CHAPITRE 3 Un appel au Claire de lune
New York, 12 juillet 2019 4 h du matin.
La cité qui ne dort jamais semblait bien léthargique à cette heure matinale. De rares taxis circulaient sur les avenues désertes. De temps à autre, une sirène d’ambulance ou de police troublait le calme de la nuit.
Au quinzième étage d’un immeuble branché de Manhattan, la sonnerie du portable de Lisa Augun résonna dans la chambre. Elle tendit sa main parfaitement manucurée et tâtonna. À côté d’elle, Jin-woo grogna, son coussin plaqué sur ses oreilles.
Les doigts de la jeune maman se refermèrent enfin sur la coque pailletée de l’appareil infernal.
— Hello… chuchota-t-elle avec mauvaise humeur.
— Mademoiselle Augun ? demanda une femme à l’accent français très prononcé.
— Oui. Si c’est pour le travail, vous n’êtes pas au bon numéro.
— Je suis Claire Danton, historienne française. Votre frère, Augustin, est injoignable. J’aurais besoin de lui parler.
Lisa fulminait. Cette espèce d’emmerdeuse n’aurait pas pu attendre quelques heures supplémentaires avant d’appeler ?
— Vous savez l’heure qu’il est, Mademoiselle Danton ?
— Il est à peine dix heures, pourquoi ?
— Ici, il est quatre heures du matin ! Quant à Augustin, il est en rémission au cottage familial.
— Oh… J’avais oublié le décalage horaire, veuillez m’excuser.
— Je vous prierai de me recontacter demain, à une heure convenable ! trancha Lisa, prête à raccrocher.
— Attendez ! C’est urgent ! insista Claire. Nous avons trouvé quelque chose dans les décombres de la cathédrale de Paris qui pourrait avoir un rapport avec votre frère.
— Mon frère ? s’exclama Lisa. Augustin n’a jamais mis les pieds en France !
Jin-woo émit un grognement de grizzli en colère. Il se redressa et jeta un coup d’œil courroucé à sa fiancée.
— Un instant, s’il vous plaît, murmura-t-elle.
Après avoir enfilé ses chaussons lapin, revêtu sa robe de chambre, elle borda avec soin son côté du lit, rejoignit le salon et arpenta le séjour de long en large.
— Comment connaissez-vous mon frère, Mademoiselle Danton ?
— L’année dernière, il a pris contact avec moi pour signaler la localisation d’un charnier.
— Ma sœur m’en a parlé, oui. Je suis désolée que vous ayez effectué des recherches pour rien.
Elle glissa son mug pingouin en dessous de la machine à café avant d’appuyer sur le bouton.
— Ne vous excusez pas. Votre frère ne s’est trompé que d’un kilomètre. Le charnier a été découvert au mois de mai. La statue qu’il m’a indiquée comme point de repère a été déplacée dans les années soixante-dix suite à l’élargissement de la route. C’est lors de travaux de viabilisation pour une zone pavillonnaire que les tombes ont été retrouvées.
— Pourriez-vous en venir au fait ? soupira Lisa en regardant avec lassitude le liquide noirâtre remplir sa tasse. Je suis exténuée.
— Comme l’avait annoncé Monsieur Augun dans son mail, les corps de trois soldats allemands ont été exhumés, ainsi que le briquet en or déformé par une balle qu’il avait mentionné, poursuivit Claire, imperturbable.
La jeune maman esquissa une moue dubitative. Une coïncidence étonnante, certes, mais pas inexplicable. Une histoire parmi tant d’autres racontée par Justin, probablement.
— Il y a même eu un reportage TV à ce sujet, renchérit Claire. Des journalistes américains de l’émission « Les trésors cachés de la Seconde Guerre mondiale » se sont déplacés pour l’évènement.
Lisa tapota son mug du bout des doigts. Cette histoire lui rappelait quelque chose. Un mois plus tôt, James lui avait rapporté qu’Augustin regardait cette émission avant de faire son malaise cardiaque.
— Je ne vois pas très bien quel est le lien avec la cathédrale de Paris, fit-elle remarquer.
