Chapitre 11 Les archives de l’Aube

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Paris, 26 juillet 2019

  La mélodie de Keren Chave d’Ando Drom résonnait dans la douche de Claire. Elle ferma les yeux, colla son dos contre le carrelage froid. L’eau tiède ruisselait sur sa peau mate. La complainte des choristes lui remuait l’estomac. Son cœur battait au rythme des guitares et mandolines. Pourquoi s’infligeait-elle cette souffrance ? Sans doute parce qu’il ne lui restait rien d’autre à quoi se raccrocher. Ou plutôt, si. Un vieux numéro de téléphone, quelques messages vocaux jamais supprimés, des photos, des groupes de musique, une poignée de souvenirs, un journal de mémoires des années quarante qu’elle n’avait pas osé ouvrir. Quatre ans depuis la disparition de Shayana. Quatre ans de thérapie, de cauchemars où elle la revoyait mourir dans ses bras. Quatre ans à ressasser cette horrible soirée au Bataclan.

 Claire avait survécu, mais à quel prix ? Sortir de chez elle l’angoissait. La foule l’oppressait. S’enfermer dans des lieux clos la terrifiait. Les regards des inconnus, les cris des enfants lui rappelaient ceux des victimes. Dix jours plus tôt, au 14 Juillet, les explosions des pétards et des feux d’artifice l’avaient replongée en plein enfer. Les images du sang de Shayana, ses yeux vides, son corps sans vie dans l’ambulance hantaient chacune de ses pensées.

 La sonnerie de l’interphone fit sursauter Claire.

Eh merde ! Elle s’empressa de couper le robinet, éteignit la musique et s’essuya à la va-vite. Elle fourra sa tête dans un vieux pull, enfila une paire de chaussettes dépareillées. Tant pis. Pas le temps de chercher leur jumelle. Après une lutte éprouvante contre son jean qui collait à sa peau humide, elle se rua dans le couloir, les cheveux en pétard. Son orteil entra en collision avec un objet non identifié. Elle lâcha un juron, sautilla sur place. Un jour, peut-être, se déciderait-elle à ranger son bordel.

 Quand elle appuya sur le bouton de l’interphone, la voix de son père s’éleva entre deux grésillements.

 — Tu peux m’ouvrir, ma chérie ? Je suis avec les clientes Augun. Elles aimeraient te parler.

 Les clientes Augun ? Pourquoi débarquaient-elles ici ? Que lui voulaient-elles ? Claire n’avait pourtant rien fait de mal… Du moins, pas à sa connaissance. Son estomac se contracta.

 Elle jeta un œil à son salon. Sur le parquet à chevrons en chêne massif traînaient des chaussures, son sac à main, un plaid, des fringues, une bouteille vide et des dizaines de bouquins. Pas très accueillant. Du bout du pied, elle poussa le tout sous le canapé. Ni vu ni connu.

 Trois coups furent donnés contre la porte. Claire débloqua ses deux verrous, retira l’entrebâilleur et abaissa la poignée.

 Son père l’embrassa.

 — Bonjour, ma chérie. Je te présente Audrey et Lisa Augun.

 Ces Américaines super cliché semblaient sorties d’une série TV à la Desperate Housewives. Lorsque les deux jeunes femmes la saluèrent, elle reconnut aussitôt la voix sèche de Lisa, son interlocutrice téléphonique, dix jours plus tôt. Son tailleur haute couture devait coûter une fortune. Elle dégageait une prestance incontestable, mais son visage sévère ne donnait pas envie de lui adresser la parole. La blonde, très mignonne, ressemblait à une cow-girl avec son chapeau, son chemisier blanc, son short en jean et ses bottines.

 — Elles ont une proposition à te faire, reprit Richard. Tu nous laisses entrer ?

 — Ah… Euh…

 — Ne t’inquiète pas. Je les ai prévenues que tu n’étais pas la reine du rangement.

 Claire lui lança un regard noir.

 — Nous ne vous embêterons pas longtemps, rassurez-vous, l’informa la cow-girl.

