Cessez-le-feu

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Elle se balançait doucement, fixant le soleil à son zénith qui la réchauffait sans la brûler. Le vent entourait son corps en une subtile caresse…

Flavia entrouvrit les yeux. Les cahots de la route la berçaient aussi sûrement que la balançoire de son rêve. L’obscurité régnait autour d’elle mais ses sens perçurent des impressions familières. Elle baignait dans un parfum tout d'effluves à la fois boisés et marins et sa peau se complaisait dans une irrésistible sensation de douceur. Une respiration régulière effleurait ses cheveux alors qu’une large main enveloppait la gaze de son poignet.

Cependant, ce retour à la conscience ne dura pas. Cédant à la fois à la fatigue de la journée et au bien-être du moment, elle s’assoupit.

De nouvelles sensations, mitigées cette fois, l’éveillèrent, le moelleux et le soyeux de la percale de coton sous ses doigts, contrastant avec le tissu de ses vêtements rendu rigide par endroits et à d’autres, adhérant à sa peau, détrempés d’humidité.

Elle se sentait sale, sa peau était recouverte d’une pellicule de poussière malodorante et les petits cheveux qui nimbaient son front étaient collés par la sueur.

La première chose qu’elle discerna fut un haut plafond ceint de moulures baroques avec en son centre une rosace d’où pendait un lustre contemporain en verre, caractéristique du célèbre atelier Andromeda de Murano.

Étonnée par un décor à la fois si élégant et si extravagant, elle tenta de relever la tête mais sa tempe l’élança vivement, la contraignant à basculer de côté pour rechercher la douceur des draps, dans un mouvement de repli. Elle comprima la zone qui la faisait souffrir pour limiter la diffusion de la douleur.

— N’essaie pas de te relever rapidement, lui conseilla une voix qu’elle connaissait bien.

La surface sur laquelle elle était allongée ploya sous un nouveau poids, à son côté gauche.

Ne pouvant ignorer cette présence, elle prit appui sur son autre avant-bras, réussissant à se hisser contre une tête de lit en acajou.

Elle était installée dans une pièce aux grands volumes, aux murs à la chaleureuse teinte jaune de Naples, et à la décoration mêlant harmonieusement mobilier ancien et tableaux modernes très reconnaissables du style de Francesco Clemente.

Après avoir balayé, ébloui, ce somptueux cadre, son regard tomba sur l’homme qui venait de s’asseoir près d’elle. Il s’agissait de Malaspina, toujours vêtu comme il l’était au hangar, majestueux dans son costume croisé immaculé, magnifique de sa beauté infernale. Il la dévisageait silencieusement.

— Où suis-je ? demanda-t-elle, intriguée pas la nouveauté et la beauté de l’endroit.

— Nous sommes chez moi.

— Je pensais que vous viviez là où je vous avais vu les fois précédentes.

— Non, c’est là où je travaille.

— Ça vous ressemblait tellement…

— Mais tu ne me connais pas, comment peux-tu savoir ce qui me ressemble ?

Cette question avait plutôt la forme d’un reproche, qui la mit mal à l’aise. Il avait raison, les rares échanges qu’ils avaient eus ne l’avaient renseignée en rien sur sa personnalité, hormis ses penchants sadiques. Par ailleurs, elle n’avait pas assez de pratique des rapports humains pour réussir à le cerner.

— Pourquoi être venu ici ? le questionna-t-elle pour détourner la conversation.

— Parce que j’ai besoin de débriefer avec mes hommes de ce qui s’est passé cette nuit, loin des oreilles indiscrètes. Mais ça ne te regarde pas, tu devrais te soucier de toi-même.

Après un instant de silence, il reprit.

— D’ailleurs, je croyais que tu étais plus forte que ça, surtout vu ta belle prestation d’hier soir.

— De quoi parlez-vous ?

L’esprit toujours troublé, elle ne comprit pas de prime abord à quoi il faisait allusion.