— Oh… Il n’y en a pas. En fait, le nom de votre frère et celui d’une certaine Éva Kaltenbrün apparaissent sur une inscription du pignon sud de Notre-Dame de Paris.
— Comment ça ?
— Après l’incendie, un enduit en ciment datant de 1952 s’est effrité. En dessous, nous avons découvert des gravures intactes. Je vais vous envoyer les photos, vous comprendrez mieux.
Son adresse mail renseignée, Lisa fila jusqu’à son bureau, posa son téléphone en mode haut-parleur à côté de son clavier et alluma son ordinateur. Elle s’installa sur sa chaise, croisa les jambes et ouvrit la pièce jointe qu’elle venait de recevoir. Sur le cliché, la dernière phrase du graffiti l’interloqua.
« Désolé Lisa d’avoir mis ton iPod dans le micro-ondes. A.A ».
Les souvenirs du jour dramatique où son frère avait ruiné sa vie d’adolescente rebelle lui revinrent en mémoire. Durant l’année de ses seize ans, Lisa ne se séparait jamais de son iPod. À cette époque, Augustin, âgé de six ans, ne cessait d’entrer dans sa chambre et de lui emprunter ses affaires.
Vexé par le manque d’attention de sa sœur aînée, il avait subtilisé et trimballé son précieux baladeur dans tout l’appartement, chanté à tue-tête Umbrella de Rihanna avec une télécommande dans la main en guise de micro, jusqu’à ce que l’iPod effectue un plongeon dans le seau à serpillière de la femme de ménage. Paniqué par la noyade de l’objet de convoitise, Augustin s’était empressé de le fourrer dans le micro-ondes avec l’espoir de le faire sécher. James, alerté par l’épaisse fumée noire dans la cuisine, avait évité l’incendie de justesse grâce à un extincteur.
Les pleurs de Lisa, ses hurlements indignés, ses protestations auprès de ses parents pour réclamer justice résonnaient encore dans ses oreilles. Des vestiges de leur passé qu’elle et Augustin évoquaient souvent avec nostalgie. Le lendemain matin, son petit frère, ruisselant de larmes, lui avait offert un dessin d’iPod gribouillé de sa main. Devant sa bouille d’ange, impossible de résister à l’envie de lui faire un câlin.
Le sourire ému sur le visage de Lisa s’évanouit. Six mois plus tard, Augustin ne pouvait plus courir, perdait l’équilibre, se cognait dans tous les meubles. Les années suivantes, après une myriade d’ecchymoses et de fractures, les séjours à l’hôpital s’étaient multipliés. Jamais Lisa n’oublierait ce vendredi matin fatidique où l’existence de son petit frère avait basculé. L’arrivée du médecin aux traits crispés, l’annonce implacable du diagnostic hantaient encore ses pensées. Comment expliquer à un gamin d’à peine dix ans qu’il finirait ses jours en fauteuil roulant ? Que son espérance de vie ne dépasserait pas les trente ans ?
— Mademoiselle Augun ? interrogea Claire. Vous êtes toujours là ?
Lisa s’essuya les yeux.
— Oui, désolée. Pourriez-vous patienter un instant ? Je dois vérifier certaines informations.
Elle se félicitait d’avoir pensé à effectuer des photocopies avant de confier le journal d’Éva à son laboratoire. Elle déverrouilla son coffre-fort, sortit une liasse de feuilles, tria, examina toute sa paperasse jusqu’à trouver les pages correspondant au mois de juillet 1942. Le 10/07/1942, date de la fameuse gravure sur le pignon de Notre-Dame, Éva n’avait rien écrit. Lisa s’attarda donc sur le message du lendemain.
Journal d’Éva 11 juillet 1942
Je suis ravie de cette escapade à Paris. Je suis désormais certaine qu’Augustin n’a jamais eu de petite amie. Je ne comprends pas pourquoi il a si peu confiance en lui. Je me demande si ce n’est pas lié à son handicap.
