~ Chapitre 2.2 ~ (014) (015) (016)

4 minutes de lecture

*

En fin de journée, Tiphanie Cobain rend visite aux Bauer, sans son doux époux ni sa progéniture ingrate, car ils préfèrent continuer « The Walking Dead », plutôt que de l’accompagner et passer un moment auprès de cette branche de la famille qu’elle apprécie énormément.

Et pour cause, Éva reste la fille de son défunt frère, Kylian Gutter, parti trop tôt d’une overdose. Une star de la musique qui a mal tourné, selon les médias de l’époque. Il entrait à peine à l’âge adulte lorsque le drame se produisait et n’a jamais connu ses jumeaux, mis au monde par Vanessa Beckers.

Tiphanie se sent donc terriblement proche de ses rejetons, les considérant presque comme ses propres enfants.

Voilà pourquoi elle et son époux, Kurt Cobain, venaient d’ailleurs résider à Los Angeles, eux aussi. Tiphanie désirait construire son foyer auprès de ces derniers liens familiaux pour élever son Andréas aux côtés des progénitures de son cadet décédé.

La proximité entre les Cobain et les Bauer se révèle importante et ce soir, Tiphanie souhaiterait en user. Elle prend rapidement à part l’ainé des héritiers Bauer. Joakim, qu’elle n’a décidément pas vu grandir ! Elle doit désormais lever les yeux pour lui parler et cela l’amuse ! Et dire qu’elle lui a changé ses couches, à l’époque ! Dieu que les enfants poussent vite, songe-t-elle, saisie par une soudaine émotion nostalgique.

— Coucou, mon grand, ça va ? Je ne te dérange pas, j’espère ? Tu étais en train de bouquiner, je crois.

— Non, t’inquiète. Qu’est-ce qu’il y a ?

— J’aimerais te parler d’Andy, car je m’inquiète un petit peu… Et vu qu’il est très souvent avec toi.

— Je comprends, il est vrai que son état reste préoccupant. Quand il fait une crise d’asthme, c’est toujours surprenant.

— Quand il fait quoi ??! Se fige aussitôt Tiphanie en pâlissant à vue d’œil devant un interlocuteur satisfait par cette réaction recherchée.

— Tu n’étais pas au courant ? Tu me diras, c’est logique, il ne va tout te répéter, mais nous on a l’impression que son état empire.

— Je ne comprends pas ! Il semble tellement bien en rentrant à la maison que je…

— Il te ment beaucoup ! l’interrompt Joakim — il doit être terrifié par la possibilité que tu l’empêches de rester avec le groupe, mais sincèrement, si tu veux mon avis, il faut agir, car j’ai très peur pour lui.

— Que me conseilles-tu ? Toi qui es toujours avec lui, tu le connais bien…

— Ne le laisse plus traîner avec nous, c’est le seul moyen de le préserver, car il veut tout le temps nous suivre, aussi bien en breakdance que pour des parkours ! Or tu sais qu’il ne devrait pas vraiment en faire…

— Il m’avait promis de ne pas faire de parkour ! Oh, qu’est-ce qu’il m’énerve, lui alors ! Mais qu’est-ce que je peux faire, il ne me le pardonnerait jamais, si je l’interdis de traîner avec vous… soupire Tiphanie, complètement abattue, quand elle visualise la désagréable scène qui se déroulerait entre elle et son fils si elle tente de l’empêcher de rejoindre ses amis.

— Il va sans doute ne pas apprécier, mais c’est pour son bien, alors sois ferme. Et du coup, je dois te laisser, car j’ai des révisions qui m’attendent. Désolé…

— Oh, pas de souci, travaille bien mon grand ! Je vais aller voir ta mère un peu, avant de rentrer.

Joakim sourit à son interlocutrice, puis détale dans sa chambre.

*

À quelques mètres de là, dans le jardin de la maison voisine, Jeffrey Beckers s’entraine à mettre des paniers devant son fils unique, Noah.

— Alors, tu es prêt à tout déchirer demain ?! sourit chaudement le lycéen blond à son père.

— J’espère ! On joue contre Dallas et tu sais qu’ils restent notre talon d’Achille ! Rappelle le capitaine des Lakers de Los Angeles à sa progéniture adorée.

— Moi je te fais confiance ! Je sais que tu vas vendre du rêve à tes fans, comme d’habitude, réconforte Noah avec assurance, car très fier de son paternel, qu’il considère comme son idole.

— Ouais bah faudrait qu’un jour, on fasse plus que vendre du rêve, si tu vois ce que je veux dire ! rit Jeffrey en prenant avec le sourire, les trois précédentes défaites de son équipe, contre celle de Dallas, justement !

*

Du côté des Bauer et alors que Joakim se préparait à prendre sa douche pour se coucher tot, voila qu'il doit décrocher un appel de l’un de ses plus proches amis, Miguel Sanchez. Celui-ci lui demande de venir au plus vite…

Il accepte donc sans attendre puis raccroche pour que son smartphone sonne de nouveau. Agacé, il grommelle desormais en décrochant, alors qu'il voit le nom du nouvel interlocuteur apparaitre sur son écran tactile.


— Ouais ? Quoi ?

— Hé bah alors, tu fais quoi ?! Je t’attends, moi !


Il s’agit de Kristofer, l’un de ses meilleurs amis. Joakim a d’ailleurs eu toujours beaucoup de mal à offrir cette étiquette, soit à son cousin Noah, soit à Kristofer, voire encore à Miguel Sanchez, pour finir par se dire qu’ils devaient très certainement tous la détenir, à tour de rôle, chacun dans une vie différente…


— Je ne peux pas venir, j’ai une urgence.

— Elle s’appelle « l’analphabète », ton urgence ? pouffe Kristofer d’un air moqueur. Narcissique, élitiste et imbu de lui-même, il n’hésite jamais à écraser, telles des punaises inférieures, tous ceux qui ont le malheur de ne pas posséder son rang social. N’est pas héritier de l’empire Peninsula, qui veut !

— Je passerais peut-être après. Souffle froidement Joakim en raccrochant vivement.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 7 versions.

Vous aimez lire Emilie ヅ ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0