Chapitre VIII : "Début des Hostilités"

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Du bruit. Quelque chose perturbe le calme ambiant.

On reconnait là le son d'une table qui se brise.

Une fenêtre traversée.

En se concentrant bien, on peut facilement remonter la piste jusqu'à un atelier. Gwenaëlle repousse un ennemi d'un coup de pied avant de lui trancher la gorge. Val, de son coté, frappe un ennemi si fort que seule sa mâchoire décolle. Elle en termine avec lui en le divisant à la verticale avant d'effacer la marque de sang sur son visage. Ne reste plus qu'un seul membre de la Secte, rampant au sol. C'est la jeune femme qui l'arrête en écrasant sa jambe cassée avec son pied. 

- The only chance you've got to get out alive is if you tell us where to find your leaders, menace-t-elle. You're not the first. You won't be the last. We can always kill you and start again. 

- W-W-Wait ! I... I don't know where they are exactly, but... I heard that they were rich, and that their secret place was huge, explique-t-il. 

- That's not much. Do you know anything about a tall warrior ? 

- The Beast ? 

La jeune femme réfléchit.

- Yeah. The Beast, déduit-elle en se souvenant de sa carrure.  

- Where Him ?! menace Val en montrant son poing. 

- I don't know ! panique le membre de la Secte. We only saw him once, with the Great Leader ! 

- Anything else ? demande Gwenaëlle.

- Please, spare me ! 

- Considering what they'll do to you when they find out what you told us, I really am. 

Elle lui tranche la gorge. 

- I think your Tall Warrior must be protecting Jeremiah, suppose la jeune femme.

- Jeremiah ? s'interroge la Barbare. 

- The son of a bitch who shot my dad. 

Les yeux de la barbare se plient légèrement. Gwenaëlle reconnait peu à peu son expression. 

- Don't, commence-t-elle.

- "Bitch" ?  

- God fucking dammit. Eum... A bitch... Is a really bad person. 

- Ow. Well, them Bitch ! 

- Oh Lord. 

Gwenaëlle ne peut s'empêcher de rire, ce malgré que le duo se trouve littéralement dans un bain de sang et qu'il va falloir déguerpir avant que la garde n'arrive. 

Le lendemain, dans un repaire bien mieux caché, l'ambiance est toute autre. Deux rescapés ont demandé à voir Allan, le Chevalier protecteur de la Secte. Seulement, ce n'est pas pour lui annoncer de bonnes nouvelles.

- And there was this giant fucking... Minotaur ! explique l'un des deux. 

- Yeah ! confirme l'autre. A-A-And they also had a Mage ! 

- Hold on, interrompt Allan. Who are you again ? 

- My name's Alex, Sir, se présente le plus gradé des deux.

- Jimmy, enchaine le second.

- And you're telling me you were attacked, récapitule le chevalier.

- Yes. 

- By a group of, what, six ? Seven people ? 

- Yes.

- And you couldn't kill them, even when you were more than twenty ? 

- Well, se défend Alex, when you say it out loud-

- Don't do that. Don't give me a reason to chop your head off. What were you even doing ?

- Me and my men were searching for the Stone. We've been looking for it as soon as Logalla owned the place and-

- We found the Stone.

Les deux survivants ferment les yeux et respirent. S'ils expriment leur colère, ils meurent. 

- Here's what's gonna happen : you're going to stay with me and help me find two women. 

- Are they going to kill us ? demande Jimmy. 

- You'd deserve it. 

Plus tard, accompagné des deux rescapés et d'autres laquais, Allan parcourt les rues de Logalla dans un chariot voilé, afin de dissimuler les hommes armés d'arcs à l'arrière. Il faut éviter au maximum le combat rapproché avec la barbare, il a retenu la leçon. Le point qui l'agace, c'est qu'il est persuadé de pouvoir vaincre Gwenaëlle ou Val en duel, si tout se passe bien. Problème... Jamais rien ne se passe comme prévu. La Barbare avait déjà la marque de sang sur son visage et la jeune femme utilise l'arme de Lawrence. 