Notre baiser de la veille sur le toit de Notre-Dame restera à jamais gravé dans ma mémoire. Le souvenir de ses mains sur mon corps, de ses lèvres sur les miennes m’émoustille encore. Je n’ai jamais rien ressenti d’aussi fort pour quelqu’un, et je suis persuadée que mes sentiments sont réciproques. J’aurais aimé conclure à l’hôtel, mais bien sûr, rien ne se passe jamais comme prévu avec Augustin.
Cette Éva Kaltenbrün avait donc embrassé un Augustin à Notre-Dame, à la date supposée de ces inscriptions. Elle évoquait même le handicap de son soupirant. Quant à cette gravure mentionnant un iPod placé dans un micro-ondes… La théorie du simple hasard s’érodait.
Lisa ne prononça pas un mot. Peut-être que Mademoiselle Danton s’écrierait : « Poisson d’avril, Madame Augun ! » ou bien « Caméra cachée ! » ? Face au silence désarmant de Claire, elle reprit la parole.
— Vous êtes sûre et certaine que ce message est antérieur à 1952 ?
— De nombreuses recherches ont été effectuées. Depuis 1952, personne n’a touché à cet enduit. Plusieurs photos de l’époque attestent l’authenticité de cette découverte. Pourtant, c’est impossible. Sauf s’il a emprunté la Delorean de Doc et Marty, bien sûr !
Le rire de Claire résonna dans le haut-parleur.
— Mon supérieur aimerait comprendre comment votre frère a mis en place cette supercherie, reprit-elle.
— Pourquoi pensez-vous à lui ? Il n’est pas le seul à porter ce prénom !
— Eh bien… Il a contacté une agence de détectives privés, celle de mon père pour être plus précise, afin d’enquêter au sujet d’Éva Kaltenbrün et d’un message gravé à la cathédrale de Paris sur le pignon du transept Sud. Il m’a aussi envoyé un mail l’année dernière pour retrouver la trace d’un Augustin Augun ayant vécu à Troyes. Les coïncidences sont troublantes, vous ne trouvez pas ?
Le visage de Lisa vira du blanc au gris. Oui, les coïncidences étaient troublantes, voire stupéfiantes. La boule au ventre, elle retira avec nervosité une poussière microscopique sur l’écran de son ordinateur.
— Je suis désolée, mais vous vous trompez, s’entêta-t-elle. Augustin est en fauteuil roulant depuis dix ans. Il ne peut pas se déplacer seul, et encore moins grimper dans les combles de Notre-Dame. Quant à cet Augustin originaire de Troyes, il y en a sûrement beaucoup d’autres.
— Cinq Augustin Augun figurent dans les archives entre 1940 et 1945, expliqua Claire. Deux d’entre eux avaient moins de dix ans à cette époque, le troisième, très âgé, vivait en Bretagne, et le quatrième, autour de Bordeaux. Un seul correspondait à celui recherché par votre frère. Lorsqu’il m’a contacté un an plus tôt, je n’avais pas le temps de me pencher sur le sujet. Je lui avais déniché un article de journal de 1944. Cet Augustin Augun ainsi que votre arrière-grand-père, Justin, auraient reçu une médaille de la main du Général de Gaulle à Paris.
Lisa se retint d’éclater de rire. L’absurdité de ces informations l’estomaquait. Et pourtant, les secrets de Justin s’accumulaient, les synchronicités se multipliaient, s’entrelaçaient, s’emboîtaient comme les pièces d’un immense puzzle. Son cerveau carburait à toute vitesse. Son frère pouvait-il avoir raison ? Comment adhérer à une telle énormité ?
— Avez-vous découvert d’autres éléments ? se renseigna-t-elle d’une voix faible.
— Oui. J’ai passé la nuit à fouiller les rubriques nécrologiques, les registres d’état civil et les archives nationales. Cet Augustin aurait vécu à Troyes, dans un hôtel appartenant à Marie Augun. Il s’avère qu’elle était aussi la tante de votre arrière-grand-père, réfugié chez elle suite à l’assassinat de ses parents et de sa femme en 1941. J’imagine que ces trois personnes avaient un lien de parenté, mais j’ignore lequel.
