~ Chapitre 8.3 ~ (051) (052)

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Deux minutes plus tard, Trisha se laisse dégringoler en arrière, sur le lit de son éphèbe qui se place au-dessus d’elle et entre ses cuisses. Folle de ses lèvres, elle lui tient le visage de ses deux mains afin de continuer de l’embrasser. La température monte…


« La naïveté est une façon de vivre intelligemment le présent » [Gustav Parking]


Se délectant de ses baisers, elle dirige sa main gauche sur ton torse afin de le lui caresser en suivant la ligne de ses muscles saillants, de ses pectoraux, de ses tablettes de chocolat… Jusqu’à l’élastique de son boxer qu’elle aimerait désormais voir sauter…


« Un bon escroc est un farceur ironique qui se joue de la distraction, de l’impertinence, de la naïveté ou de la nervosité de ses contemporains » [Henri Jeanson]


Entre deux échanges, Joakim dépose une pluie de baisers humides et sensuels sur la généreuse poitrine de sa partenaire… Elle en gémit de plaisir.


— La vache, on s’était donc trompé avec Noah, tu as une plus belle paire que cette gourde d’Amy…

— Je rêve ou tu arrêtes de m’embrasser pour m’avouer que tu mates les seins de ma pote ? feint de s’offusquer Trisha en ramenant son visage contre le sien pour s’emparer de nouveau de ses lèvres.


Elle lui murmure entre deux baisers t alors qu'elle caresse le tatouage de tigre qu’il porte sur l’épaule :

— Attention à ce que tu dis, Bauer, je suis très jalouse !

— Je saurais me faire pardonner, t’inquiète… 



*



Quelques heures plus tard, elle se réveille aux côtés de son nouvel amant, le cœur battant à tout rompre en pensant à la nuit inoubliable qu’elle vient de passer.

Le soleil se lève à peine à l’horizon et la rouquine admire ses rayons qui se reflètent sur l’océan, à travers la fenêtre de la chambre de son partenaire. « Quelle vue magique ! » Heureuse, elle ramène son regard sur le corps ferme et athlétique de celui qui lui a fait redécouvrir le sexe, la veille.

Elle rougit en se mordant la lèvre inférieure de désir au souvenir de son cunnilingus, de ses vifs et énergiques coups de reins, jusqu’à plusieurs orgasmes mutuels… 

Trois fois… entrecoupées de pauses d’une dizaine de minutes seulement… Trois fois… « Sa meilleure amie n’en reviendra pas ! » songe-t-elle en se délectant des muscles saillants de son éphèbe. Son homme. Elle le veut désormais et espère qu’il ne la verra pas uniquement comme l’aventure d’un soir…


— Déjà réveillée ? lui susurre-t-il soudain en ouvrant un œil.


Il lui caresse délicatement les cheveux alors que sa tête reposait contre son torse. 


— Oui… Tu as l’air d’avoir dormi comme un bébé, toi ! lui renvoie-t-elle avec un sourire radieux.


Son visage trahit son bonheur de le réaliser doux et câlin envers elle. Elle commence en effet à entrevoir la possibilité de quelque chose de sérieux avec lui…


— Et c’est peu de le dire ! Bref, debout ! lance-t-il en sautant de son lit d’un bond pour s’étirer si fort qu’on pourrait penser qu’il tente de gagner quelques centimètres en taille. 


Trisha l’imite en esquissant une mine boudeuse. Elle songe qu’il n’y a que les goujats qui se pressent ainsi après une nuit d’amour. « relation sérieuse, mon cul. »


— Je peux utiliser ta salle de bain ? lui demande-t-elle dans un soupir, avant d’enfiler sa robe noire récupérée sur le sol.


Elle attrape ensuite son sac à main où se cache sa deuxième meilleure amie : sa trousse à maquillage.


— Oui, bien sûr, viens, lui propose-t-il immédiatement en ouvrant la marche devant elle.


Arrivé devant l’endroit désiré, il la plaque soudain contre la porte pour l’embrasser longuement, sans dire un mot, avant de la libérer de son emprise pour retourner dans sa chambre, où il va se vêtir de ses habits du quotidien.

Trisha en reste bouche bée et se remet lentement des émotions déclenchées par ce nouveau baiser, une fois seule dans la salle de bain. Elle rougit encore et ne sait plus sur quel pied danser avec ce mi-goujat, mi-gentleman. « Pourquoi est-ce si difficile de réussir à y croire... »

Elle ressort de la pièce après un rapide brin de toilette ainsi que quelques retouches à son makeup. 


