II. Le fleuriste
Elle aimait tellement marcher seule dans les rues, lors de ses virées nocturnes.
E L adorait
L E
SE
P E R D R E
Pour mieux la retrouver.
« Ah ça y est ! Je la vois enfin ! »
Regardez-là
ELLE COURT
À GAUCHE ET À DROITE
Elle hume l’air frais.
Elle danse pieds nus sous les lampadaires.
Ses pieds sur le sol glacé, quelle sensation exquise !
Ses yeux captivés par cette lumière divine, quelle magie !
Cette lune ronde si parfaite, si gracieuse,
C’est pour toi que je suis venue ma tendre aimée !
Admirez-la.
Elle lui rend hommage,
Elle
T C
O E O U
U N M N
R M E
E
E I P U O T
Encore et encore,
Elle veut l’imiter,
Elle veut dessiner ce rond si parfait,
Soudain, elle trébuche,
A Ï E
Sur une pancarte,
« Regardez sur votre droite »
Elle tourne le regard.
« Qu’est-ce qu’il peut bien y avoir à droite »
Et là,
Quel délicieux spectacle,
Une vitrine,
des néons colorés,
« Oh, mais quelle est belle cette lumière artificielle ! »
Une voix rauque,
une fumée cancérigène,
Il l’interpelle
C O M M E N T O S E S – T U
« Que vous êtes belle ! »
Un homme caché dans l’ombre,
Un chapeau de mousquetaire,
Une pipe portée à ses lèvres,
I L S ‘A V A N C E V E R S E L L E
Elle a peur,
Elle veut prendre la fuite mais ses membres l’immobilisent,
Aurait-elle trop fait la toupie ?
« N’ayez crainte, je ne suis point un brigand mais un fleuriste.
Tenez, je vous l’offre. »
Elle a les yeux émerveillés devant ce nouveau butin,
C O M M E NT N E P A S L ‘ Ê T R E
Elle hume son parfum,
Une odeur mélangée de chocolat chaud et de guimauve, quel régal !
L
E
S
P
A
S
D
U
F
L
E
U
R
I
S
T
E
S’
É
L
O
I
G
N
E
N
T
« A E S C
T L ‘ O
T L A M
E E P M
N P E
D E N
E L T
Z L ?
E »
Au loin, un hurlement.
« Oh, les gens la surnomment possessivité ou encore jalousie »
Quel drôle de nom, se dit-elle,
Elle retourne vaquer à ses occupations,
Où en étais-je déjà ?
Ah oui, je tournais pour rendre hommage à ma moitié,
A T T E N D E Z
Pourquoi n’est-elle plus là avec moi ?
Je tourne pour elle depuis tout à l’heure et c’est comme cela qu’elle me remercie ?
Je savais bien que c’était une garce, au fond de moi.
E L L E SERRE LA P L A N T E D E T O U T E S S E S F O R C E S
Ses pieds
t l e nt
r b l
e m
sur ce sol enneigé.
Des courbatures à ses chevilles, elle sanglote.
Des larmes qui se transforment en gouttes de pluie,
U N S O U F F L E G L A C É
Entre ses dents, une voix perçante.
P O R T É E P A R L E V E N T
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