12.1 - Une ouverture mouvementée

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— Souhaite-moi bonne chance ! s’exclame Molly Gray d’un air enjoué et à destination de sa demi-sœur.

Elle s’apprête à monter dans la voiture de son père pour qu’il l’accompagne à l’aéroport. Elle grimpe bientôt dans l’avion avec son école de danse !

Riley grimace sur le pas de la porte de leur maison en levant son majeur droit dans sa direction. Ses encouragements restent pour Erika uniquement, lors de cette compétition à laquelle les Watcha Say s’apprêtent à participer, à New York et dans trois jours !


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Une heure plus tard, Éva et Raphaël enlacent leur fille à l’aéroport, avant de la laisser s’envoler vers Big Apple.

L’adolescente semble aussi excitée qu’une puce. Cette semaine qu’elle passera loin des siens reste pourtant une routine qui se répète tous les ans, mais cela ne l’empêche pas de piailler encore que, cette année, "elle décrochera la première place !" Elle le promet à ses parents qui, riant, lui affirment qu’ils n’en doutent pas ! Leur cancrelat préféré leur rappelle ensuite qu’ils ne doivent pas oublier de ne pas quitter la télévision lors de la diffusion en direct de la compétition !

« Elle compte sur eux ! Et sur Joakim également, à qui elle clamait chez eux, avant de partir, qu’elle lui en voudrait s’il ne la regarde pas ! Elle souhaite à le rendre fier ! Cela lui tient terriblement à cœur ! » Joakim soupirait en retour en lui assurant qu’il ne raterait pas sa soirée.

À quelques mètres de la famille Bauer, qui échangent leurs derniers rires, quatre Watcha Say discutent avant leur embarquement.

Tous s’imaginent déjà rafler la première place et surtout Molly Gray, malgré le stress qui la ronge, sous ses airs euphoriques. Constatant la nervosité de certains de ses compagnons, Kaylah Moore, le boute-en-train de la bande, entreprend de faire le clown pour ses amis. Jonathan sourit à ses plaisanteries, quand Joyce Davis souffre d’un douloureux trac, car Watcha Say depuis même pas une semaine, elle s’apprête à participer à Starquest pour la première fois de sa vie.


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Quelques heures plus tard, en fin de journée, Trisha Hill s’effondre avec désespoir dans les bras de sa mère, alors qu’elle rentre chez elle après ses cours. 

En effet, la jeune fille regrette d’avoir voulu continuer avec son petit ami, car les déceptions se suivent et se ressemblent ; celui-ci ne change absolument pas de comportement. Il reste froid, inaccessible, distant, indifférent, si lointain… La rouquine n’en peut plus. Elle s’accroche, mais ce combat, qui lui semble vain, l’épuise et l’agace.

Pourtant, et malgré tout, elle l’aime encore. Son cœur bat toujours aussi fort devant lui que durant leur premier baiser. Sa gorge se serre lorsqu’elle pense que ses sentiments demeureront à sens unique.

Sa mère se désespère. Elle lui demande de nouveau de le quitter, ce malotru qui ose briser le petit palpitant tout doux de sa progéniture. Elle aimerait arracher les yeux du sale gosse qui ne réalise pas sa chance !

Trisha secoue la tête. Elle ne souhaite pas encore le perdre, mais songe à tester sa relation.

— Tu crois que ça le ferait réagir si je m’affichais un peu plus avec Alex ? 

— Si je me souviens bien, c’est celui qui s’intéresse à toi, non ? Le pauvre, je ne pense pas que ce soit très gentil que tu te serves de lui.


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Le lendemain, et si sa meilleure amie se dépite de son couple, Amy Wills apprécie le sien pour la sérénité qu’il lui apporte, et ce, malgré qu’elle trouve son Noah de plus en plus distant au fil des jours.

Elle décide donc d’attraper son blond au premier intercours de la journée, avant qu’il ne rejoigne ses amis, afin de lui en toucher deux mots 

Son visage se renfrogne très vite dès qu’il la voit arriver vers lui, il boude. Il a l’air las, mais nie reprocher quoi que ce soit à sa compagne, alors que son minois, très expressif, lui dévoile le contraire. Le jeune Beckers se livre rarement. Il enfouit au plus profond de lui tous ses maux et rancœurs, jusqu’à surprendre son monde quand finalement il explose.

