Chapitre 26 - VP Benjamin
Pendant les mois qui ont suivi, j’ai acheté de nombreux objets, plus ou moins douloureux ou excitants, que j’essayais sur elle sans rencontrer trop de résistance. Elle me soupçonna aussi d’avoir acheté un canapé fait sur mesure pour lui mettre des corrections mais ce canapé avait été commandé avant que je ne puisse commencer à lui faire ce que je voulais. Peut-être qu’inconsciemment, ça avait quand même été le cas.
Une fois, je l’ai prise dans mes bras en face à face et je lui ai demandé :
- Pourquoi tu ne me regardes jamais dans les yeux ?
Elle a essayé de me défier du regard, a tenu seulement quelques secondes puis m’a demandé :
- Pourquoi vous ne m’embrassez jamais ?
Je l’ai lâché et je me suis sauvé tellement j’avais honte. Je ne savais pas vraiment lui répondre. Aucun homme ne décide qu’il ne va plus jamais embrasser une femme après s’être fait larguer. C’était dans ma tête. Mais je ne pouvais rien faire. J’aurai voulu l’embrasser. J’en crevais d’envie. Mais non, je n’y arrivais pas.
A force de lui courir après, j’ai fini par trouver un truc encore plus excitant que de lui mettre une fessé : j’allais la voir à ses matchs de handball lorsqu’ils avaient lieu à domicile. Lui faire l’amour après l’avoir vu dans un tel état d’intensité, de puissance malgré sa petite taille, et son air de vainqueur dans les yeux. Et le meilleur, c’était encore quand elle perdait ! Elle avait une rage de dingue ! Elle se vengeait sur moi et je devais la maîtriser pour ne pas qu’elle me fasse mal. Cela me permettait aussi de la voir pendant le weekend. Je ne pouvais pas tenir deux jours. Et il fallait bien l’avouer : au moins, j’étais sûre qu’elle ne voyait pas un autre gars. Je n’aimais pas tellement son entraineur d’ailleurs, il la regardait un peu trop intensément.
Je m’amusais aussi du fait qu’elle me cachait à ses coéquipières. Elle ne jetait jamais un regard vers moi, et même lorsqu’elle m’apercevait à mon arrivée, elle faisait semblant de rien.
Elle me rejoignait à ma voiture en sortant et entrait sans dire un mot. Elle m’a juste grondé la première fois, sans trop de conviction, en me disant qu’elle ne pouvait pas rester car elle devait rejoindre ses copines pour l’after. Nous restions donc dans ma voiture ou dans son appartement pour un petit coup rapide, et je la remmenais où elle voulait.
Je ne sais pas si c’est parce qu’elle cherchait à m’énerver, mais elle faisait de plus en plus de choses qui méritaient des fessés. Un après-midi, sans m’en avoir touché un seul mot, elle a envoyé un message à tout le comité de direction opérationnel pour les convoquer à une réunion le lendemain à 9h avec pour sujet « Comment obliger les commerçants à passer au 0 déchet ? ». Tout le monde a cru que j’étais au courant donc personne n’a rien osé dire. Comme par hasard, et comme si elle avait la moindre chance d’échapper à ma vengeance, elle a disparu vers 16h30, soit trois minutes après avoir envoyé le message.
Le soir, je n’ai même pas eu besoin de parler dans son interphone, elle a ouvert immédiatement. Elle m’a reçu avec son air furieux, prête à me tuer, comme si c’était moi le coupable. Mais comme à chaque fois, elle s’est laissé faire quand je lui ai attrapé les mains dans le dos et que je l’ai tiré en arrière pour l’installer confortablement en travers de mes genoux.
- Ça va être une vraie fessé, Laetitia.
- Je ne vois pas pourquoi.
- Ne me refais jamais ce coup-là !
- Si je vous en avais parlé, vous auriez dit non !
- Nous n’obligerons pas les commerçants à faire quoi que ce soit…
- C’est ce qu’on verra !
Bon sang, qu’elle était énervante !