Malaspina désigna de la main le poignet de Flavia duquel on avait retiré la bande de gaze, laissant apparaître la plaie mal cicatrisée.

— J’avais besoin de reprendre possession de mon corps, se justifia la jeune fille, honteuse de voir sa faiblesse exposée.

— Et tu as besoin de te faire du mal pour reprendre possession de ton corps ?

Le capo n’arborait pas son ironie habituelle, son ton était sérieux pour une fois.

— Vous me faites bien du mal pour prendre possession de mon corps, rétorqua-t-elle en baissant les yeux.

Les flamboyants yeux de saphir de l’homme s’étrécirent.

— Ce n’est pas toujours vrai, dit-il en s’approchant d’elle.

Posant la main sur sa hanche, il se pencha sur elle et posa ses lèvres sensuelles sur celles de Flavia, doucement d’abord, puis sa langue rechercha celle de la jeune fille pour la stimuler en une langoureuse caresse. La pression croissante qu’il y exerça rouvrit la plaie infligée par la violente gifle qu’elle avait reçue plus tôt.

— Tu saignes, constata-t-il en se reculant pour examiner la bouche de Flavia, demeurée entrouverte sous la persistance du toucher satiné qui l’avait pénétrée.

Loin d’être arrêté par la meurtrissure qu’il venait d’observer, il reprit les lèvres de Flavia, plus intensément qu’auparavant.

Était-ce le sang qui l’exaltait ainsi ? se demanda brièvement la jeune fille, alors que le désir l’envahissait progressivement, les sens enflammés par le baiser. Le temps s’abolit pour Flavia, uniquement occupée à répondre au contact lascif de l’homme.

— Hum… souffla-t-il en se léchant la lèvre supérieure, tu vois qu’il n’y a pas besoin de te faire souffrir pour faire réagir ton corps.

À ces paroles, il se détacha du corps pantelant de Flavia, et se retira du lit. Il sortit de la pièce sous les yeux de la jeune fille dans lesquels se lisait la déception d’être encore délaissée. D’un geste, il venait de prouver encore une fois qu’il était le maître de son corps et de son âme. Ou voulait-il lui démontrer autre chose ? Pourquoi avait-il arrêté son baiser si brusquement ?

Néanmoins, il revint bientôt, une trousse blanche à la main.

— Donne-moi ton poignet, lui enjoignit-il avant de l’examiner attentivement.

Tu as vraiment fait n’importe quoi, je t’avais pourtant expliqué comment il fallait faire.

— J’ai fait du mieux que j’ai pu, je ne me sentais pas très bien quand j’ai posé les pansements. En tout cas, j’ai essayé de faire comme vous me l’aviez dit.

Il retira avec délicatesse les strips qui adhéraient à la croûte, se mélangeant avec elle par endroits.

— Tu aurais dû aller à l’hôpital, ça aurait pu mal tourner.

— J’ai voulu tout faire moi-même.

— Des fois, il faut être pragmatique. Il ne faut pas s’entêter à faire soi-même des choses que l’on fait mal et savoir s’en remettre à ceux qui maîtrisent leur partie. Penses-y la prochaine fois, je ne serai définitivement plus là pour m’occuper de toi.

A ces mots, il désinfecta la plaie et attendant un moment pour laisser le liquide antiseptique s’assécher, il posa de nouvelles bandelettes adhésives.

— Je crains que tu ne gardes toujours une vilaine cicatrice, c’est trop tard pour améliorer l’aspect esthétique.

— Ça m’est complètement égal, répliqua Flavia faiblement.

Pourquoi la présence du capo l’ébranlait-elle toujours à ce point ? Pourquoi ne réussissait-elle pas à se montrer forte et déterminée avec lui alors qu’elle y était parvenue en des moments désespérés ?

— En tout cas, je voulais vous remercier de m’avoir sauvée tout à l’heure, reprit-elle après un moment de silence.