Leur chariot passe devant sept figures encapées de la tête aux pieds. Deux des capuches semblent gênées par des pointes tandis qu'une membre du groupe montre fièrement son visage. Cette dernière ose même sortir une Lyre afin de jouer de la musique. 

- Salyn, je te rappelle que l'on doit rester discrets ! lance Mathias. 

- Et je te rappelle que Salyn Caimys ne cachera jamais son visage car elle n'a aucune honte de qui elle est, rétorque la musicienne en époustouflant la Satyre. Réfléchis. Je suis une Barde. Mon corps est aussi efficace que mon instrument, pour nous rapporter de l'argent, pourquoi je le cacherais ? 

- Parce que nous sommes probablement recherchés ? suppose Aluin. 

- Salyn a raison ! s'écrit Claupi en retirant sa capuche. Après tout, pourqu-

Pas moins de trois membres du groupe foncent afin de lui remettre cette maudite capuche. 

- Claupi, les Satyres ne sont pas courants à Logalla, explique Sylseris, retirer ta capuche est un appel aux ennuis. 

- Bon, écoutez bien. Nous allons faire trois groupes, lance Mathias. Elkrig, avec moi. Sylseris, Aluin, cherchez dans les bibliothèques. Salyn, tu surveilles Claupi et Mylkas. Cherchez dans les quartiers riches, elle avait l'air d'avoir de l'argent, même en faisant profil bas. 

- Je peux retirer ma capuche ? demande Claupi. 

- Fais comme moi, montre le Minotaure, déchire le tissu et fais passer tes cornes à travers ! 

- Woaaaaah, pas bête !

Sans même se concerter, Mathias, Aluin et Sylseris se frottent les yeux, médusés par le fait qu'après deux secondes sans surveillance, le Minotaure a déjà ruiné son camouflage qui déjà était peu convaincant. 

- Personne ne retire sa capuche, ordonne Mathias. 

- Je te préviens pour ne pas te briser le cœur, je vais retirer cette capuche, lance Salyn. 

Il inspire, puis expire.

- On se retrouve au port en fin d'après-midi. 

Le groupe se sépare, chacun part effectuer ses recherches. C'est Aluin et Sylseris qui, au bout d'une heure seulement, trouvent le premier indice. Des coups de tonnerre se sont fait entendre à de multiples reprises, et de grandes confrontations semblent avoir eu lieu à plusieurs endroits. Considérant le fait qu'à chaque fois qu'il y a eu du grabuge, elle était là, Aluin en déduit qu'elle en est probablement la cause. Sylseris a tout de même pensé au fait qu'à chaque fois, elle se contentait de répliquer, mais pour Aluin, de telles techniques ne s'improvisent pas, elle a l'habitude d'affronter des groupes. 

Ce sont deux heures plus tard qu'Elkrig et Mathias obtiennent le deuxième indice. Quelqu'un aurait vu une figure encapée se battre avec des soldats masqués. Mais pas seule. Quand bien même la cape, la rapière et le tempérament collent, le chef d'équipe a du mal à imaginer la possibilité que quelqu'un veuille travailler avec elle. De ce qu'il a vu, du moins. Le Nain n'en revient pas non plus. Il faudrait un lion pour faire équipe avec une telle bête sauvage, pense-t-il. Le problème, c'est que les endroits visés semblent appartenir à des Hautes Castes... S'y attaquer alors qu'on en fait partie serait bien trop voyant. Mathias est de moins en moins sûr que Gwenaëlle fasse partie des quartiers riches. 

Du coté des deux idiots chaperonnés par une musicienne malicieuse, le plan a longtemps passé le stade des interrogations. Une énorme silhouette encapée se contente de faire la courte-échelle à une figure plus petite, mais tout aussi cornue, afin de l'aider à atteindre une fenêtre. 

- Tu vois quelque chose ? demande Salyn. 