Lisa gesticula sur son fauteuil. À part son frère, aucun membre de la famille n’avait jamais mentionné l’existence de cette Marie, ni de la première femme de Justin. Le malaise qui grandissait en elle lui remuait l’estomac.
— Que pouvez-vous me dire de plus sur cet Augustin Augun ?
— Je n’ai rien trouvé de plus le concernant. Les premières traces de son passage en France datent de 1942 et s’arrêtent en 1945. En revanche, il semblerait qu’une Éva Kaltenbrün aurait séjourné pendant deux ans à l’hôtel du Crin Blanc, tenu par Marie Augun. Cela signifie que cet Augustin, Éva Kaltenbrün et votre arrière-grand-père se côtoyaient.
Ce coup de grâce laissa Lisa sans voix. Toutes les histoires abracadabrantes racontées par son frère se confirmaient. L’angoisse et la sidération lui contractaient la gorge. Chacune de ses inspirations devenait un véritable effort.
— Étant donné que les micro-ondes[1] et les iPods n’existaient pas en France à cette époque, cet Augustin de 1942 ne peut être l’instigateur de la supercherie, renchérit Claire. J’aimerais interroger votre frère et comprendre comment il a pu obtenir toutes ces informations, dont certaines sont inaccessibles au grand public.
Une vague de chaleur submergea Lisa. Elle déglutit avec difficulté, s’éventa le visage d’un geste de la main. Son rythme cardiaque grimpa en flèche. L’étau qui lui enserrait la poitrine l’empêchait de respirer. Il lui fallait de l’air. Tout de suite ! Les jambes flageolantes, elle se précipita vers la fenêtre qu’elle ouvrit en grand. Une légère brise lui caressa les joues et dissipa son malaise.
— Augustin n’est pas en état d’échanger avec vous actuellement, mais je vous recontacterai au plus vite, promit-elle, la voix éteinte. Pourriez-vous éviter d’ébruiter cette histoire ?
— Nous ne sommes que trois personnes au courant. Et puis, de toute façon, à qui voulez-vous que j’en parle ? Personne ne nous croirait. J’attendrai votre retour. Bonne journée, Mademoiselle Augun, et excusez-moi pour le dérangement.
Lisa raccrocha. Elle s’enfonça dans son fauteuil, les doigts crispés sur les accoudoirs, les yeux rivés sur la lune qui brillait à travers la fenêtre de son bureau. Ses tempes palpitaient. Les paroles de Claire se propageaient dans ses oreilles à la manière d’un écho lointain. Son esprit flottait quelque part, à mi-chemin entre le songe et l’éveil, dans une sorte de réalité déformée. [2]La pilule rouge qu’elle venait d’ingérer lui ouvrait les portes d’une matrice aussi effrayante qu’excitante.
La tête dans les mains, elle s’efforça d’apaiser sa respiration, de reprendre contenance, d’adopter un raisonnement scientifique. Organisation, méthode, discipline. Voilà ce dont elle avait besoin. Elle se leva, rangea le bazar laissé par Jin-woo, épousseta les cadres avec un chiffon, tria ses livres par ordre alphabétique, réajusta la position de chaque objet. Son rituel accompli, Lisa s’installa devant son ordinateur et nota tous les éléments dont elle disposait dans un tableur Excel. Au bout d’une heure de saisies et d’analyses, une seule conclusion s’imposa à elle : Augustin n’avait pas déliré, elle s’était plantée sur toute la ligne.
Une vague de théories, de questionnements, de pensées surréalistes l’assaillit. Comment ce voyage dans le temps fonctionnait-il ? Quel en était le but, le déclencheur, qui l’avait conçu, de quelle manière, pour quelle raison ? Justin savait-il ? Pourquoi envoyer Augustin en particulier ? Son frère avait-il changé le cours des choses ? Quel impact pour leurs proches s’il repartait en 1942, ou au contraire, s’il restait à Boston ?