— Tu peux surtout remercier Marco, il a été exceptionnel ce soir, il a liquidé ces minables presque à lui tout seul.

— Mais c’est vous qui avez abattu l’homme qui devait m’emmener.

Malaspina prit une inspiration.

— Tu peux penser ce que tu veux de ce que je suis et de ce que je fais, mais j’essaie toujours d’épargner les innocents, dans la mesure du possible.

De ton côté, tu m’avais l’air tout à fait prête à mourir, poursuivit-il en souriant d’un beau sourire franc, qu’elle ne lui avait jamais vu qu’avec ses hommes.

Flavia demeura un instant ébahie par la nouveauté de cette expression. Est-ce qu’il éprouvait de la fierté en disant cela ? songea-t-elle, très étonnée. Puis son esprit se raccrocha à la dernière parole du capo.

— Je suis certaine que mon père est mort aussi dignement quand cela a été son tour, pensa-t-elle à haute voix.

— C’est bien que tu me parles maintenant de ton père, car je vais te faire un petit cadeau. Il se trouve que Leandro, en fouinant un peu, a découvert qui étaient les responsables de sa mort.

Flavia le considéra, interdite, sondant les profondeurs marines du regard du capo.

— L’homme qui a appuyé sur la détente est mort depuis bien longtemps, je peux te donner son nom si tu veux, mais ça ne t’apportera rien, car il l’a fait sur contrat. C’était un free-lance, il a été lui-même assassiné depuis, comme c’est le destin de presque tous ceux qui trempent dans le crime. Ceux qui vivent par l’épée périront par l’épée, ainsi que le dit l’évangile… Par contre, celui qui a commandité le meurtre est bien vivant, lui, et je t’apporte sa tête sur un plateau, si tu le veux. Mais le veux-tu, Flavia?

La question était soudaine et brutale, tout comme la révélation. Flavia y avait souvent réfléchi, mais tout était alors très vague. Elle avait alors pris des résolutions, mais dans son esprit, l’assassin était une abstraction, facile à détruire. Elle était maintenant au pied du mur, et d’elle dépendait la vie d’une autre personne, faite de chair et de sang, aussi malfaisante soit-elle.

— Je ne te demande pas de prendre ta décision à la seconde, précisa le capo, mais si tu acceptes, il faut que tu saches comment cela se déroulera. Je te prêterai Leandro, qui t’accompagnera pour te protéger au cas où ça tournerait mal. Mais ce sera toi qui presseras la détente. Quand on veut la mort de quelqu’un, il faut savoir se mouiller. Tuer a des conséquences, il faut que tu le comprennes très sérieusement. Prends du temps pour y réfléchir, et si tu te sens prête à assumer un meurtre – car il s’agira bel et bien d’un meurtre – appelle la Tavolo Marmoreo et dis-leur que tu veux ton solde de tout compte. Leandro passera te chercher et il t’expliquera tout.

Comme Flavia restait perplexe, un peu décontenancée par la gravité de la question, Malaspina lui montra un sac déposé au pied du lit.

— Fabio est passé chez toi récupérer quelques affaires, tu peux prendre une douche, puis il te ramènera chez ton amie Chiara. Il vaut mieux que tu évites ton appartement quelque temps. De même pour ton travail, dis-leur que tu ne te sentais pas bien et qu’il te faut du temps pour te remettre. Et quand tu y retourneras, veille à rester accompagnée. Maintenant, je te laisse, il me reste des affaires à régler. Je te fais confiance pour la suite. Adieu, Flavia.

