La Nature

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Je suis de plus en plus attentive à cette question. La Nature. Et je parle bien de l’environnement sauvage ou cultivé qui nous prodigue notre subsistance. Et peut-être y a-t-il un lien entre le fait de devenir mère, de produire et favoriser la Vie, et ces questions de vivre sur la terre, grâce à elle.

La Nature englobe tout le vivant. Le Vivant. Ce qui pousse, rampe, grimpe, chante, feule. Ce qui nous est proche, domestiqué, mais aussi ce qui s’ébat sans contrôle.

J’aime cela profondément. Je pense que l’humain ne peut pas vivre sans domestiquer une partie du vivant, et qu’il ne peut non plus se passer du sauvage. Comme deux faces d’une même pièce.

Dans la vie civilisée occidentale, présentée comme technologique et moderne, je déplore le goût de nombre de mes contemporains pour le béton et d’autres matériaux manufacturés. Je tressaille à l’idée des jardins privés de la moindre pelouse, des insectes chassés à grands renforts de pesticides, des oiseaux errants, trouvant refuge dans des cavités non prévues. Je m’attriste quand j’entends un voisin m’expliquer que ses extérieurs sont recouverts de gazon artificiel, juste parce qu’il n’a « pas le temps, pas l’énergie ou pas la volonté » d’entretenir un carré d’êtres vivants.

Dans la Nature, outre le vivant, je place les forces immuables. Ces choses intemporelles, certaines, impérieuses, contre lesquelles l’humain ne peut rien. Le soleil se lève, et se couche. Tous les jours. La marée monte, puis descend. Le ressac est soumis au vent, et mugit été comme hiver. La terre bouge et tremble parfois. Le ciel se couvre, la pluie s’abat. Le feu et l’eau, nous pouvons les apprivoiser, mais une seule inattention, et ces forces qui nous dépassent peuvent nous échapper et nous dévorer.

Et j’ai un profond respect, et un profond amour pour ces objets naturels qui me dépassent, que l’on cherche en vain à comprendre. Ces choses que la technologie numérique ne pourra jamais éteindre.

La Nature, c’est enfin la dualité. La conciliation de l’infiniment complexe, et de l’infiniment simple. De l’évident et du secret. Du microscopique et du gigantisme. De la standardisation et de la diversité. De l’équilibre et des bouleversements. Généreuse et dangereuse.

En résumé :

La Nature, c’est :

- L’ensemble du vivant,

- L’équilibre entre le domestiqué et le sauvage,

- Les forces immuables qui sculptent la surface du globe,

- Un nombre indéfini de dualités et de paradoxes.

Ce que je voudrais pour moi et pour la Nature :

Au quotidien, je voudrais que plus de personnes acceptent de laisser de la place à ce qui vit, ne serait-ce qu’en laissant respirer les terrains privés, en installant une balconnière ou un carré potager, en limitant l’utilisation de « pesticides ménagers ». Que les projets immobiliers et l’urbanisation en général tiennent mieux compte de la nécessité de conserver ou d’installer des espaces verts, voire des espaces où les riverains peuvent mettre les mains dans la terre.

Je voudrais que l’humanité soit capable de la reconnaitre, de l’apprécier et de la respecter à sa juste valeur, c’est-à-dire qu’elle est beaucoup trop chère pour être achetée et qu’elle n’est pas gratuite pour autant. Elle nous permet de vivre, de survivre, et sans elle nous ne sommes rien.

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