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Un peu plus tard et comme convenu, après une séance de parkour en duo avec son meilleur ami et cousin, Noah profite qu’ils prennent une pause, assis sur le toit d’une supérette, pour parler d’Andreas. 

— Oui, et ? lui répond Joakim avec indifférence, haussant même les épaules en admirant le panorama, nullement surprit de voir ce sujet de conversation arriver sur le tapis, tant ses camarades restent prévisibles…

— T’as menti à Tiphanie ! C’est grave ! soupire Noah en tournant vivement sa tête vers son interlocuteur, ajoutant ensuite avec suspicion — mais je suppose que tu as tes raisons, alors tu vas me les donner.

— Tu veux avoir tes chances au Championnat du monde de breakdance ? offre Joakim pour explication, avec une assurance inébranlable. Il a l’air paisible et fixe l’horizon, convaincu de l’impact bénéfique de ses actes. Il observe avec calme les toits de la ville et a hâte de reprendre le parkour qu’ils ont commencé. Ils ne devaient souffler que quelques minutes ! 

— J’ai peur de comprendre… grince Noah avec une pointe de déception : son binôme serait-il à ce point dépourvu de cœur et sentiments ? Il n’apprécie vraiment pas cette attitude et cela l’agace, voir le dépite.

— Il est un frein à tes rêves. Il n’a pas la santé pour nous suivre et il ne sera jamais au niveau des autres du Crew, donc…

— Donc tu fais en sorte de le dégager, de la façon la plus dégueulasse qui soit ?! Putain, je veux bien que tu sois salaud avec beaucoup de monde, mais là quand même, il s’agit d’Andréas ! Un Drifterz, en plus !

— Et ?

— Le fils de Tiphanie et Kurt ! Le couillon croisé spaghetti avec qui tu as presque grandis ! Ton humanité, elle est où… ?!

— Pense au championnat que tu remporteras avant de penser à mon humanité.

— Que le CREW remporterait ! Et un Crew, c’est un groupe d’AMIS ! 

— Formule-le comme tu le souhaites, mais le résultat reste le même, souffle Joakim. Pragmatique, il ne peut s’encombrer de sentiments futiles qui pourraient éventuellement freiner ses ambitions.

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C’est dans une atmosphère électrique que les jeunes hommes se mettent ensuite en chemin pour rentrer chez eux, quelques minutes plus tard.

En effet, Joakim a plombé l’ambiance et Noah ne souhaite plus continuer leur parkour, soupirant tout le long du trajet et envoyant de temps en temps des piques à son cousin, sur son abominable manque d’empathie ! Peu après et alors qu’ils arrivent devant leurs domiciles respectifs, la tête blonde se retourne soudain vers son binôme, pour lui demander d’un air blasé,

— Tu me rends le manuscrit d’Hajer ?

— Hein ? Renvoie Joakim en esquissant cet insupportable petit sourire en coin que ses amis détestent et dont il a le secret.

— Allez c’est bon, j’ai pas envie de tourner autour du pot pendant vingt minutes, alors rends-le-moi ! Il a disparu et tu es l’un des rares à l’avoir lu. Bref ! Il est chez toi, je suppose ? On va le chercher ! Et n’essaie pas de nier, je suis pas d’humeur !

— Tu sais qu’il souhaite se faire éditer ? Avec ce truc infâme ? pouffe Joakim alors que son cousin se met déjà en chemin vers son domicile.

— N’importe quoi, j’ai lu son premier chapitre et c’est pas si pourri que ça ! C’est particulier, disons… Et puis merde ! Laisse-le avoir des rêves ! Il a le droit d’avoir une passion à côté du breakdance !

— Tu veux le laisser se vautrer ? Qu’il aille se faire humilier devant une maison d’édition ?

— Au pire, c’est pas ton problème ! 

— Mais ça pourrait devenir le tien s’il finit en taule.

— Hein ? Qu’est-ce que tu me chantes, encore....

— Tu penses vraiment qu’il ne va pas prendre perpète après avoir détruit les rétines de pauvres innocents ?

— Oh vas-y, t’es lourd…

— Tu lui as dit que c’était moi qui lui avais piqué son manuscrit ?

— Non, je l’ai juste vu le chercher l’air désespéré. Il pense l’avoir égaré, ça l’a mis dans tous ses états !

Joakim s’esclaffe.

— Vas-y c’est pas drôle, grommelle Noah, choqué par son attitude très rabaissante envers leur ami – t’es vraiment une raclure des fois !

— Seulement des fois ? Merde alors.