- Seulement des robes que je ne pourrais jamais me payer, soupire Claupi. 

- Les Satyres mettent des robes ? s'interroge Mylkas. 

- Non, mais plein de gens en mettent, je suppose que ça doit être classe ? 

- Ah bon, c'est classe ? Si tu en pique, prends-en une pour m-

Une robe tombe sur la tête du Minotaure. La cleptomane avait déjà commencé son larcin, autant rendre service entre-temps. Elle met la sienne dans sa sacoche et redescend, sachant que la musicienne n'allait pas en vouloir. 

- Et c'est censé être beau, ce truc ? demande le colosse. 

- Mylkas, je crois que tu n'as pas saisi ce qu'était une robe, essaye Salyn. 

- Bah ! Je l'essaierais tout à l'heure. 

- Erf. Elle ne nous facilite pas la tache, cette dame à la rapière. Les quartiers riches, c'est quand même vaste, à Logalla. 

- Et pourquoi pas ce grand Palais, là-bas ? demande Claupi. T'as vu la toiture, à l'arrière ? C'est immense ! 

- Mazette, oui, ils ont mis quoi, dedans ? Des statues géantes ? Allons voir, au pire des cas ça sera marrant. 

Le trio, maintenant en possession de magnifiques robes, se dirige désormais en direction du repaire de la Secte la plus dangereuse au monde. 

Du coté des deux seules personnes au courant de l'existence de cette Secte, la situation risque bien de dégénérer. Gwenaëlle et Val parcourent les rues, l'une d'elles cherchant à acheter une Orange. 

- Je ne comprend pas, commence-t-elle, à un moment, les oranges manquent, à un autre, le stock est là. Il y a du sabotage au niveau des livraisons de marchandise ou quoi ? 

- What ? demande Val, ne comprenant définitivement pas cette langue. 

- Oh, shit. Sorry. Nothing. Look, I need to know. Why do you need this guy dead ? The tall warrior ? 

- Name of him... Cer. 

La Barbare devient pensive. Des souvenirs lui reviennent avec l'effet de coups de couteau. Un entrainement lambda. La Barbare s'entraine contre le mannequin de bois qu'elle frappe depuis des années à mains nues. Soudain, des cris. Du feu. Du sang. Une maison s'effondre, la barbare est mortellement blessée. Son seul espoir, une épée rouillée. Elle connaissait le rituel. 

- Him kill village. 

Gwenaëlle compatit et préfère ne pas en demander plus. Lorsqu'elle trouve enfin un vendeur ayant des oranges, elle en prend deux. La jeune femme en donne une à la Barbare, qui ne semble pas en avoir déjà vu. Elle mange la peau avec. 

- No ! No, no, no ! interrompt Gwenaëlle. 

- Erk, this not good, recrache la Barbare juste en face du marchand. 

- Well, fuck you ! assène ce dernier. 

- Come on, man, she doesn't even know what the fuck it is ! défend la jeune femme. 

Agacé, le vendeur préfère retourner à son stock de marchandises. Trop occupée à aider la Barbare à se débarrasser des morceaux d'orange dans sa bouche, Gwenaëlle remarque trop tard un bruit se rapprochant. Lorsqu'elle se retourne, elle aperçoit un chariot voilé s'avancer dans la rue, conduit par deux soldats et un homme en armure Lourde

- Une minute, réalise Gwenaëlle.

Le regard de la jeune femme croise celui du chevalier. Ils s'observent quelques secondes, se rappelant peu à peu à qui ils ont affaire... Puis ça revient.

- THEY'RE HERE !! hurle Allan. 

- MERDE ! crache Gwenaëlle. 

Le chariot du chevalier s'arrête, suivi par un autre !! Des archers embusqués tirent, les civils paniquent tandis que la Barbare fait rempart de son corps ! Atteinte de trois flèches, elle allait se lancer au combat avant d'être embarquée par Gwenaëlle derrière les étals. 