Flavia l’observa sortir, le cœur serré, son adieu lui avait laissé un goût amer, suscitant un mélange de reconnaissance et d’une pointe de tristesse. En effet, elle redoutait de ne plus jamais le revoir, même si le destin l’avait sans cesse ramenée vers lui. Elle avait enfin rencontré l’homme qui avait gagné l’estime et le respect du peuple de la rue napolitaine, juste et d’une certaine manière, droit…Non, c’était déjà lui le jour de l’enterrement de sa mère, mais elle ne l’avait pas réalisé à ce moment…

Pour le moment, il avait raison, il fallait qu’elle se débarrasse de cette lancinante impression de crasse qui la dérangeait terriblement. Elle avisa une deuxième porte à l’opposé de celle qu’avait empruntée Malaspina pour sortir. Elle se saisit du sac et y jeta un coup d’œil, celui-ci contenait des sous-vêtements, un t-shirt et une jupe, ainsi qu’une paire de sandales. Fabio avait tout prévu.

Puis elle alla explorer la pièce à laquelle la seconde porte donnait accès. Ainsi qu’elle l’avait supposé, il s’agissait d’une salle de bain. Celle-ci était immense, carrelée de marbre blanc du sol au plafond en passant par les vasques. Le sol était recouvert de piperno, cette roche magmatique claire aux lentilles de flammes, typique de Campanie. L’ensemble dégageait une impression de luxueuse authenticité.

Flavia inspecta son visage dans le miroir, il n’était pas trop défiguré, bien sûr sa pommette avait pris une teinte plus rose qu’à l’habitude et elle était enflée, tout comme sa lèvre était fendue, mais elle s’était attendue à pire, au regard de la douleur qu’elle ressentait à cet endroit. Elle avait eu de la chance que cet Arminio n’ait pas la force de Leandro, pensa-t-elle.

Elle poussa la température en maximum, puis se glissa sous l’eau quand elle eut atteint une chaleur suffisante. Elle savoura quelques secondes la brûlure que causait le jet surchauffé, puis revint à une tiédeur agréable. Elle frotta longuement son corps et ses cheveux au moyen du seul pain de savon présent dans la douche. Heureusement, celui-ci produisait une mousse légère et parfumée qui apaisait la peau en y laissant un voile satiné.

Elle étendit le bras pour attraper la serviette pliée posée entre les vasques, et s’enveloppa dedans, constatant l’incroyable douceur du jacquard de coton.

Ses pensées revinrent vers le capo, sa présence se manifestait par mille petites attentions cachées, ses souvenirs en recelaient certainement plusieurs exemples qu’elle n’avait pas su remarquer en leur temps.

Elle enfila rapidement ses vêtements propres et tenta de lisser ses cheveux après les avoir séchés sommairement, mais ils étaient toujours un peu ébouriffés quand elle ne les attachait pas, lui donnant l’air d’une sauvageonne.

Se saisissant du sac contenant ses habits souillés, elle s’aventura à l’extérieur où un long couloir étalait ses motifs de travertin. Il lui sembla percevoir des voix provenant de l’étage inférieur.

Elle suivit donc le couloir qui s’achevait sur un somptueux escalier à double volée, toujours en piperno, lequel desservait un lobby magnifiquement meublé de deux consoles de style baroque à plateau de marbre. Celles-ci, disposées de part et d’autre du hall, supportaient des vases garnis de volumineux bouquets de fleurs.

Le style exubérant du mobilier formait un contraste fascinant avec la sévérité de l’architecture intérieure, pur produit du néo-classicisme, admira-t-elle.

Mais s’arrachant à cette contemplation, elle se préoccupa à nouveau de l’endroit d’où venaient les voix, qui semblaient s'échapper d’une grande porte à double vantail sur sa droite.

Après avoir frappé deux coups légers, elle entrebâilla la porte pour découvrir un salon où Fabio, Marco et Lorenzo étaient installés sur deux canapés modernes en cuir capitonné. Marco avait étalé devant lui ses Glock sur le plateau de marbre de la table basse, démontés, au milieu de chiffons, de burettes, et de brosses diverses. Derrière eux, une longue commode en marqueterie de bois de rose et de citronnier, surmontée d’un immense miroir horizontal, occupait le mur du fond.