 Elle parlait bien français, pour une Américaine. Son accent ajoutait à son charme.

 Claire poussa les livres qui encombraient la table basse et alluma son ventilateur. Avec la canicule qui sévissait, son petit appartement se transformait en fournaise.

 — Asseyez-vous. Vous voulez boire quelque chose ?

 Elle ouvrit son frigo. Un melon se battait en duel avec un morceau de fromage. Combien de temps depuis son dernier passage en supermarché ? Les semaines précédentes, les livraisons de repas à domicile l’avaient sauvée de la famine et des interactions humaines.

 — De l’eau vous conviendrait ? Je n’ai pas encore fait les courses.

 Après les avoir servis, Claire s’assit sur un pouf, face à elles. Richard se racla la gorge.

 — Mesdemoiselles Augun m’ont engagé il y a plusieurs mois pour effectuer des recherches sur leur arrière-grand-père et une certaine Éva Kaltenbrün.

 — Je le sais, papa. C’est moi qui t’ai fourni la majorité des informations. D’ailleurs, ajouta-t-elle en se tournant vers la plus âgée, vous ne m’avez pas recontactée au sujet de votre frère, Madame Augun.

 — Appelez-nous par nos prénoms, ce sera plus simple. Je suis désolée. Augustin est décédé il y a dix jours.

 La boulette… Pourquoi fallait-il toujours qu’elle mette les pieds dans le plat ?

 — Veuillez m’excuser. Je vous présente mes condoléances.

 La cow-girl, ou plutôt, Audrey, vida son verre d’une traite et s’essuya les yeux.

 — Vous ne pouviez pas deviner, sanglota-t-elle. Ma sœur et moi aimerions que vous nous aidiez à découvrir ce qui est arrivé à notre arrière-grand-père, ainsi qu’à cet Augustin Augun de 1942, sur lequel vous aviez déjà enquêté.

 — Je vous ai donné toutes les informations dont je disposais à leur sujet. Pour approfondir vos recherches, vous devrez vous rendre aux archives départementales de l’Aube, à Troyes, où vous trouverez de nombreux documents. Il faudra vous munir de votre passeport, remplir un formulaire sur place et laisser vos effets personnels au vestiaire.

 Lisa croisa les bras.

 — Pourriez-vous nous y accompagner ? demanda-t-elle. Vous êtes historienne. Vous saurez fouiller efficacement.

 Deux cinglées ! Elles ne s’imaginaient pas le boulot que de telles investigations représentait. Et son travail, qui s’en préoccuperait ? Sa thèse n’avançait pas, les sollicitations au sujet du charnier de Dijon affluaient, les dossiers confiés par Monsieur Marlot ne cessaient de pleuvoir. Non. Hors de question de quitter son cocon pour suivre ces bourgeoises jusqu’à Troyes.

 — C’est impossible. Je suis surchargée. Vous vous débrouillerez très bien sans moi.

 Son père se frotta le menton.

 — Pourrais-je te parler en privé, ma chérie ?

 Claire soupira et le rejoignit sur le balcon. Deux pigeons picoraient les géraniums desséchés de sa jardinière suspendue. Les ronflements des voitures en contrebas mêlés au soleil brûlant lui donnèrent mal à la tête.

 — Pourquoi insistes-tu, papa ? Je n’ai pas de temps à leur consacrer ! Ni l’envie, d’ailleurs. Tu sais que je déteste sortir de chez moi.

 — Tu as toujours refusé mon soutien financier, alors accepte la proposition de ces jeunes femmes. Un peu d’argent supplémentaire t’aiderait dans tes projets, tu ne crois pas ? Tu pourras faire du télétravail le soir à l’hôtel. Et puis, tu ne seras pas seule. Je viendrai avec toi.

 Claire écarquilla les yeux. Son père, l’accompagner ? Après dix ans sans mettre les pieds sur le terrain ? L’espionnage des maris ou femmes infidèles, les filatures, les traques des fraudeurs aux arrêts maladie, les localisations de personnes disparues et les recherches de filiations le lassaient. Désormais, il préférait se consacrer à la gestion de ses succursales. Pourquoi bouleversait-il soudain sa routine parisienne pour suivre deux Américaines jusqu’à Troyes ?