- Do not let them breathe, ordonne Allan, they're dangerous ! And get the civils away !

- They're here to kill us ! lance la jeune femme. 

- So kill them first ! réplique la Barbare. 

- No, they have bows ! If you go out there without cover, they'll kill you ! 

- I AM the cover !!

La Barbare renverse l'étal et le pousse afin de l'utiliser comme protection ! Gwenaëlle en profite pour lancer un couteau dans la gorge d'un ennemi, mais elle s'aperçoit vite qu'ils sont nombreux ! Des soldats viennent au contact de Val, qui se défend ! Elle n'a pas enclenché son rituel, elle ne possède pas de force surhumaine. . . Mais cela ne l'empêche pas de leur fendre le crâne avec son épée rouillée. Gwenaëlle élimine un autre archer en lui lançant une dague dans l'œil, puis récupère de l'alcool dans l'un des étals non loin. Elle y glisse un bout de tissu et l'enflamme à l'aide d'un brasier conçu pour réchauffer de la viande. 

Après avoir mis le feu partout en lançant son projectile, la visibilité devient réduite, ce qui empêche les archers de remplir leur rôle. Gwenaëlle en profite pour foncer au secours de la Barbare ! Cette dernière tabasse un ennemi avant de se retourner vers Allan, dos à un chariot. Ce dernier montre qu'il est prêt à en découdre. 

- WELL, COME ON !! défie-t-il.

- RAH !!

La Barbare lui fonce dessus afin de le plaquer !! Elle se stoppe net, le chevalier n'a pas tremblé. Pleinement préparé à cette confrontation, il ose même répliquer. Allan la prend et la jette à l'intérieur du chariot avant de monter à son tour ! Avec le feu autour et le bruit à l'arrière, les chevaux paniquent et les deux pilotes ne savent pas quoi faire, le véhicule avance à pleine vitesse ! 

- Val !! appelle Gwenaëlle en finissant de trancher une gorge.

Deux flèches manquées lui rappellent le danger. Impossible de la rattraper à pied. . . Le chariot du marchand, en revanche. . . Quelques secondes plus tard, ainsi qu'un autre soldat de moins, la jeune femme prend possession du chariot de marchandises et indique à son cheval de galoper comme s'il fuyait le Diable. Les soldats ne se laissent pas impressionner et utilisent à leur tour leur moyen de transport ! 

De son coté, la Barbare poursuit son duel avec le Chevalier ! Allan la repousse d'un coup de pied avant d'essayer de lui fendre le crâne, elle dévie son attaque et tente de le bousculer d'un coup d'épaule ! Il ne bouge pas, ses appuis sont solides. Le Chevalier punit sa tentative avec un crochet et enchaine avec un coup de lame, Val bloque mais est repoussée ! Elle tente de s'ouvrir la main pour son rituel, mais Allan lui attrape le poignet avant ! Les deux se repoussent, mais il revient à la charge avec un coup vertical qu'elle dévie sur le coté, ils enclenchent un duel d'épaules ! 

- I know your weakness, assène Allan. You may be skilled, but without your magic, you're just like everyone else ! 

La Barbare répond en lui assénant un coup de poing au casque, ayant comme résultat de saigner des phalanges. L'Homme a à peine bougé. Il réplique avec un coup de tête ! Il attrape la Barbare par la gorge et la jette à l'arrière de la charrette ! Allan lance un coup d'épée, mais cette fois-ci, la réponse est sèche. Val bloque le coup. La douleur réveille ses sens et aiguise sa colère.

Elle dévie sa lame et prend la sienne par les mains afin de donner un coup de garde dans la cheville du Colosse ! Ce dernier ressens le choc, mais ne tremble pas ! Elle en donne un autre ! Son pied a bougé, mais pas assez, et il lance une contrattaque ! Elle esquive en pivotant et utilise l'élan pour frapper de nouveau à sa cheville, il préfère reculer son pieds pour éviter que cela ne recommence... Mais il est tombé dans le piège. Elle utilise la garde de son épée afin de crocheter son autre pied, qu'elle tire à lui afin de le mettre en grand écart ! 

