J’en ai assez de tomber sans cesse dans les pommes ! C’est bien la troisième fois en moins d’une semaine ! Il faut que ça s’arrête. Maintenant. Les voix autour de moi sont inquiètes. Il s’est passé quelque chose mais je ne comprends pas quoi. Mon cerveau refuse de faire le point. J’entends les mots brûlures, sauvetage, risque et incroyable mais impossible de les mettre ensemble. Ma tête me fait mal et je n’arrive pas à ouvrir les yeux. Je sens des bandages autour de mes membres blessés. Lentement, les pièces

du puzzle se mettent en place et les événements me reviennent en mémoire : l’enlèvement de Ygri, le bûcher, les draps mouillés, le mur de feu et la traversée. Le feu m’entourait mais ne me faisait pas vraiment mal, réchauffant seulement l’air. Puis mes jambes et mes mains se sont mises à me faire vraiment mal. Enfin le trou noir.

• Quand va-t-elle se réveiller ?, demande une première voix féminine.
• On n’en sait rien et c’est ça qui m’inquiète. Regardez ses mains et ses jambes. Elles sont tellement abimées. Elles étaient si belles... maintenant, elles sont grièvement brûlées, répond une première voix masculine.
• Ça suffit. Elle reste magnifique. Tant qu’elle se réveille, c’est ce qui compte le plus, répond Flock que je reconnais sans problème.
• C’était insensé ! Quelle idée de se jeter dans un feu ainsi ! Ce sauvetage est le plus fou et le plus risqué que j’ai jamais vu !, s’émerveille une deuxième voix féminine.
• Oui. On est tous d’accord là-dessus. C’était incroyable. Les dieux sont avec cette fille.
• C’est bon, on a compris, on peut passer à autre chose ?, ronchonne une deuxième vois masculine.
• Arrête Pohn ! Même toi tu as reconnu il n’y a pas quatre jours que c’était la chose la plus héroïque et la plus incroyable que tu n’aies jamais vu, réplique sèchement la première voix féminine.
• Mais non ! C’est faux ! Je...
• Ça suffit ! Pohn, Ygri, dehors ! Je ne veux plus vous entendre vous chamailler ! Fraya se réveillera quand elle le voudra mais elle ne le fera sans doute jamais en vous entendant crier comme des oiseaux effrayés ! Dehors !, s’énerve Flock.
• Chef, là c’est toi qui crie, tempère la seconde voix féminine.

Un soupir et des pas se font entendre puis je sens le lit s’enfoncer un peu sous le poids d’un corps qui s’assied. Une main passe sur mon bras et sur mon visage, s’arrête juste entre mes lèvres, les caresse lentement et puis s’en vont. J’ai envie de les sentir encore mais mon corps refuse encore de bouger alors je me rendors.

L’obscurité s’accroche à moi mais je lutte. Je ne veux pas replonger. Un bras est posé sous ma poitrine, un autre est logé sous ma nuque. Je suis bien. Je me retourne et me loge plus près de cette chaleur qui me rassure tant. Je soupire en sentant le buste nu et les bras se resserrer sur moi. Je ne veux pas bouger mais ses lèvres se font insistantes sur mon front. Je monte doucement mon visage vers le sien. Enfin, je sens sa bouche sur la mienne. Lentement, sa langue se trace un chemin et joue avec la mienne avec tendresse. Ses mains courent sur mon corps, caressant mes seins et mes fesses. Une chaleur que je n’ai ressentie qu’une seule fois dans toute ma vie nait dans mon ventre. D’un coup, mes yeux s’ouvrent et rencontre ses iris vertes. Flock. Mon cœur tambourine à tout rompre entre mes côtes. Tout en continuant ses cajoleries, il murmure mon nom encore et encore, enlevant mes vêtements. J’enlève les siens et je prie Frigg, Gefjon et Freyja pour me donner la force d’aller jusqu’au bout cette fois-ci, de donner autant de plaisir à Flock que possible et s’il me l’est permis, de lui donner un enfant.

Sa bouche descend plus bas dans mon cou, sur mes clavicules et enfin sur ma poitrine. L’embrassant, il hésite entre la gauche et la droite puis prend mon téton dans sa bouche, tirant avec ses dents, l’aspirant de plus en plus fort, me tirant des gémissements. Je courbe le dos, lui donnant un accès plus facile et l’incitant à en faire plus. C’est si bon.

Pendant ce temps, ses mains continuent leurs tourments tournant toujours plus bas et plus près de tension grandissante. Ses doigts glissent entre mes replis, trouvant sans peine le moyen de faire augmenter l’intensité de mes cris qui montent de plusieurs octaves. Doucement, ses doigts me pénètrent. D’abord un puis après quelques allers-retours un deuxième, tirant des gémissements hors de ma gorge et m’étirant un peu plus à chaque passage. Son pouce passe doucement sur mon point sensible. Ce simple geste me fait crier, trembler de tous mes membres et soulever mes hanches. Son érection se presse contre ma cuisse. La tension monte de plus en plus dans mon ventre. Oh oui ! Encore ! Presque imperceptiblement, il se déplace pour peser plus sur moi, sans faire accélérer ses doigts. Mes mains s’agrippent à ses cheveux, le tirant plus près de moi.

Lentement, la pointe de son sexe se positionne à l’entrée du mien, humide et déjà prêt à le recevoir. Ses lèvres remontent vers les miennes et les ouvre sans problème pour enrouler sa langue autour de la mienne. Mes cuisses s’écartent et mes jambes s’enroulent autour de sa taille. Ses mains quittent la chaleur de mon intimité et s’agrippent à mes hanches. Celles-ci se soulèvent encore une fois et je le tire en moi. Il est imposant. Presque trop. Il m’étire plus qu’avec ses doigts. C’est douloureusement bon. Il m’emplit d’une façon inouïe, qui m’était jusqu’alors inconnue. Un gémissement sort de ma gorge serrée et un halètement grave sort de la sienne. Il s’enfonce de plus en plus, déclenchant une brève mais forte douleur. Mes yeux s’ouvrent, mon corps tressaute puis retombe sur le lit. Flock s’est immobilisé, dans l’attente de mon prochain geste. Je pourrais le repousser mais j’ai trop envie de lui alors j’attire son bassin contre le mien et commence à bouger doucement. Ragaillardi, il se retire puis revient à la charge à un rythme régulier, nous poussant toujours plus haut vers quelque chose que je ne comprends pas mais qui explose, éparpillant mon esprit aux quatre vents.