XVI. Les livres
Adolescente, j’observais énormément les livres que lisaient les autres filles.
Roman à l’eau de rose à souhait avec une fin toujours heureuse, comme on les aime tant.
De mon côté, mes livres de chevet étaient Bubble gum et Hell.
Je vouais, en effet, un amour inconditionnel pour la romancière, Lolita Pill.
Je vous en parle parce que je viens d’apprendre par ce charmant réseau social qu’est Instagram qu’il s’agirait de lectures de filles du XVIe arrondissement.
Je me suis dit qu’ils avaient absolument raison.
Alors voici deux charmants passages qui décrivent la vie idyllique des jeunes filles du XVIe à vous en faire pâlir de jalousie.
De surcroît, on y retrouve une romancière teintée d’une douceur extrême comme on n’en a jamais vu au cours du XXIe siècle.
Vous risquerez sûrement d’être aveuglée par l’extrême délicatesse de ses mots, alors je vous prierais avant de commencer la lecture de prendre votre plus belle paire de lunettes de soleil.
Prenez un seau aussi, car il est fort probable que vous vomissiez d’innocence au cours de votre lecture.
Car vous savez... Je préfère vous prévenir pour qu’il n’y ait point d’accidents…
C’est un livre tellement rempli d’amour, de joie et de bonne humeur adressée à ces jeunes filles que votre corps tout entier ne pouvant pas supporter autant d’altruisme se mettrait automatiquement à vomir de l’affection.
Pour une petite introduction en la matière, cette romancière glorifie à elle seule tout le charme de la vie parisienne et du XVIe arrondissement, dépeignant une vie de rêve, remplie de candeur, de couettes et de champagne.
Le plus beau roman à l'eau de rose.
Ce qui explique la raison pour laquelle il a tant bercé mon adolescence.
Bon trève de bavardage, je sens que vous êtes impatient de découvrir ces fameux passages attendrissants.
C’est parti !
Êtes-vous prêt ?
Bon, je vous sens pas vraiment assez enjoué.
Allez.
Un,
Deux,
Deux et demi
Deux trois-quarts
Trois.
Faisons un exercice de respiration avant pour se préparer psychologiquement, vous le voulez bien ?
Allez, si.
Soyons fou,
Cela nous évitera les accidents que je vous ai cités.
On souffle
On expire
On souffle
On expire
On souffle
On expire
On souffle
On expire
On souffle
On expire
On souffle
On expire
On souffle
On expire
On souffle
On expire
On souffle
On expire
On souffle
On expire
On souffle
On expire
On souffle
On expire
On souffle
On expire
On souffle
On expire
On souffle
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On souffle
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On souffle
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On souffle
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On souffle
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On expire
On souffle
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On souffle
On expire
On souffle
On expire
On souffle
On expire
On souffle
On expire
On souffle
On expire
Je pense que le compte est bon.
« Les filles du XVIe portent des manteaux de fourrure et des montres Cartier, pleurent pour un oui ou pour un non, et simulent des orgasmes. Elles sortent à quatorze ans, tapent à quinze, sucent à seize. À dix-sept, elles se font dépuceler par le fils de quelqu’un... »
« Quel âge as-tu ? — Soixante-deux ans. — Dis-moi dans quoi tu roules, et je te dirais qui tu es. — Bentley — Tu es l’homme de ma vie. »
Est-ce que tout va bien, mes chers lecteurs ?
J’espère que personne n’est devenu aveugle devant tant d’adoration pour la jeunesse dorée et que vos intestins n’ont pas été trop secoués devant tant d’amour.
Pour les autres, si vous n’êtes toujours pas convaincu par cette adoration envers les jeunes adolescents embourgeoisés, je peux toujours vous conseiller de lire 99 francs.
Il paraît que c’est des lectures de publicitaires.
Je suis tellement heureuse que les gens lisent les livres qu’ils critiquent, n’empêche !
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