Un battant était ouvert, laissant apparaître une forêt de bouteilles de liqueur et à l’étage supérieur, plusieurs types de verres en cristal.

Même si elle ne l’avait pas aperçu au premier abord, Leandro était assis dans un fauteuil près de la commode, un verre oblong à la main, comme tous ses comparses. Il reporta immédiatement son regard vers son verre. Ce mouvement marquait ostensiblement sa volonté de l’ignorer et cela chagrina profondément Flavia. Cependant, elle passa outre pour saluer les quatre hommes.

Mais avant qu’elle n’ait eu le temps d’ouvrir la bouche, Fabio remarqua bruyamment sa présence.

— Flavia ! Tu es réveillée ? Comment vas-tu ? Est-ce que tu veux boire quelque chose ?

— Lâche-la un peu, Fabio ! Et baisse d’un ton, j’ai besoin de calme pour refaire une beauté à mes bijoux, s’exclama Marco, qui était en train de lubrifier les culasses de ses pistolets.

Après avoir dit cela, il se tourna vers la jeune fille, l’accueillit d’un coup de menton, et se plongea dans l’ajustement du canon sur la culasse d’un de ses Glock.

Lorenzo esquissa un geste de la main dans le même but, en prenant une lampée d’un drôle de liquide blanc.

En réponse, Flavia se surprit à les saluer comme elle le faisait jadis au Tavolo, s’inclinant profondément.

— Fabio, je te remercie pour ta proposition, mais je voudrais rentrer maintenant si cela ne te dérange pas de me raccompagner, sinon, ne t’inquiète pas, j’attendrai.

Le jeune homme opina de la tête, craignant de se faire à nouveau rabrouer par Marco, et se leva pour la rejoindre.

— Messieurs, veuillez m’excuser du dérangement, dit-elle pour prendre congé, s’inclinant à nouveau.

Son dernier regard fut pour Leandro avant de sortir, celui-ci avait relevé la tête et elle put admirer une dernière fois l’éclat métallique que jetèrent ses prunelles grises.

Des larmes lui montèrent aux yeux alors que Fabio la guidait vers le sous-sol, mais elle les chassa d’un revers de main.

Ils pénétrèrent ensemble dans un immense garage où attendaient, bien alignées, plusieurs voitures de luxe. Fabio choisit celle qui était garée au fond, une simple Fiat Panda noire.

— Il ne faut pas se faire remarquer, précisa-t-il comme pour s’excuser d’emprunter celle-ci plutôt qu’une des somptueuses berlines exposées tout autour.

— Bien sûr, approuva immédiatement Flavia.

— Par contre, il va falloir que tu t’allonges sur le siège arrière, et que tu te mettes cela, annonça-t-il en lui remettant l’éternel bandeau.

Puis la voiture s’ébranla et roula pendant environ une demi-heure. Flavia en profita pour partager son inquiétude avec le jeune homme.

— J’espère que je ne vous ai pas créé de problème…ça a été terrible, hier…

— Nous sommes de grands garçons, tu sais, Malaspina a eu raison, on ne laisse pas mourir les innocents comme ça. C’est plutôt nous qui t’avons créé des problèmes, la rassura-t-il de son habituel ton chaleureux.

Était-il toujours aussi insouciant, ou cachait-il quelque chose ? Elle se souvint de sa nonchalance en pleine fusillade, vraiment, elle n’aurait pas su dire ce que dissimulaient ses manières toujours avenantes. Il ne faisait pas plus de cas d’enlever des vies humaines.

Le véhicule s’immobilisa enfin, et Fabio lui indiqua qu’elle pouvait se redresser. Ils étaient au pied de l’immeuble où vivait Chiara. Au moment de se dire au revoir, Flavia fut prise d’un ultime accès de tristesse et après avoir serré longuement le jeune mafieux dans ses bras, elle s’élança dans les escaliers.

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