~ Chapitre 9.1 ~ (053)
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Quelques minutes plus tard, Trisha rentre chez elle, le cœur battant la chamade, le regard en permanence vers son téléphone, au cas où Joakim l’appellerait, car déjà en manque de sa présence, qui sait !
Sa mère se précipite vers elle pour l’accueillir :
— Ma fille ! s’exclame-t-elle avec un sourire complice, tu dois avoir passé une incroyable soirée, pour oser penser que je ne t’assassinerais pas de coucher chez un garçon que tu connais à peine !
— Oui, désolée, maman, mais ne t’inquiète pas : il vient clairement d’une bonne famille ! Il vit à Santa Monica, dans une maison en bord de mer ! explique Trisha en se dirigeant vers sa chambre pour poser son sac à main sur son bureau.
Elle reprend ensuite, penaude :
— Et je t’ai prévenue par SMS !
Sur ses talons, Maya gronde désormais, agacée par l’innocence des réponses de sa progéniture :
— Je m’en fous qu’il vienne d’une bonne famille aisée ou je ne sais quoi, tu le connais à peine ! J’espère au moins que vous vous êtes protégés !
— Je sais et je suis désolée ! Je te promets que je n’étais pas en danger et oui, on s’est protégés.
— Ouais ouais, conclut Maya en poussant le front de sa fille avec le bout de son index. Tu m’as déçue sur ce coup-là et tu n’as pas intérêt à recommencer. Du coup, tu veux que je te raconte l’histoire du père de Joey ?
Trisha part se démaquiller alors que sa mère lui apprend l’arrestation du paternel de son ex-petit ami. Ses grands yeux bleus s’écarquillent devant l’information et elle en déglutit d’angoisse, mais aussi de compassion pour celui qui a partagé sa vie pendant presque deux ans. Elle reprend ensuite, désabusée :
— Tu penses qu’il était au courant, pour Brett ? Non, ce n’est pas possible, laisse tomber, je suis bête ! Oh mon dieu, le pauvre…
Bien qu’elle éprouve une profonde pitié pour Joey Sanders, elle refusera de répondre à ses appels toute la journée, alors que celui-ci cherchait désespérément un réconfort dans cette période difficile de son existence.
La rouquine, désormais en couple avec Joakim, souhaite couper tout lien avec son ancien compagnon et encore plus maintenant qu’elle découvre la noirceur de ses racines. Le jeune Bauer demeure un meilleur parti pour la demoiselle élitiste, très attachée à son image. « Imaginez la honte, au bahut, si des camarades apprenaient qu’elle restait proche du fils de Brett Sanders, après une histoire pareille ! ». Un défaut que beaucoup lui reprochent d’ailleurs, au sein de son établissement scolaire, sans que cela ne la dérange. « Elle ne s’entoure que de l’excellence, oui, et ? » Joakim lui plait aussi pour cette raison, puisque toutes les demoiselles du lycée le trouvent magnifique. Elle le sait et adore se savoir enviée.
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Le monde de Joey s’écroule. Les yeux pleins de larmes, il lance son téléphone portable contre le mur de sa chambre après une huitième tentative d’appel. Il pleure avec désespoir alors qu’il le récupère après l’impact pour vérifier qu’il fonctionne encore…
Son meilleur ami, Mickaël, lui répète pourtant de l’oublier, cette « connasse » qui ne le mérite pas, puisqu'elle ne peut le soutenir dans un complot, une terrible injustice « qui tuera sans doute son père ! ». Oui, Joey reste convaincu qu’une incarcération, même provisoire, pour trafic d’enfants et pédopornographie, ne permet pas de demeurer en vie très longtemps au pénitencier de Folsom.
Il ne pourrait s’en remettre et sa mère non plus ! Elle qui n’arrête plus de pleurer depuis qu’ils venaient menotter son époux pour l’emmener loin d’elle...
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Le lendemain, au L.A Highschool et peu avant que son cours de sciences ne commence, Joakim se dirige rapidement vers Trisha qui discutait tranquillement avec sa meilleure amie, dans le couloir de leur classe.
Arrivé à destination, il n’attend pas pour la plaquer doucement contre le mur et se rapprocher de ses lèvres pour l’embrasser avec assurance.