L’avertissement proféré par son clone un mois plus tôt résonna dans sa tête : « Augustin doit y retourner. Le destin de votre famille en dépend ». L’existence des Augun se trouvait-elle menacée parce qu’elle refusait de rendre ce bouquin à son frère ? Le sentiment de culpabilité qui grandissait en elle lui rongeait les tripes. Pendant un an, elle avait laissé dépérir Augustin, persuadée d’agir pour son bien. D’un autre côté, qui aurait pu croire à cette histoire ? Et maintenant… Que devait-elle faire ? Comment réparer son erreur ?
Lisa releva la tête. Hors de question de broyer du noir. Ruminer n’arrangerait pas les choses. L’horloge murale indiquait six heures et demie du matin. Elle retroussa ses manches et fila dans la salle de bain d’un pas décidé. Tandis qu’elle se débarbouillait, elle rédigea une bonne dizaine de SMS pour annuler ses rendez-vous chez la coiffeuse, l’esthéticienne, la manucure, la masseuse. Dans son dernier message, elle demanda à James s’il pouvait venir la récupérer à l’aéroport de Boston en début d’après-midi. Elle ramassa ses cheveux en un chignon serré, se dirigea vers sa chambre, ouvrit son dressing, s’habilla à la hâte. Jin-woo s’étira et lui jeta un coup d’œil ensommeillé.
— Pourquoi es-tu déjà réveillée, ma Lili ? Nous sommes en vacances !
Une fois la bataille contre son collant remportée, Lisa enfila ses escarpins.
— Jin, tu peux t’occuper de Sarah, ce matin ? Je dois passer au bureau.
— Tu es censée te reposer ! On avait prévu de faire la grasse mat !
— Changement de plan. Je dois récupérer le journal intime confié au labo. En attendant, prépare nos bagages et ceux de Sarah, nous partirons à Boston dès que je serai rentrée.
— Mais ! Et notre journée farniente ?
— C’est urgent, Jin ! Je t’expliquerai plus tard. J’ai affrété l’avion de la compagnie. On s’y rejoint à 10 h. À tout à l’heure, conclut-elle en l’embrassant.
Son fiancé l’observa quitter la pièce avec perplexité. Il s’allongea en mode étoile de mer dans l’espoir de se rendormir. Lorsque Lisa claqua la porte d’entrée, les pleurs de la petite Sarah s’élevèrent du babyphone.
— Et merde… soupira-t-il.
Au même moment, appartement des Augun, Boston
Les biceps bandés, les dents serrées, James profitait du calme de l’appartement pour terminer sa cinquième série de tractions lestées. Ses bras commencèrent à trembler. À bout de force, il lâcha la barre, attrapa sa serviette pour essuyer son torse couvert de cicatrices et son visage ruisselant de sueur. Au pied de son rack de musculation, son téléphone clignotait. Il s'en saisit et consulta ses SMS.
Ma ronchonne. Jeudi 12. 07 : 17
Salut le butler en carton. Encore sur tes tractions de merde ? Je t’ai dit cent fois que c’était inutile. T’as déjà un pied dans la tombe de toute façon. À quand notre prochaine séance de galipettes ? Tes performances « sportives » me manquent.
James pianota à toute vitesse, un sourire au bord des lèvres.
Salut ma ronchonne. Un peu de romantisme, ça te tuerait ? Pas possible de me libérer dans la journée, je dois veiller sur le fils Augun. Mais comme tu me l’as si gentiment demandé, je ferai en sorte d’être dispo demain soir.
Il lut attentivement le message de Lisa à laquelle il s’empressa de répondre. Sa bouteille d’eau à la main, il déverrouilla son placard, ouvrit la trappe secrète, récupéra un vieux cellulaire dans une boîte qui en contenait des dizaines et composa un numéro.
— Salut JD, ça faisait un bail, retentit une voix rauque à l’autre bout du fil.
— Salut Popeye. On lance le plan Pirate. Ce soir à minuit.
— Ok. On prépare le matos. Je te contacte dès que ce sera fait.
James raccrocha. Son téléphone éteint, il enchaîna une série de pompes claquées.
[1] Le premier micro-ondes est inventé par Percy Spencer en 1945, mais n’entrera dans les foyers français que dans les années 1980.
[2] Référence au film Matrix
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