~ Chapitre 2.1 ~ (011) (012) (013)
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— Maman te dit de monter, informe Riley Adams en direction de sa demi-sœur par alliance, Molly Gray, pour que celle-ci quitte sa salle d’entrainements et rejoigne sa chambre.
En effet, en dehors des week-ends, l’extinction des feux retentit à vingt-deux heures, dans le foyer de Luke et Marcie ; une famille recomposée ; et même Molly, la grande fierté de son père au vu de ses incroyables prouesses en danse, ne détient aucune dérogation au règlement.
— Dis-lui que j’arrive dans cinq minutes, réplique la jolie blonde en faisant valser sa queue de cheval dans son dos, sans arrêter ses exercices d’assouplissement.
— ça te tient à cœur Starquest, à toi aussi, hein !
— J’ai une revanche à prendre !
Effectivement, il y a quelques semaines, Erika Bauer se hissait de justesse à la première place de la compétition Hall Of Fame, alors que cet honneur se jouait entre les deux éternelles rivales des Watcha Say de Los Angeles.
— Erika est meilleure, accepte-le, lol ! rabaisse volontairement Riley qui ne s’entend pas vraiment avec sa demi-sœur.
— N’importe quoi ! Elle a juste eu énormément de chance… grogne aussitôt Molly en fronçant ses sourcils blonds ainsi que ses grands yeux bleus azur. Elle n’a gagné que grâce à son choix de chanson qui a plu au jury. Tout le monde le sait et tout le monde le dit, je reste largement au-dessus d’elle ! En plus, elle a enchaîné les fautes ! Et puis de toute manière, cette compétition ne m’intéressait pas, car moi, c’est à Starquest que je veux la première place ! Et je l’aurai, tu verras !
— N’importe quoi, pouffe Riley en tournant les talons pour monter dans sa chambre.
Elle jubile de toucher si facilement la corde sensible de sa demi-sœur. En effet, les deux lycéennes ne s’apprécient pas.
La faute à Luke Gray qui séduisait Marcie ; la mère de Riley ; pour qu’elle quitte son conjoint huit mois plus tard, avec sa fille et leurs bagages. Un choc pour l’adolescente aux cheveux lisses et châtains, mais aussi une perturbation importante pour la danseuse blonde qui voyait celle qui l’a mise au monde, remplacée par une autre femme, après une longue et odieuse adultère. Par chance, Samantha, l’ex-épouse Gray, rebondissait avec résilience et courage après la trahison subie, mais Molly digérait l’histoire avec beaucoup plus de difficultés.
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Le lendemain… Au Los Angeles Highschool et pendant la pause de la matinée, deux jeunes hommes trainent dans leur salle de classe…
— Hey, tu ne sors pas ? Interpelle Joakim en direction de son ami Hajer Riahi.
En effet, les deux interlocuteurs ont pour habitude de prendre l’air pendant les intercours, mais malgré cette routine, l’un des deux acolytes semble rester assis devant un cahier ouvert, aujourd’hui. Alors que d’ordinaire, il n’en redemande jamais après les cours !
— Flemme, répond le brun à la barbe taillée avec soin, en tournant à peine la tête dans la direction du châtain clair aux pupilles vertes ; des couleurs héritées de son paternel.
— Que lis-tu ?
Joakim pose cette question en jetant un coup d’œil furtif sur les gribouillis de son ami.
— Je suis bientôt à la fin de mon roman, informe fièrement Hajer, avec cependant une anxiété palpable au creux de la voix.
— Tu n’as pas l’air convaincu.
— Est-ce que tu voudrais être mon relecteur ? Demande timidement Hajer. Je ne l’ai encore fait lire à personne et j’aimerais un avis solide, sincère, de quelqu’un en qui j’ai pleinement confiance…
Oui. Beaucoup pensent la même chose de Joakim Bauer, car dès qu’un souci s’annonce à l’horizon, une angoisse, une crainte quelconque, un besoin d’aide, peu importe le domaine, tous ont l’habitude de l’appeler à la rescousse. Voilà pourquoi Noah l’a souvent affublé du surnom « Superman ».
