~ Chapitre 6.1 ~ (036) (037) (038)

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Le lendemain matin, en plein milieu d’un cours de mathématiques et au Los Angeles Highschool, un professeur distribue les copies de ses élèves :

— Ne prends plus la peine de venir si c’est pour continuer de me rendre feuille blanche, souffle-t-il avec colère à Joakim.

— C’est de la merde, aussi. Soupire le jeune Bauer avec désintérêt.


Il mime un bâillement.


— Pardon ? 


Un sentiment de lassitude s’empare de l’enseignant tandis que Joakim le dévisage d’un air hautain. 


—  Oh et puis je m’en fous ! conclue le professeur, après tout, ce n’est pas moi qui vais redoubler mon année.


Il tourne ensuite les talons et revient vers son tableau.





Au même moment, dans le vestiaire des Watcha Say, Riley Adams profite d’un moment où elle se trouve seule avec Jonathan Bell pour le tacler, avec un soupçon de méchanceté. Le jeune danseur finissait de se préparer avant de rejoindre sa classe pour commencer son entraînement du jour. 


— Tu perds ton temps, oublie la car tu n’as aucune chance ! lance férocement l’adolescente.


Jonathan, interloqué par cette phrase qui lui tombe dessus sans crier gare, en pique un far et revient vivement vers son interlocutrice, l’air stressé :

— Mais de quoi tu parles ?

— De ce que tout le monde sait ! Sauf Erika, bien sûr ! rit Riley sans retenue ni discrétion.


Elle se fiche qu’un élève surprenne leur conversation.


— Je vois… se contente de souffler Jonathan en retour.


Il en hausse les épaules avec désintérêt.


— Ne le prends pas mal ! Tu auras d’autres meufs ! se moque-t-elle pour en rajouter une couche, sans doute moins canon par contre, pour qu’elles soient à ton niveau…

— Ça t’amuse ? De faire ça ? Très bien, je peux donc rejoindre la partie et te rappeler qu’elle n’est pas lesbienne, lui lance son interlocuteur aux pupilles et cheveux brun ébène.


Il s’exprime avec un calme maîtrisé.


— De quoi ? Quel rapport ? Crache l’adolescente dans un sursaut d’effroi.


Son visage se colore en moins de deux et son cœur lui déchire soudain la poitrine, tandis que son esprit se perd au milieu de mille inquiétudes et angoisses. « Son petit secret aurait-il été percé à jour ? »


— Et je te rappelle que tu n’as pas le droit de trainer dans nos vestiaires, reprend le jeune danseur sur le même ton de voix.


Riley ne se remet pas du choc car son interlocuteur devrait ignorer son homosexualité ; et surtout les sentiments qu’elle éprouve pour sa meilleure amie !


— Je ne vois pas du tout de quoi tu veux parler, pauvre fou ! bégaie-t-elle, affolée.


Elle doit absolument enterrer son petit secret et une goutte de sueur commence à perler sur le haut de son front. Elle pourrait fondre en larme à cet instant et se mord les lèvres de détresse.


— Pourquoi tu paniques ? C’est pas la honte. 


Le danseur brun conclut ainsi sa conversation et se dirige vers sa salle de danse, tout en incitant son interlocutrice à le suivre, d’une voix plus chaleureuse :

— Tu viens nous regarder, comme d’habitude ? reprend-il gentiment, et arrête de stresser, je sais être une tombe quand il le faut, avec les gens sympas.


Un clin d’œil ainsi qu’un sourire amical guident sa réplique, ce qui sidère et fend un peu plus le cœur de l’adolescente désespérée.


— Me.. Merci… et pardon.... s’excuse-t-elle timidement.


Une fois dans la salle de sa classe de danse, Jonathan se dépêche de rejoindre quelques garçons et Riley se laisse lentement tomber au sol, dos au mur, aux côtés d’autres accompagnatrices.

Bouleversée, elle n’engagera pas la conversation avec sa voisine la plus proche pour discuter et passer le temps, comme d’habitude, car on venait de lui jeter en plein visage les sentiments qu’elle dissimulait au monde pour tenter de vivre heureuse… En une seule phrase, Jonathan lui avait rappelé un amour à sens unique et cela lui dissèque désormais le cœur.

Désespérée, elle soupire en observant les Watcha Say qui commencent à danser sur leur chorégraphie prévue pour « LA Dance Magic », leur compétition qui se déroulera dans deux mois.

Son regard reste comme souvent rivé sur Erika qui s’exécute habilement parmi les autres élèves de son école et qui sert aujourd’hui de modèle et guide à quatre nouvelles…





Quelques heures plus tard, au sein de la demeure Bauer, le couple Bauer se prépare à partir une semaine en amoureux. Ils laissent leurs trois enfants chez eux, sous la responsabilité de l’ainé de la fratrie qui a déjà fait ses preuves deux fois auparavant.