 — Qu’est-ce qui t’arrive ? s’étonna-t-elle. Depuis votre divorce, avec maman, c’est la première fois que tu t’intéresses à une affaire.

 Richard s’accouda à la rambarde.

 — Écoute, ma chérie. Je bosse dans ce milieu depuis des années. Cette histoire hors du commun cache quelque chose d’énorme, j’en suis persuadé. Il y a trop de coïncidences, trop d’éléments étranges, trop de moyens mis en œuvre pour obtenir des infos sur des personnes ayant vécu dans les années quarante. J’ai une intuition. Fais-moi confiance, je pense que nous ne le regretterons pas.

 Son père avait raison, elle le savait. Ces sœurs venaient de traverser l’Atlantique dix jours après le décès de leur frère pour retrouver son homonyme de 1942. Ce n’était pas un hasard. Les gravures sur le pignon de Notre-Dame non plus. Quel lien existait-il entre ces deux Augustin Augun ? Elle ignorait toujours de quelle manière il avait déniché autant d’informations, et ce, sans sortir de chez lui. Internet ne disposait pas de toutes les archives. Nombre d’entre elles restaient encore non numérisées. Suivre ces Américaines jusqu’à Troyes lui permettrait peut-être d’en découvrir davantage. Devait-elle écouter son instinct ? Quatre ans qu’elle s’interdisait de vivre. N’était-il pas temps d’affronter ses peurs et ses angoisses ? Un afflux d’adrénaline se diffusa dans ses veines. Pour la première fois depuis la mort de Shayana, elle se sentait excitée par autre chose que ses bouquins.

 Claire inspira un bon coup. Où avait-elle rangé ses valises ?

Trois jours plus tard, archives départementales de l’Aube, Troyes, 29 juillet 2019

 Leurs papiers présentés à l’accueil, Claire insista lourdement pour que son père et les deux sœurs s’installent à une table dans la salle de lecture, à côté de la porte de secours. Pendant qu’elle s’entretenait avec un archiviste, Lisa pianotait à toute vitesse sur son téléphone.

 — Arrête de harceler ce pauvre Jin ! s’exclama Audrey. Il sait très bien s’occuper de sa fille.

 — Je lui envoie des numéros d’urgence et celui d’un médecin. Mieux vaut parer à toute éventualité !

 — En cas de besoin, il pourra toujours appeler James. Tout à l’heure, il m’a dit qu’il partait faire visiter le centre de Troyes à Evelyn, mais qu’il resterait joignable.

 Lisa leva les yeux de son smartphone.

 — Evelyn avait pourtant laissé sous-entendre qu’ils ne se supportaient pas. Ils passent leur temps à se crêper le chignon !

 Les deux sœurs furent interrompues par le retour de Claire, dissimulée derrière une pile de pochettes cartonnées. La tour de Jenga[1] version papier vacilla dangereusement. Audrey bondit de sa chaise, se précipita à sa rescousse et prit place à côté de la jeune historienne.

 — Comment va-t-on trouver des informations là-dedans ? gémit Lisa. Ce n’est même pas indexé !

 Claire attacha sa longue chevelure frisée et ouvrit un premier dossier.

 — C’est pour cette raison qu’il s’agit d’un travail fastidieux. Ce n’est pas aussi simple que de chercher dans un livre. J’ai récupéré des documents couvrant l’année 1942 à 1943. Nous devrons tout décortiquer pour repérer les noms qui vous intéressent.

 Avachie sur la table, Audrey lâcha un couinement désespéré.

 — On va y passer le réveillon !

 — Pas si tu cesses de te lamenter et que tu nous aides, répondit Lisa. Nous devrons chercher toutes les informations possibles sur Augustin, Justin et Marie Augun, Claude et Colette Duval, Éva Kaltenbrün et Philippe Bodmann.

 L’équipe de choc se plongea dans un épluchage silencieux de la paperasse.