— Si tu veux, mais après on sort.
La critique tombe très vite. Joakim n’hésite pas une seule seconde à lui révéler, huit minutes à peine plus tard, que son héroïne est une Mary Sue, que les événements de son roman restent lisses et que son livre ne possédant ni trame ni squelette, il a eu l’impression de suivre la vie fade d’une poignée de débiles. Choqué et furieux, Hajer réagit en arrachant son cahier des mains de son ami. Il est outré et lui en veut. De le rabaisser ainsi ! De n’avoir feuilleté ses pages que pendant quelques misérables minutes, perché sur une table de façon désinvolte, pour le descendre en flèches ! Pour qui se prend-il ? Lui qui n’a même pas essayé de lire correctement son histoire, de se concentrer, de s’investir suffisamment pour pouvoir se permettre de donner un avis respectueux ! En si peu de temps, il ne pouvait saisir l’essence de son scénario !
— J’en ai lu assez pour pouvoir juger.
En réalité, Joakim a lu la totalité de l’ouvrage de son camarade.
— C’est bon, va chier. En huit minutes, tu n’as surement pu lire que le premier chapitre ! Allez, on sort, ça vaut mieux, j’ai envie de fumer une clope.
— Si tu veux, acquiesce Joakim en suivant son ami à l’extérieur de la classe.
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Quelques heures plus tard et alors que Joakim revient vers sa salle de classe pour entamer ses cours de l’après-midi, juste après la pause déjeuner, Amy l’interpelle en agitant vivement sa main droite dans sa direction :
— Hey, Joakim ! Tu as deux minutes ?
— Ça dépend, pourquoi ? se méfie-t-il immédiatement.
Il déteste se voir ainsi alpagué dans les couloirs du lycée, surtout par cette naine insupportable d’une tête de moins que lui.
— Samedi, on sort avec Alex et Aïdan ! Du coup, avec Trisha, on se demandait si tu voulais te joindre à nous ! Propose sereinement la blondinette en adoptant une pose sensuelle.
Cette attitude afflige le jeune Bauer qui sait son aversion pour son interlocutrice réciproque. Quelle comédienne ! Le fait qu’elle fasse aujourd’hui un pas vers lui pour l’inviter lui donne la nausée.
— Non merci, sans façon.
Amy ne se laisse pas déconcerter et reprend en souriant d’un air mignon et innocent :
— Oh allez ! On est tous dans la même classe, mais on ne se connait pas tant que ça. Remédions à ça ! Peut-être qu’on pourrait apprendre à s’apprécier !
— Mais où est-ce que tu as vu que je souhaitais te connaitre ! lui crache-t-il avec mépris, tournant vivement les talons vers deux amis qui discutent de l’autre côté du couloir, Hajer Riahi et Alex Taylor.
Son éloignement rapide met brutalement fin à sa conversation avec Amy Wills.
— Putain, mais c’est quoi ton problème à toi ? Va te faire foutre, allez ! lui crie-t-elle à son tour, désormais en colère.
Pour une fois qu’elle fournissait un effort pour essayer de se créer une nouvelle opinion sur ce crétin, voilà qu’il l’humiliait de la sorte ! L’estomac de la demoiselle s’en retourne. « Mais pour qui se prend-il, ce minable ? Il n’est même pas si beau que ça, en plus ! »
Elle s’empresse d’aller grogner ses malheurs à sa meilleure amie qui va la réconforter sans attendre.
— Quel connard ! Lui soupire son alliée rousse en renfort, blasée elle aussi par le manque de savoir-vivre du jeune Bauer.
Amy confirme ses dires. « Plus jamais elle n’essaiera d’agrandir son cercle de connaissances avec le premier cloporte du coin » ! Elle en bouillonne encore et les deux copines finissent par en rire.
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