Son appui solide, Allan parvient à s'arrêter à temps et lance un coup de poing pour arrêter l'assaut. Problème, Val esquive, attrape son poing et utilise désormais sa garde afin de crocheter la tête de son adversaire. Avec les deux pieds autant écartés, il est vulnérable si on le pousse ou qu'on le tire. Et Val a bien l'intention de l'amener à elle. Elle le tire et parvient à enclencher une projection ! La charrette tremble sous le choc, mais la Barbare ne s'arrête pas là ! Elle profite qu'il soit au sol afin d'essayer de lui planter sa lame dans les fentes de son armure, le colosse ne la retient que d'une main !! 

- Dying here is not my fate !! menace le Chevalier. You shall not be the one who kills me !!

Il parvient à la renverser et inverse les rôles, il tente de la décapiter avec sa lame, elle le bloque de peu ! Un brutal choc les sépare, quelque chose a percuté leur chariot ! Gwenaëlle les a rattrapés, et elle a bien l'intention d'égaliser le score quant à la douleur qu'il lui a fait subir. La charrette de soldats est toujours à ses trousses, mais elle a trouvée une solution pour les ralentir, quand bien même cette dernière lui fend le cœur : Elle donne un coup dans les caisses de fruits et légumes à l'arrière, dont des oranges, afin de les éjecter et perturber les poursuivants. 

- Val, hang on !! hurle la jeune femme. 

- What the hell is she doing ?! panique l'un des deux pilotes du chariot d'Allan.

Gwenaëlle les percute afin de leur faire prendre un chemin plus étroit, semant la panique dans les rues !

Non loin de là, près d'un grand palais interdit d'accès... Un Minotaure, une Humaine et une Satyre s'approchent des murs. 

- Je suis sûr qu'il doit y avoir des indices, là dedans, lance Salyn. Tu penses pouvoir y arriver ? 

- Ha ! Bien sûr, très chère, réplique la Satyre. Mais je dois bien l'avouer, cela prendrait moins de temps avec un petit peu de musique ! 

- Pas de problème. Mylkas, tu surveilles la zone.

- Rien n'échappe à mes yeux d'oiseaux ! proclame-t-il. 

- D'aigle, imbécile. 

- L'aigle est un oiseau ? 

- Ah bon ? demande naïvement la Satyre. Je croyais que les aigles étaient dans la catégorie des aigles ? 

- Bon, interpelle la musicienne, au boulot ! 

Le trio se met en place... La Satyre fonce et prend appui sur le mur afin de bondir ! La hauteur de son saut est améliorée grâce à une rafale de vent provoquée par la Lyre de Salyn, la voltigeuse en profite pour s'accrocher à un rebord ! Claupi peut désormais continuer son ascension et passer de l'autre coté de l'immense mur. Plutôt que de redescendre, elle préfère monter vers les toits afin d'avoir une meilleure vue d'ensemble. Les Satyres sont extrêmement doués pour grimper le long des parois.

- Pourvu qu'il ne lui arrive rien, prie Salyn. 

- Gah, comment ça se met ? s'énerve le Minotaure.

- De quoi tu parles ? 

La musicienne se retourne et ne voit qu'un Minotaure sans slip en train d'essayer d'enfiler une robe. Malgré le mélange d'horreur, de mystère, dégoût et l'envie d'exploser de rire, Salyn parvient par pur Miracle à repérer l'arrivée d'une patrouille de garde. 

- Nom de- ! Mylkas, par ici !! ordonne-t-elle en prenant ses affaires tout en le tirant dans l'allée la plus proche. 

La troupe passe. Le Minotaure, serpent à l'air, fait bien assez de bruit pour être repéré... Mais en voyant la robe déchirée, la musicienne légèrement penchée afin de le pousser derrière un tonneau, ainsi que les affaires du Minotaure éparpillées par terre... Ils préfèrent oublier cette image et passent leur chemin sans rien dire.

