du bûcher comme si celui ci était vivant.

Mais avant qu'elle ne puisse terminer, un dernier éclair avait traversé le ciel et s’était abattu sur Augustin. Les villageois, étaient terrifiés, avaient reculés. Helga, dans un dernier cri de désespoir, fut consumée par les flammes. L'orage s’était dissipé aussi rapidement qu'il était apparu, laissant le village dans un silence criant et oppressant. Seul restait un murmure de son incantation comme éternel.

Lorsque les villageois avaient osés enfin s'approcher du bûcher, ils avaient découvert avec stupéfaction qu'Augustin avait disparu. Il ne restait aucune trace de lui, comme s'il s'était évaporé dans l'air. Les murmures de la sorcière et de la magie noire s’étaient rapidement répandu parmi les habitants.

Franz, réalisant l'ampleur de son erreur et submergé par le remords, etait tombé à genoux. Il avait non seulement perdu sa fille, mais aussi condamné une innocente et son fils. Augustin, désormais protégé par la dernière incantation de sa mère, errait quelque part, portant en lui la mémoire d’Helga et la promesse de ne jamais oublier le sacrifice de sa mère.

Ainsi, la légende d’Helga et de son fils Augustin se transmit de génération en génération, rappelant aux habitants de waldheim la puissance de l'amour, du sacrifice et des mystères insondables de la magie.

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