 — J’ai trouvé quelque chose ! s’écria Audrey une heure plus tard.

 Un archiviste leur jeta un coup d’œil réprobateur. Les membres du groupe se hâtèrent d’encercler Audrey et lurent le message à tour de rôle.

Troyes, le 11 septembre 1942

À monsieur le préfet de l’Aube

Objet : Demande urgente d’audition.

   Cette nuit, à une heure quinze du matin, vous avez arrêté Monsieur Justin Augun, né le 05/01/1920 à Dijon, pour violation du couvre-feu, aux alentours de Barberey-Saint-Sulpice. Nous aimerions l’interroger pour savoir s’il est lié à l’assassinat de nos soldats, retrouvés morts près d’une roulotte tsigane dans ce même village, à minuit quarante-cinq, le 11 septembre.

Signé : P. Bodmann

S.S. Untersturmführer[2]

 — Oh non, chuchota Audrey. Philippe a retrouvé…

 Le coup de pied que Lisa lui lança sous la table lui évita d’en rajouter. Avant leur départ, sa sœur l’avait prévenue : ne révéler à personne le voyage dans le temps de leur frère. Officiellement, elles effectuaient de simples recherches sur la vie de leur arrière-grand-père durant l’occupation, ainsi que sur les autres membres de leur famille.

 La réaction des Américaines n’échappa pas à l’œil expert de Richard. Avec ses trente ans de métier, il flairait les intrigues tordues à des kilomètres. Ces deux-là cachaient un énorme secret dont il ne tarderait pas à découvrir l’origine.

 Vers treize heures, la troupe s’installa dans le parc de la cité administrative pour la pause déjeuner. En parfaite logisticienne, Lisa sortit une nappe à carreaux du coffre, un panier en osier rempli de pain, de fromages, de charcuterie ainsi qu’une bouteille de Saint-Nicolas de Bourgueil. Audrey récupéra le béret acheté la veille, à l’effigie de la tour Eiffel, qu’elle enfonça sur sa tête.

 — Voilà ! Maintenant je suis une vraie Française !

 Richard éclata d’un grand rire.

 — Ah, vous les Américains… Les Français ne portent plus de béret depuis des lustres. Et nous ne mangeons pas que du fromage, du pain ou de la charcuterie !

 Audrey esquissa une grimace de déception et retira son couvre-chef.

 — Gardez-le, intervint Claire. Il vous va très bien.

 Elles échangèrent un sourire complice.

 Vingt minutes plus tard, le détective à l’œil de faucon se redressa en se massant le bas du dos.

 — Nous devrions y retourner si nous ne voulons pas rentrer broucouille, comme on dit dans le bouchonnois[3].

 Il s’esclaffa face au regard interrogateur des trois femmes.

 Aux alentours de seize heures quarante-cinq, le groupe abandonna les recherches. Lisa, qui ne s’avouait jamais vaincue, feuilleta un énième dossier sans conviction.

 — Audrey ! claironna-t-elle. Viens voir ce que j’ai trouvé !

Communication téléphonique reçue de la Gendarmerie de Troyes, le 28 juillet 1942 à 23 h 51.

Le 28 juillet dans la soirée, une patrouille allemande a contrôlé le camion de Monsieur Claude Duval et la voiture du capitaine Hans Gering, accompagné par sa femme, qui circulaient en dehors du couvre-feu. Ils ont rapporté avoir été témoins d’un accident de la route dont le responsable a pris la fuite. La victime, Monsieur Augustin Augun, a été percutée par un véhicule alors qu’il rentrait chez lui à vélo. Il a été transporté à l’hôpital et sera auditionné lorsqu’il en sortira.

Copie transmise pour information, à Monsieur le Chef du Bureau de Liaison.

 Les deux sœurs dissimulèrent leur émotion avec difficulté. La joie de savoir qu’Augustin n’avait pas été assassiné par le stalker se mélangea à l’inquiétude de ses potentielles blessures. Lisa eut à peine le temps de photographier le document qu’une archiviste les pria de récupérer leurs affaires et de quitter les lieux avant la fermeture.