Un bruit de claque se fait retentir après leur départ. 

Du coté de Claupi, la situation est toute autre. En cherchant parmi toutes les salles depuis le toit, elle n'en a vu qu'une seule qui semble avoir une statue. La moins éclairée, ce qui surprend la Satyre. En revanche, elle sait que dans le noir, on la verra encore moins, ce qui veut dire qu'elle aura de meilleures occasions de voler. Elle se dirige vers l'une des rares fenêtres de cette immense salle. . . Puis se dépose délicatement en face afin de crocheter son ouverture. Au vu de la rouille, elle devine que cette fenêtre est très rarement ouverte... Mais en voyant la hauteur, elle comprend pourquoi. 

Lentement, et sans un bruit, elle rentre à l'intérieur du bâtiment. Il y fait très sombre. Une chance, elle repère des bannières collées au mur qui pourrait bien l'aider à ralentir sa chute. Elle bondit et s'y accroche, faisant une descente toujours plus silencieuse. Ses sabots devrait normalement la priver de discrétion, mais la Satyre a su trouver la méthode. Rien dans la salle, si ce n'est ce qui semble être une statue en son centre... Quoique. Au fond, un escalier descend vers une salle cachée. 

En s'approchant, Claupi remarque que la porte est ouverte. Quelle aubaine, elle n'aura pas à perdre de temps à la crocheter ! Une fois à l'intérieur, son monde change totalement : La pièce est remplie de choses précieuses.

Des sabres, des haches, tout. Elle s'empresse de piquer des bijoux. Un livre avec une jolie couverture. En continuant d'observer, elle trouve une armure... Mais elle n'a pas envie de la voler. Non, celle-ci dégage une aura malsaine. Si Claupi a bien retenu une chose de toute sa vie, c'est que parfois, il y a des choses que même une Cleptomane aguerrie ne devrait pas voler. 

Elle détourne le regard, mais ne tombe que sur quelque chose d'encore plus intriguant. Au milieu de la table. Une Pierre... Rouge, comme un Rubis... Mais qui n'en est pas un. Il faut le temps, mais la Satyre se souvient. Cette Pierre, c'est celle de la femme avec la rapière ! Serait-ce là où elle habite ? Pourtant, la Pierre a été retirée du collier. Pour éviter tout malentendu... La Satyre juge bon de la voler. Une couronne, exposée à la vue de tous... Idem. Pas de jaloux. 

De peur que quelqu'un ne la surprenne, la Satyre a la conscience d'esprit de ressortir avant que son avarice ne la perde ! Prenant moins de précautions puisqu'elle essaye la couronne, qui semble lui aller, elle laisse ses sabots résonner dans la pièce. Il n'y a personne, de toute manière. Le problème, c'est qu'elle n'aperçoit pas les yeux rouges qui viennent de s'éveiller derrière elle, observant une future victime. Un bruit de frottement métallique l'alerte. 

Se demandant si quelqu'un arrive, elle observe les deux couloirs qui mènent à cette salle, tout aussi grands... Ne se doutant pas que, dans son dos, une forme s'anime. Le bruit de frottement est de plus en plus fort. Un frisson parcourt le corps de Claupi, maintenant qu'elle comprend que cela vient de derrière. Lentement, elle se retourne en direction du cauchemar qui va suivre. 

Immense. Démesuré. Titanesque. La silhouette qui se dresse n'a que faire de ces mots. Un Loxodon, l'Éléphant Humanoïde, anormalement grand même pour son espèce, se dresse de toute sa splendeur, armé d'une hache adaptée à sa taille et d'une armure qui semble lourde, même pour lui. Jamais la Satyre n'a eu à lever la tête aussi haut pour observer le danger mortel qui l'attend.

C'est lorsque le Loxodon rugit que le signal est donné, que la chasse commence

C'est là que Claupi comprend qu'il va falloir courir

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