~ Chapitre 8.2 ~ (049) (050)
— Je vais rouler doucement, lui assure soudain Joakim d’une voix plus chaleureuse.
Il s’amuse de la voir se tortiller derrière lui pour essayer de se caler correctement et se retient d’en rire.
— T’inquiètes, c’est pas grave. Je serais coiffée comme un hérisson à l’arrivée, c’est tout, boude-t-elle, une heure de brushing pour rien, pas de soucis. Et avec un peu de chance, je ne perdrais pas un talon en com…
— Tu n’as besoin ni d’une coiffure ni d’artifices pour être la plus belle, l’interrompt Joakim en se retournant vers elle pour lui tendre son casque, tiens, mets ça.
— Oh, merci. Mais, et toi ? sourit-elle en rougissant bêtement après ses compliments.
Elle se love ensuite contre son dos et l’agrippe doucement.
« Finalement, il reste gentil, au fond… » songe-t-elle, émue, tandis qu’il démarre son véhicule, sans un mot de plus.
— Il y aura qui, ce soir ? lui demande-t-elle en relevant la visière de sa protection de tête.
Elle parle fort pour qu’il l’entende et alors qu’il roule à une vitesse très raisonnable ; lui qui d’ordinaire, se plaît à frôler la contravention…
— Que tu connais ? Euh… personne, répond-il en s’arrêtant à un feu.
Il pose un pied à terre et attend que cela passe au vert.
Trisha en profite pour continuer la conversation :
— Il y aura surement le fameux Kristofer, du coup !
— Toi, tu as trop trainé avec le Crew, souffle Joakim d’un air blasé.
Dès qu’il pourra repartir, il accélérera jusqu’à ce que le vent contre ses oreilles l’isole de ces insipides ragots féminins… « Il n’a pas signé pour ça, bordel ! »
— Je plaide coupable ! s’amuse Trisha.
— Dis-leur d’aller se faire foutre quand tu les entends parler de moi.
La jeune fille rit d’un air gêné, puis reprend.
— Oh, mais ils ne disent jamais rien de grave…
Le feu passe au vert et Joakim redémarre, à une vitesse qui force désormais la rouquine à s’agripper plus fermement à lui, en silence.
— On est arrivés, l’informe-t-il dix minutes plus tard.
— Waouh ! Je savais que tu habitais à Santa Monica, vu que Noah nous a dit un jour que vous étiez voisins, mais waouh ! Tu es carrément sur la plage ! s’émerveille-t-elle en relevant de nouveau sa visière pour admirer l’Océan sur lequel se reflète la lune.
Son partenaire dégaine sa clef qui ordonne aux portes automatiques du garage de s’ouvrir. Il range sa sportive à l’intérieur sans attendre et ajoute à son interlocutrice :
— En effet. Et la maison à gauche, c’est celle du sale blond.
— Oh, énorme ! Mais en fait, du coup, comment ça se fait que des fois, même lui, n’a plus de nouvelle de toi pendant des jours, alors qu’il vit à même pas cinquante mètres de toi ?
— J’ai besoin d’un Doliprane… Souffle Joakim en s’étirant après avoir rangé sa moto.
— Tu es en train de me dire que je parle trop, là, ou je rêve ?
— Tu ne rêves pas, rit Joakim en traversant le couloir intérieur de chez lui pour aller ouvrir la porte principale de sa maison.
— En fait, je vais faire comme si je n’avais rien entendu ! La bave du beau gosse n’atteint pas la merveilleuse princesse ! renvoie Trisha sur un ton faussement hautain.
Elle le suit et ajoute, heureuse :
— Votre salon est joli ! j’adore ces baies vitrées partout !
— Tu ne t’arrêtes décidément jamais.
— Et si je le faisais, tu te sentirais comment ? Parce que moi, je peux te le dire !
— Ravi ?
— Que tu es petit, Joakim Bauer, petit ! toute piti ! Minuscule ! réplique Trisha en mimant une voix de sorcière de contes pour enfants.
Riant, les deux lycéens grimpent au deuxième étage, puis empruntent ensuite un passage extérieur qui rejoint une large salle insonorisée, dédiée aux fêtes de la famille. Piste de danse, décorations festives, cabine de DJ, fauteuils en alcôve, lumières de boite de nuit, l’endroit reste parfait pour tout type de célébrations…
Prenant la main de sa rousse, Joakim l’entraine au fond de la pièce et se rapproche pour lui parler contre l’oreille à cause du volume de la musique avec lequel Kristofer semble jouer…
— Tu m’excuses, deux minutes ? En attendant, fais comme chez toi.
Sa phrase terminée, Joakim l’abandonne quelques instants pour s’en aller discuter avec son ami.
