~ Chapitre 2.2 ~ (014) (015) (016)

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*


En fin de journée, Tiphanie Cobain rend visite aux Bauer, sans son doux époux ni sa progéniture ingrate, car ses hommes préfèrent continuer « The Walking Dead », plutôt que de l’accompagner pour passer un moment auprès de cette branche de la famille qu’elle apprécie énormément.

Et pour cause, Éva reste la fille de son défunt frère, Kylian Gutter, parti trop tôt d’une overdose. Une star de la musique qui a mal tourné, selon les médias de l’époque. Il entrait à peine à l’âge adulte lorsque le drame se produisait et n’a jamais connu ses jumeaux, mis au monde par Vanessa Beckers.

Tiphanie se sent donc terriblement proche de ses rejetons et les considère comme ses propres enfants.

Voilà pourquoi elle et son époux, Kurt Cobain, venaient résider à Los Angeles, eux aussi. Tiphanie désirait construire son foyer auprès de ces derniers liens familiaux. Ainsi, elle élèverait son Andréas aux côtés des progénitures de son cadet décédé…


La proximité entre les Cobain et les Bauer se révèle importante et ce soir, Tiphanie souhaiterait en user. Elle prend rapidement à part l’ainé des héritiers Bauer. « Joakim, qu’elle n’a décidément pas vu grandir ! » Elle doit désormais lever les yeux pour lui parler et cela l’amuse, car elle lui a changé ses couches, à l’époque ! « Dieu que les enfants poussent vite », songe-t-elle, saisie par une soudaine émotion nostalgique.


— Coucou, mon lapin, ça va ? Je ne te dérange pas, j’espère ? Tu étais en train de bouquiner, je crois.

— Non, t’inquiètes. Qu’est-ce qu’il y a ?

— J’aimerais te parler d’Andy… Et vu qu’il est très souvent avec toi.

— Je comprends, il est vrai que son état reste préoccupant. Quand il fait une crise, c’est toujours surprenant.

— Quand il fait quoi ? Se fige aussitôt Tiphanie en pâlissant à vue d’œil devant un interlocuteur satisfait par une réaction recherchée.

— Tu n’étais pas au courant ? Tu me diras, c’est logique, il ne va tout te répéter, mais nous on a l’impression que son asthme empire.

— Je ne comprends pas ! Il semble tellement bien en rentrant à la maison que je…

— Il te ment beaucoup ! l’interrompt Joakim en la sentant perdue et stressée. Il doit être terrifié par la possibilité que tu l’empêches de rester avec le groupe, mais sincèrement, si tu veux mon avis, il faut agir, car j’ai très peur pour lui.

— Quel sacripant ! Il va m’entendre !


L’agacement de la sexagénaire grimpe en parallèle de sa détresse et de sa déception de réaliser la folie de son enfant.


— Ne le laisse plus traîner avec nous. Ajoute fermement Joakim, impassible. C’est le seul moyen de le préserver, car il veut tout le temps nous suivre, aussi bien en breakdance que pour des parkours ! 

— Je ne peux vraiment pas lui faire confiance ! Oh, qu’est-ce qu’il m’énerve ! en déglutit Tiphanie, complètement abattue. Il ne me pardonnera jamais que je lui interdise de vous rejoindre… 


Elle visualise en effet et avec douleur la désagréable scène qui se déroulera lorsqu’elle tentera d’empêcher son rejeton de retrouver ses amis…


— Il va sans doute ne pas apprécier, mais c’est pour son bien ! reprend Joakim avec indifférence. Et du coup, je dois te laisser, car j’ai des révisions qui m’attendent. Désolé…

— Oh, pas de souci, travaille bien mon grand ! Je vais aller voir ta mère un peu, avant de rentrer.


Joakim sourit à son interlocutrice, puis détale dans sa chambre. 


*



À quelques mètres de là, dans le jardin de la maison voisine, Jeffrey Beckers s’entraine à mettre des paniers devant son fils unique, Noah.


— Alors, tu es prêt à tout déchirer demain ?! sourit chaudement le lycéen blond à son père.

— J’espère ! On joue contre Dallas et tu sais qu’ils restent notre talon d’Achille ! Rappelle le capitaine des Lakers de Los Angeles à sa progéniture adorée.

— Moi je te fais confiance ! Je sais que tu vas vendre du rêve à tes fans, comme d’habitude ! réconforte Noah avec assurance.

— Ouais bah faudrait qu’un jour, on fasse plus que vendre du rêve, if you see what I mean ! rit Jeffrey.


Il tente de prendre avec le sourire, les trois précédentes défaites de son équipe, contre celle de Dallas, justement !



*



Du côté des Bauer et alors que Joakim se préparait à prendre sa douche pour se coucher tôt, voilà qu’il doit décrocher un appel de l’un de ses plus proches amis, Miguel Sanchez. Celui-ci lui demande de le rejoindre au plus vite.


Une requête rapidement acceptée pour que son smartphone sonne de nouveau et immédiatement après. Excédé, le jeune Bauer grogne désormais alors qu’il constate le nom de son nouvel interlocuteur apparaitre sur son écran tactile :


— Ouais, quoi ?

— Hé bah alors, tu fais quoi ? Je t’attends, moi !

Il s’agit de Kristofer, l’un de ses meilleurs amis. Joakim a d’ailleurs eu toujours beaucoup de mal à offrir cette étiquette, soit à son cousin Noah, soit à Kristofer, voire encore à Miguel Sanchez, pour finir par se dire qu’ils devaient très certainement tous la détenir, à tour de rôle, chacun dans une vie différente…

— Je ne peux pas venir, j’ai une urgence.

— Elle s’appelle « l’analphabète », ton urgence ? pouffe Kristofer d’un air moqueur.

Narcissique, élitiste et imbu de lui-même, l’héritier de l’empire Peninsula n’hésite jamais à écraser, telles des punaises inférieures, tous ceux qui ont le malheur de ne pas posséder son rang social. 

— Je passerais peut-être après. Souffle froidement Joakim en éteignant son téléphone.

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