 Le groupe traversa la ville de Troyes jusqu’à la maison de campagne en pierres de calcaire louée par Evelyn. Abritée sous une pergola en bois, recouverte de glycines blanches, la secrétaire se prélassait dans un transat, son ordinateur portable sur les genoux, un cocktail posé sur une table basse.

 — Rude journée de travail, Evelyn ? plaisanta Lisa.

 — Vous croyez que j’ai passé des heures à glander ? Je suis épuisée, ronchonna-t-elle. L’autre tortionnaire m’a fait visiter le centre-ville au pas de course. Les Français sont encore plus désagréables que moi, j’ai les pieds en feu, et je n’ai toujours pas terminé de rattraper les bourdes de mon assistant.

— Kanku Daï[4] ! cria James.

 Richard et Claire sursautèrent. Au milieu de la pelouse, vêtu d’un jogging, d’un tee-shirt à manches longues et de son foulard, le majordome forma un triangle avec ses doigts.

 — L’autre cinglé recommence à faire son intéressant, marmonna Evelyn.

 James leva lentement les bras au-dessus de sa tête, les abaissa et enchaîna une suite de mouvements de Karaté impressionnants.

 — Ne vous formalisez pas. James est un sportif aguerri, expliqua Audrey.

 Lorsque les sœurs franchirent le seuil du logement, Jin-woo changeait la couche de Sarah. Lisa, Audrey et lui profitèrent d’une promenade pour faire le point des dernières découvertes, à l’abri des oreilles indiscrètes.

 — Donc, si je résume, soupira Jin, Philippe Bodmann a retrouvé la trace de Justin et Augustin a eu un accident.

 Lisa immobilisa la poussette et pointa son index vers le ciel.

 — Je crois que j'ai compris pourquoi le frangin a été envoyé dans les années quarante ! Je pense qu’il doit protéger papy de son demi-frère, Philippe.

 Audrey ramassa le doudou que Sarah venait de laisser tomber.

 — C’est peut-être aussi pour qu’il puisse vivre avec Éva ?

 — Je ne sais pas, répondit Jin. À mon avis, elle ne faisait pas partie du plan. Votre arrière-grand-père a demandé à Augustin de l’aider, pas de tomber amoureux d’Éva. Il est probable que votre frère ait altéré le cours du temps en entretenant une relation avec elle.

 — Tu racontes n’importe quoi ! s’exclama Audrey. Rien n’a changé pour nous depuis le début de son voyage !

 — S’il a modifié notre passé, nous ne nous en apercevrons pas, puisque ces évènements se sont produits avant notre naissance. Tu comprends ce que j’essaie de t’expliquer ?

 Sa belle-sœur donna un coup de pied dans un caillou.

 — Pas du tout !

*

* *

 Vers vingt-trois heures, après un repas convivial, tout le monde partit se coucher. Lisa traversa le salon pour se rendre à la seconde salle de bain du gîte, vanity à la main. Elle salua James qui se dirigeait vers l’escalier en se frottant l’avant-bras.

 Dans le couloir de l’entrée, accroché à une patère, son sac diffusait une faible lueur. Le cœur de Lisa s’emballa. Elle se hâta de vider ses affaires sur une console en bois. À la dernière page du journal d’Éva, des phrases scintillaient.

 Elle ramassa le carnet sans chercher à comprendre pourquoi il se réveillait, grimpa les marches deux par deux et se jeta sur son fiancé qui ronflait déjà.

 — Lève-toi, Jin ! Prends le babyphone et rejoins-moi dans la chambre d’Audrey. De nouveaux passages de l’histoire du frangin sont apparus !

[1] Jenga : « la tour infernale ». Jeu de société d’adresse et de réflexion dans lequel les joueurs retirent à tour de rôle les pièces d’une tour pour les replacer à son sommet. Le premier joueur qui fait tomber la tour a perdu.

[2] SS-Sturmscharführer : adjudant-major

[3] Référence au sketch : « Les chasseurs » des Inconnus.

[4] Kanku Daï : kata de karaté

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