Fronçant les sourcils de colère, elle esquive son baiser et le repousse.
— Je suis occupée avec Amy, là !
— Et ben, elle va dégager, alors.
— Connard, souffle la blondinette en tournant immédiatement les talons pour s’éloigner.
Ulcérée, elle ne cherche plus le conflit et préfère filer vers Noah, à un couloir de là, pour se lover au creux de ses bras délicats et protecteurs. Pendant l’espace de deux minutes… parce qu’ensuite, elle se sentira obligée de tout lui rapporter. « Que son cousin est odieux, mal élevé, méchant et désagréable ! » Il en pouffera puis lui assurera qu’il se range évidemment de son côté, alors qu’en réalité ces critiques incessantes envers son binôme l’agacent. « Comme s’il y pouvait quelque chose ! ». Si elle ne semblait pas si tendre avec lui, il pourrait presque penser qu’elle en pince pour son frère de cœur… Vu qu’elle passe la presque totalité de leur temps ensemble, à parler de lui !
— Tu n’as vraiment de respect pour personne, soupire Trisha à son compagnon une fois sa meilleure amie partie.
Elle a l’air agacée et ses pupilles ne pétillent plus d’excitation alors qu’elle plonge avec dépit dans ses iris verts.
— Qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi tu fais la gueule ? s’intrigue Joakim avec suspicion.
— Tu dois la respecter un minimum, bougonne-t-elle, et puis… Tu devais m’appeler, tu m’avais promis.
Une immense tristesse s’échappe de ses paroles. Lasse, elle croise les bras et fuit son regard pour lui marmonner, avec une déception infinie, ainsi qu’une abdication évidente :
— De toute façon, je m’en doutais…
— Hein, c’est pour ça que tu fais la gueule ? s’interloque encore Joakim.
Il a l’air abasourdi, voire carrément choqué.
— Bah oui, quand on promet quelque chose, on s’y tient, c’est normal. Tes ex-copines se fichaient que tu ne tiennes pas tes promesses, elles ?
— Euh… J’en sais rien.
— Tss… Si tu n’étais pas aussi beau, je pourrais croire que tu n’as jamais eu de relation sérieuse ! souffle la rouquine en baissant les yeux, les bras désormais ballants le long du corps.
Joakim se rapproche un peu plus pour se coller contre elle. Son visage se penche vers le sien afin de chercher son regard et d’un air penaud, il lui murmure :
— J’ai été très occupé, hier, mais je te promets que ça ne se reproduira plus !
Il semble sincère lorsqu’il prononce cela, au point que sa petite amie en rougit d’émotion. Réconfortée, elle lui sourit tendrement puis lui attrape son sweat-shirt pour le ramener contre elle et l’embrasser.
Pourtant, la veille et malgré le retour de ses parents, dans la matinée, Joakim trainait tout l’après-midi chez Kristofer, sans la moindre pensée pour celle qui lui passe désormais les bras autour du cou pour échanger un long et langoureux baiser de réconciliation.
Trisha ignore tout cela et se sent rassurée, alors qu’il l’enlace délicatement par la taille. « il n’est pas si méchant que ça au fond, juste très maladroit et pas doué dans ses relations… » songe-t-elle, heureuse.
Elle lui sourit et lui susurre affectueusement, dès la fin de leur embrassade et contre ses lèvres :
— Du coup, il a fait quoi dimanche, le vilain garçon qui m’a manqué ?
— Je me suis occupé de mon frère et de ma sœur, j’ai pas eu un instant à moi. Tu parles d’un week-end ! Et toi ?
— N’assassine pas trop vite ta petite sœur, elle a l’air adorable ! s’amuse Trisha en regardant l’heure sur son smartphone. Ça ne va pas tarder à sonner, on rentre ?
— Est-ce que j’ai le choix ? Parce que si ça ne tient qu’à moi… lui renvoie Joakim avec un clin d’œil et un sourire taquin.
Son interlocutrice rit et lui prend tendrement la main pour le trainer avec elle dans la salle de classe. « Non, il ne sèchera pas aujourd’hui et encore moins en sa compagnie ! »
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