Les deux parents étreignent leurs progénitures en rappelant leurs ultimes recommandations, pendant que leur chauffeur finit de charger leurs valises dans le coffre. Leur avion décolle bientôt.


— Ma Poupette, tu as le droit de te défendre si ton frère t’embête ! informe Éva en direction de sa fille.


Elle rit et feint un air sérieux.


— T’inquiète, on dirait pas mais c’est mon esclave et il m’obéit au doigt et à l’œil dès que vous n’êtes plus là ! s’esclaffe l’adolescente pour poursuivre la plaisanterie.


Sa mère l’enlace chaudement, déjà triste de quitter à nouveau ses chérubins.

De son côté, Raphaël prend discrètement son ainé à part.


— S’il y a le moindre problème, tu m’appelles, hein. Je compte sur toi ! 


Il lui glisse ensuite, avec un sourire amusé, qu’il lui confie le poste de chef de famille pendant sept jours et qu’il a confiance en lui pour gérer les jumeaux ! Joakim lui soupire ironiquement qu’il n’a rien à craindre pour Alarich mais qu’il ne devra pas s’étonner quand il retrouvera le frêle corps décomposé d’Erika dans l’Ocean… 


L’adolescente l’entend de loin et lui tire la langue.





Le jour suivant, Joakim rejoint une fête de Kristofer, après avoir déposé sa sœur au lycée. Il lui a demandé de récupérer son jumeau chez son éducateur spécialisé dès la fin de ses cours…

Erika soupirait, car si son frangin lui ordonnait cela, c’est qu’il allait repartir aussi sec. « Rira bien qui rira le dernier, quand ce fainéant ratera sa graduation ! » 

Une heure et demie plus tard, le jeune Bauer traine sur l’un des canapés de son ami, avachi en face de quelques cadavres de bouteilles jonchés sur une table basse devant lui. Une jolie brune complètement saoule lui somnole dessus en lui caressant le torse à travers son sweat shirt, tandis que lui laisse une de ses mains se promener sous sa jupe pour attraper l’une de ses fesses. Il la sait sous l’effet de diverses substances, comme chaque convive ici présente, sauf lui.

En effet, si Joakim possède peu de limites en ce qui concerne l’alcool, en soirées, il n’approche jamais la moindre drogue qui pourrait l’amoindrir d’une quelconque façon. Kristofer propose pourtant les meilleures lors de ses fêtes… : Cannabis, cocaine, ecstazy, ethanol, amphetamine, methamphetamine... 


— Oh ! Y en a un qui s’amuse ! s’exclame soudain et joyeusement, l’hôte de la demeure dans sa direction.


Il désigne du regard celle qui lui dort dessus. Son euphorie, ses narines rougies ainsi que ses yeux dilatés, dévoilent à Joakim qu’il vient de sniffer de la Méth.

Contrairement à lui, Kristofer consomme régulièrement diverses drogues ; une addiction débutée aux côtés de son ancien et premier amour, Shane Helms… 

Pour le concerné et il y a quelques années, il se lançait dans un coming out dévastateur qui signait un éloignement progressif avec sa propre famille.

Shane exigeait, Kristofer obéissait.

Dingue de lui, accro, le gérant de l’empire Peninsula se persuadait de la réciprocité de ses sentiments. Il aurait déplacé des montagnes pour ce garçon qu’il considérait comme son âme sœur.

Naïf, dévoué et émotif dans ses liaisons amoureuses, il offrait une dévotion sans faille à une relation nocive qui en profitait sans vergogne ni hésitations.

Avant, et après rupture… Car Shane revient encore très régulièrement ici.

Toxicomane depuis de nombreuses années, le jeune homme aux cheveux châtains clair et aux yeux gris, a besoin de son dépravé d’ex pour se procurer des doses à prix réduit ou à crédit. Utiliser ce fils de millionnaire crédule reste un jeu d’enfant pour celui qui lui concède de nouveau un sourire hypocrite aujourd’hui.

Joakim qui se trouve souvent sur place, lors de ces transactions malhonnêtes, se dépite toujours de voir son comparse aussi pathétique et ridicule devant un profiteur immoral. Afin de défendre l’honneur de son camarade, il lui arrivait fréquemment, par le passé, d’insulter ce manipulateur abject pour le faire dégager des lieux, mais ces tentatives lui revenaient aussitôt en plein visage tel un boomerang, car son ami ne supportait pas que l’on critique son grand amour…

Au bout de la troisième fois, le jeune Bauer décidait de ne plus interférer.

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