— Tu es magnifique ! la flatte Joakim en apparaissant devant elle.

— Merci. Tu sais parler aux femmes !

— Du coup, je vais devoir te ramener, car j’ai beaucoup de choses à faire et j’espère que tu ne m’en voudras pas.


Il prend ensuite le chemin de l’escalier et lui indique de le suivre.


— Pas de soucis, t’inquiète.


Le sourire de la rouquine s’efface et sa déception croît de nouveau alors qu’elle songe que ses craintes deviennent réalité. « Il ne la considère que comme un plan cul… »

Joakim, qui n’a encore jamais gardé une fille chez lui jusqu’au lendemain matin, la presse en direction du garage, de peur qu’elle ne croise son jeune frère. Il redoute en effet le regard des autres sur son cadet…

Sans dire un mot, il monte sur sa moto à une vitesse qui ferait pâlir d’envie Bip bip. Il tend son casque à sa rousse et lui ordonne de grimper. 


— C’est bon, t’inquiètes, je me magne ! lui grogne-t-elle en fronçant les sourcils avec agacement.

— OK, cool alors, lui répond-il d’un air surpris par les flammes qui semblent sortir de ses pupilles.


Il a l’impression que sa vie est en danger, qu’à tout moment, elle pourrait lui planter sa manucure dans les yeux.

Pas un mot ne s’échange sur le chemin du retour et Joakim apprécie ce silence qu’il trouve agréable, quand Trisha, de son côté, fulmine et l’envoie rôtir en enfer…


Une fois arrivée à destination, Trisha bondit hors du véhicule inconfortable et détesté, sans demander son reste. Elle se force ensuite à sourire à celui qui l’a ramenée ici :

— Bon eh bien, merci pour le retour, ainsi que la soirée… souffle-t-elle de mauvaise humeur.

— Il y a un problème ? la questionne Joakim d’un air perplexe.

— Euh… Non, pourquoi ? 

— Cool alors, dans ce cas, je te dis à lundi. Salut !

— Ouais, c’est ça, à lundi ! maugrée Trisha alors qu’il se prépare à repartir.


Elle n’en revient pas qu’il ne réalise pas sa colère. Agacée, elle reprend alors, dans un grommellement teinté d’une palpable déception :

— Oui en effet, il y a un problème !

— D’accord, et lequel donc ?

— Qu’est-ce qu’on est, tous les deux ?

— À ton avis ? lui renvoie-t-il avec un sourire en coin.


Il sort la béquille de sa moto pour ramener ses deux jambes du côté de son interlocutrice afin de lui attraper le bras pour la coller contre lui :

— Tu n’en as pas une petite idée ? lui souffle avec désir tout en glissant sa main droite sous sa robe et jusqu’à sa culotte.

— Est-ce qu’on est ensemble ?

— Ça m’en a tout l’air, non ?

— Je ne suis pas un plan cul, alors ?

— Euh… non.

— Dans ce cas et sachant qu’on est dimanche, pourquoi est-ce que tu me raccompagnes comme un paria en me lâchant un ridicule « à lundi » ? boude-t-elle en lui déposant un doux baiser sur les lèvres.

— Parce que j’ai des choses à faire là maintenant, et je te l’ai dit.

— À croire que tu es ministre de l’Intérieur.... râle-t-elle avec ironie, bref, tu m’appelles aujourd’hui, au moins ? Et puis retire ta main, il y a des gens qui passent !

— J’ai pas ton numéro, lui soupire-t-il en obéissant.


Il extrait ensuite son portable de sa poche et le lui tend :

— Vas-y, entre-le.

— Ça roule, s’exclame la jeune fille avec entrain.


Ce petit geste qui sonne très « couple » à ses yeux, lui procure une joie infinie. Ravie, elle reprend très vite :

— Nom du contact : Call me ! Comme ça, tu ne pourras pas m’oublier !

— Mais j’en avais pas l’intention. Et sur ce, je dois vraiment te laisser. Alors, rentre bien, et à demain.

— D’accord, j’attends ton coup de fil !

— Mais oui, ne t’inquiète pas.


Cette promesse, accompagnée d’un sourire qui semblait pourtant très affectueux, ne sera que la première d’une longue série que Joakim Bauer trahira…


« L’amour est suivi des plus cruelles incertitudes : on doute toujours si l’on est aimé comme l’on aime. » [Chateaubriand]

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