La douleur, c'est ce poids invisible qui s'installe là où on ne l'attend pas, dans un recoin de l'âme qu'on pensait à l'abri. Elle peut être vive, tranchante, comme une lame qui perce sans prévenir, ou bien sourde, constante, s'immisçant dans chaque battement de cœur. Elle prend mille formes : un cri étouffé, une larme silencieuse, une absence qui résonne.

Il y a des douleurs passagères, celles qui s'effacent avec le temps, comme des ombres chassées par la lumière. Elles laissent une trace, légère, mais qui finit par s'atténuer, rappelant qu'on a survécu. Et puis, il y a ces douleurs profondes, celles qui s'ancrent en nous comme des racines. Elles deviennent une partie de nous, indissociables de notre histoire, transformant notre regard sur le monde.

Parfois, la douleur semble éternelle, un écho sans fin qui résonne à l'intérieur. Elle fige le temps, déforme les souvenirs, alourdit les jours. On croit qu'on ne s'en relèvera jamais. Mais même dans cette éternité apparente, il y a des brèches. Des moments où la lumière s'infiltre, doucement, presque imperceptiblement.

La douleur est une preuve : celle d'avoir ressenti, d'avoir vécu, d'avoir aimé. Elle est brutale, mais elle enseigne. Elle nous révèle nos failles, nos forces, et ce que nous sommes capables de supporter. Et même si elle semble invincible, elle finit souvent par laisser place à autre chose : une cicatrice peut-être, mais aussi une leçon, un espoir, ou simplement un souffle plus léger.