Chapitre 3 - La sorcière

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Lorsque les pouvoirs de la jeune sorcière Helga se sont manifestés pour la première fois, elle n’avait alors que seize ans, encore une jeune adolescente, insouciante, qui aimait passer son temps libre en pleine nature. Le silence de la forêt, ses parfums, et sa lumière filtrée par les arbres la réconfortait toujours, une sorte de cocon, de deuxième maison pour elle.

Helga était issue d’une famille de sorcières, de mère en fille, et cela depuis aussi longtemps qu’on s’en souvient. Sa famille vivait en bordure d’un village niché entre la forêt noire, et les Vosges. Ce village d’a peine deux cents âmes s’appelait Waldheim, légèrement sur les hauteurs d’une petite colline, d’ailleurs, depuis la place du village, on avait une vue dégagée sur la plaine d’Alsace. C’était un endroit calme et paisible entouré de champs et de forêts.

Pour la première fois, la mère d’Helga l’avait envoyée seule dans un village assez éloigné, il se situait en contre bas du massif vosgiens, dans la plaine, il était a 2 heures de marche de chez elle. Sa mère lui avait demandé de ramener des herbes et de la nourriture. Elle connaissait bien sur le chemin, elle y accompagnait sa mère régulièrement. C’était d’ailleurs une belle journée ensoleillé d’été, la forêt était clair, verdoyante, et parfumée. Un vrai réconfort pour elle cette solitude dans ces espaces boisés.

Après avoir récupéré les produits demandés, elle était maintenant sur le trajet du retour, le ciel avait pris une couleur plus sombre, annonçant probablement une pluie ou un orage. Afin de ne pas se retrouver au milieu d’une averse, elle s’était aventurée sur un chemin plus court, mais bien plus tortueux. Ce chemin coupait à travers une partie de la foret bien plus sombre et plus lugubre avec des sapins assez grands. La lumière était assez rare au niveau du sol, et les bruits environnants étaient aussi plus inquiétants. Elle s’était enfoncé plus profondément dans la forêt, le panier de provisions bancal à son bras. De là, elle n’aperçut même plus le ciel, qui était encore légèrement lumineux à son départ. Cette partie de la forêt, était maintenant dans le noir presque complet. Les nuages menaçants s'étaient intensifiés, obscurcissant d’avantage le soleil. Un frisson avait parcouru son échine, moins lié au froid qu'à une étrange sensation de malaise.

Elle avait toujours aimé la forêt. Ses arbres imposants et ses sous-bois mystérieux étaient pour elle comme un sanctuaire, un lieu où elle pouvait se sentir en sécurité et libre. Mais aujourd'hui, l'atmosphère était pesante, oppressante. Un vent glacial avait commencé à souffler, agitant les branches et faisant craquer les arbres. À mesure qu'elle s’enfonçait dans ces ténèbres champêtres, la tempête s'intensifiait. Elle avait commencé, a entendre des grondements assourdissants du tonnerre au loin, et avait aperçu des éclairs qui zébraient le ciel noir. Helga pressa le pas, le cœur battant la chamade. Elle avait le pressentiment que quelque chose allait se produire.

En se retournant, elle aperçut une branche arrachée par le vent qui venait de s'écraser au sol non loin d'elle. Une peur froide l'avait saisit. Elle avait toujours cru que la nature était sa plus grande alliée, mais elle commençait à douter. Angoissée par la situation, elle s’était mise à courir, les branches l'effleurant au passage, son panier s’était retrouvé sur le sol sans le vouloir. Le vent hurlait à ses oreilles, comme s'il se moquait d'elle. Des feuilles mortes tourbillonnaient autour d'elle, créant une danse macabre. Elle était seule, livrée à elle-même, au milieu de cette tempête qu'elle avait, sans le vouloir, déchaînée.

Au plus fort de la tempête, Helga s’était écroulée, épuisée, et rampait vers une petite grotte. Une fois arrivée dans cette abris d’infortune, elle avait levé les yeux vers le ciel, implorant la clémence des esprits. Ses pouvoirs ne s’étaient pas encore manifestés, mais elle avait vue sa mère bien souvent s’adressant à eux.

Le vent hurlait, s’était engouffré dans la grotte tel un bête blessée. Helga, était blottie dans un coin, et tremblait moins de froid que de peur. Les éclairs, furieux, illuminaient par intermittence la cavité, révélant les parois humides et les stalactites qui pendaient comme des dents acérées. Soudain, un éclair plus intense que les autres frappa juste à l'extérieur, si près qu'elle en sentit la chaleur sur son visage.

Et puis, quelque chose d'étrange s’était produit. L'éclair, au lieu de s'éteindre, s’était figé devant la grotte, il la suivait du regard. Il s’était même mit à danser autour d'elle, s'étirant, se contractant, changeant de couleur, passant du blanc éclatant au violet électrique. Helga retenait son souffle, fascinée et terrifiée à la fois. L'énergie qui émanait de l'éclair était palpable, presque tangible. Elle en sentait la vibration dans ses os, dans son âme.

Un frisson de puissance l’avait parcouru. Elle avait levé une main, tremblante, vers l'éclair. Et là, contre toute attente, il avait suivi ses mouvements. Il se courba, se tordit, pour venir se poser délicatement sur sa paume. Une chaleur douce l'envahit, et elle eut l'impression que l'éclair était une partie d’elle-même. Elle ferma les yeux, concentrant toute son attention sur cette sensation nouvelle. Elle visualisa l'éclair, le sentit grandir et se renforcer entre ses mains. Puis, lentement, elle le laissait s’élever et se dissiper vers le plafond de la grotte. L'éclair, obéissant, traça une ligne lumineuse dans l'obscurité avant de s'éteindre en un petit éclair. Helga ouvrit les yeux, le cœur battant la chamade. Elle avait fait ça. Elle avait contrôlé l’éclair.

À cet instant précis, le vent s’était calmé comme si il ne s’était rien passé, les éclairs avaient cessés et le ciel s’était dégagé lentement. Helga, debout, et tremblante avait survécu à la tempête, mais elle savait que sa vie ne serait plus jamais la même. Elle avait découvert un pouvoir immense, un pouvoir qui la terrifiait autant qu'il l’attirait, mais aussi un pouvoir qui ne s’était pas manifesté depuis bien longtemps. Cela faisait tellement longtemps que les sorcières n’avaient plus la possibilité de maitriser les éléments. Ce genre de pouvoir était devenu une légende. Au mieux, elles pouvaient solliciter la clémence des esprits, demander conseils, soins, et protection aux forces de la nature.

Helga, a seize ans, était devenue une sorcière puissante, sans même s’en rendre compte. Elle devait apprendre à maîtriser ses forces avant toute chose. Les sorcières n’étaient déjà pas bien vues par les villageois, elles inspiraient autant de craintes que d’admiration. Mais cette fois ci, s’était différent, elle allait inspirer de la crainte auprès de ses semblables.

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