Trisha patiente donc sagement assise sur un tabouret de bar, devant une table en verre, intimidée par l’endroit et par ces visages qu’elle ne reconnait pas. Des invités du gérant de l’empire Peninsula. Pas vraiment des camarades, juste de la masse afin de créer une foule festive.
Soudain, et alors qu’elle s’apprêtait à envoyer un message à Amy pour savoir comment se passe sa soirée de son côté, avec Noah et d’autres Drifterz, elle sursaute en réalisant qu’une adolescente s’adresse à elle :
— Coucou, tu es sa nouvelle poupée, je suppose ? lui grince Erika avec une grimace de dégoût.
Elle observe son frère ainé d’un air blasé.
— Euh… Enchantée, moi c’est Trisha ! Et toi, tu es ?
— Erika. La sœur du type qui va bientôt te sauter avant de te jeter comme une merde.
— Euh… Pardon ? Je ne te permets pas, s’offusque Trisha en remettant nerveusement son téléphone dans son sac à main.
Elle n’aura finalement envoyé qu’un smilley à sa meilleure amie.
— Barre-toi, si tu as un peu d’estime pour ta personne. Mon frère ne recherche pas en toi une petite copi…
— Dis donc, toi ! Que fais-tu là ? s’exclame soudain Joakim avec un faux air enjoué.
Il arrive derrière sa cadette pour la saisir par les épaules et la soulever du sol avec fermeté en la forçant à se tourner vers lui :
— Bon, maintenant t’es mignonne, mais tu dégages de ma vue et tu vas t’occuper d’Alarich. Il n’est pas censé être tout seul et il ne faut pas qu’il vienne ici pour te chercher. Alors tu bouges.
— Vas-y je t’emmerde, tu me donnes pas d’ordre, tu te prends pour qui là ? Renvoie fièrement Erika en portant un demi à ses lèvres.
— Pardon ? demande Joakim, les sourcils froncés et en lui attrapant le bras pour qu’elle pose son verre sur la table, répète ?
— Lâche-moi, tu me fais mal, grogne l’adolescente avec effroi.
Elle se débat de son emprise et quitte la salle pour fuir dans la chambre de son jumeau.
— Excuse-la, sourit ensuite Joakim en direction de sa rousse.
— C’est rien, les petites sœurs sont toujours comme ça avec leurs frères, je suppose !
— J’espère que les autres ne sont pas aussi casse-couilles, souffle Joakim d'une voix enjôleuse.
Trisha rit puis lui attrape délicatement le menton dans le but de lui ordonner un rapprochement, afin qu’elle puisse l’embrasser tendrement…
Joakim se laisse faire et prolonge ce baiser, tout en fulminant de la tentative de sabotage de sa cadette.
Après un langoureux échange, il propose une boisson à sa rousse qui décline tout alcool fort et choisit finalement la douceur d’une pina colada.
— Je vais te préparer ça, je reviens, lui annonce Joakim en se décrochant de ses lèvres affamées.
Elle se relève de son tabouret et le suit jusqu’au bar pour le regarder lui servir son cocktail, ainsi qu’un whisky sec pour lui.
— Eh bien, monsieur, on boit du fort, ici ! lui sourit-elle d’un air intrigué.
— Faut au moins ça pour te supporter.
— Oh ! Toi ! rit-elle alors qu’il s’empare de sa main pour qu’ils aillent s’installer sur le canapé d’angle le plus éloigné de la pièce.
Arrivé à destination, Joakim se laisse tomber dessus et avale presque d’une traite son whisky.
Trisha le dévisage avec suspicion, s’assoit à ses côtés et s’exclame :
— Sacrée descente !
— Je savais que tu recommencerais à parler, j’ai donc pris les devants.
— Je ne relève même plus, tu sais !
Joakim sourit et un ange passe pendant que les deux lycéens perdent leurs regards sur la piste de danse. Trisha reprend peu après, dans le but de relancer la conversation.
— Du coup, Kristofer c’est un très bon ami à toi, mais le reste de ton Crew le déteste.
— Ça va, inspecteur Trisha ?
— Nickel, et toi ?
— Tu veux que je te fasse visiter la maison ?
— Oui ! j’adorerais !
Une proposition explicite, validée par la rouquine. Les deux jeunes gens sortent à peine de la salle des fêtes que Joakim l’étreint vivement pour l’embrasser en l’entrainant vers sa chambre, à un couloir de là.
Folle de désir pour lui, elle lui rend chacun de ses baisers, tout en lui attrapant sa veste pour la lui enlever. Joakim répond à ce geste en faisant tomber sa robe moulante sur le sol, avant de placer ses deux mains sur ses seins, qu’il va malaxer sensuellement. Trisha lui dégrafe son pantalon en retour et tire son tee-shirt vers le haut pour qu’il le retire avec hâte…
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