La blondinette insiste. Elle désire qu’il lui dise la raison de son attitude détachée, puis s’exaspère de son mutisme et se décide à lui lancer avec agacement :  

— Tu veux peut-être qu’on arrête ?

— C’est ce que tu sembles souhaiter, lui offre-t-il sans attendre, déliant enfin sa langue.

— Pas vraiment, pourquoi ? l’interroge-t-elle aussitôt avec angoisse et méfiance.

— Ouvre les yeux. Tu n’es pas heureuse avec moi et tu me l’as assez fait comprendre comme ça. Maintenant, si tu veux bien m’excuser, je vais profiter de la pause avec mes amis.

Il finit sa phrase dans un soupir et tourne les talons, tandis que son interlocutrice le retient par le bras, le cœur battant à tout rompre, l’air désespéré :

— Attends ! pourquoi me dis-tu ça ? Je n’ai jamais fait quoi que ce soit pour te faire comprendre des inepties pareilles !

— Amy… je ne suis pas ta roue de secours parce que tu n’as pas réussi à avoir Joakim, chuchote le blondinet avec amertume et dégoût, ne me crois pas plus con que je ne le suis…

— Quoi ? Ça ne va pas de parler de l’autre déchet ? réagit la lycéenne dans la panique en s’agrippant nerveusement à lui. Je suis vraiment désolée si mon attitude t’a amené à penser un truc pareil, mais tu te trompes ! C’est toi que je veux, depuis toujours !

— Mouais… soupire Noah sans convictions, mais en se tournant enfin vers elle.

Il ne la croit pas et son cœur se serre de songer qu’on peut lui mentir ainsi et aussi ouvertement. Il a l’impression de parler à Joakim ; en pire, car lui trahit tout le monde, sauf lui.

— Je ne veux pas rompre, je tiens à toi ! insiste tristement la jeune fille, les yeux larmoyants. « On est le meilleur couple du lycée ! Tout le monde nous trouve trop mignons ! On a une image à tenir ! »

Elle termine sa phrase en s’emparant vivement de ses lèvres pour débuter un long baiser de réconciliation.

Échange que son petit ami, touché par ses sanglots, prolonge afin de la rendre heureuse ; et alors qu’elle réalise la peur ressentie à l’idée de le perdre. « Peut-être s’était-elle finalement attachée à lui, avec le temps, et ce, malgré qu’il l’agace parfois énormément ? »



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Le jour suivant et peu avant que la nuit tombe, dans la résidence Muller, Zack met à exécution le plan de ses amis pour soi-disant discuter avec Joakim. Il se sent mal tandis qu’il respecte à la lettre les consignes et se fait violence pour continuer, songeant qu’il ne s’agit que de forcer une conversation, s’il a bien compris…

Il téléphone donc à son cousin pour lui demander de le récupérer en ville, avec la moto qu’il semble si fier de posséder ! « Il vient de rater son bus et le prochain passe dans une heure ! Sa mère va le tuer s’il traine tout ce temps ! »

Il angoisse toutefois devant la nullité de cette idée, car ce soir, la cible de ses comparses doit se préparer à regarder l’ouverture de Starquest…

Pourtant, et malgré cette sa certitude, son interlocuteur accepte sans hésiter de l’aider, mais d’une façon étrange, cependant : il réclame confirmation à plusieurs reprises, en employant un ton inhabituel… le brun se sent terriblement mal à l’aise. Il y a anguille sous roche… 

Peu après, et alors que le jeune Muller tourne en rond dans sa chambre en se demandant ce qui peut se produire par sa faute, priant que le plan initial ne dévie pas sur quelque chose de violent et non désiré, Joakim arrive tranquillement au fameux lieu de rendez-vous : où il n’y a évidemment personne.

C’est à ce moment-là que Zack craque et tente de le rappeler pour lui ordonner de faire demi-tour. Il tombe malheureusement sur sa messagerie, tandis que le concerné aperçoit soudain quelques silhouettes se rapprocher de lui, dans la pénombre de la nuit… Sans attendre, il les interpelle aussitôt et froidement :

— Magnez-vous, j’ai pas ma soirée.

Avant de reprendre, avec un mépris palpable :

— Et la prochaine fois, évitez de passer par ce bon à rien de Zack.

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