Disons que j’y suis allé un peu plus fort que d’habitude, c’est-à-dire que j’ai réussi à lui mettre dix bonnes claques bien appliquées au milieu des fesses parce que c’est là qu’elle aimait le mieux, contrairement à ce que j’avais vu une fois. Elle avait à peine les fesses rougies que j’étais déjà derrière elle en train de lui lécher tout un tas d’endroit et qu’elle ondulait du bassin d’un air victorieux, pour m’aguicher encore plus parce que nous savions tous les deux que, si je n’arrivais jamais à lui mettre une vraie fessée, c’était parce que j’avais beaucoup plus envie d’elle que de lui faire n’importe quoi d’autre.
Le lendemain, à la réunion, tout le monde était présent : le directeur de 4C, Jessica, Bruno, Mathieu, et Julien, à mon plus grand énervement.
J’ai immédiatement annoncé que je n’étais pas au courant de cette réunion, en insistant sur le fait que Laetitia avait désormais bien compris qu’elle n’avait pas à convoquer de comité directionnel sans m’en parler avant, ce qui a comblé le directeur de 4C et Jessica, d’après leur sourire mesquin. J’ai enchainé sur le fait que j’étais très intéressé par le sujet du jour mais que je souhaitais changer le titre de cette discussion en « Inciter les commerçants à passer au 0 déchet ». Laetitia a protesté en annonçant tout un tas de chiffres effrayants sur la fin du monde et en anticipant les retombées positives sur le groupe Comexp. J’ai annoncé les possibles retombés négatives pour le groupe, et notamment, le fait de perdre la moitié de nos commerçants. 100% des stocks arrivent sur des palettes de cartons suremballés. Avant que les commerçants ne puissent faire quoi que ce soit, il fallait déjà agir sur des centaines d’usines partout dans le monde, ça n’avait aucun sens. Mais j’étais pour le principe de voir les autres moyens d’actions que nous avions. Devant son air buté, j’ai fait un référendum :
- Ok, qui est pour changer le nom de ce projet en « Inciter » au lieu d’« Obliger » ?
Tout le monde a levé la main, sauf Julien et Mademoiselle Biscuit bien sûr, mais d’un coup, Julien a levé la main en s’adressant à elle :
- Laetitia, tu sais très bien que c’est impossible ! On pourra passer à l’étape suivante dans cinq ans, ou malheureusement dix !
Elle l’a regardé d’un air furieux comme elle ne m’avait jamais fait, ce qui, dans l’état de bonheur total dans lequel je me trouvais depuis quelques secondes, m’a transpercé de jalousie. Même ça, elle ne me le donnait pas à fond !
Elle est sortie, et je suis le seul à avoir compris qu’elle était en train partir plus sérieusement que d’habitude. J’ai pris ma veste en deux secondes mais j’ai réussi à la rattraper devant l’ascenseur. Dès qu’elle m’a vu, elle s’est précipitée dans l’escalier de secours, du haut de notre quatorzième étage, mais j’étais aussi rapide qu’elle et je l’ai attrapée par le poignet avant qu’elle ne prenne la première marche. Je l’ai collée contre le mur et je l’ai embrassée. Bon sang que c’était bon ! Je crois presque que ça valait le coup de se frustrer pour pouvoir vivre cette intensité ! C’était doux, et surtout très excitant. J’ai embrassé sa lèvre inférieure, puis je me suis emparé de sa bouche toute entière et je suis allé chercher sa langue. Ça a duré à peine quelques secondes, puis je me suis ressaisi. Je suis resté collé contre elle et je lui ai murmuré :
- Bon sang, Julien qui prends ma défense plutôt que la tienne, moi qui croyais que vous sortiez ensemble…
- C’est vraiment ça, le sujet, là ?
- Tu ne peux pas savoir à quel point…
- Je ne crois pas que vous soyez autorisé à avoir le moindre sentiment de jalousie à mon égard !
- Je crève de jalousie à chaque fois qu’il te regarde.
- N’importe quoi, vous m’étouffez ! Dans tous les sens du terme…
- Vraiment ? Donc toi, par exemple, ça ne t’embêterait pas si, ce soir, je passais la nuit avec Jessica ?
Elle a eu un regard furieux, presque autant que celui qu’elle venait de lancer à Julien. J’ai continué :
- Alors je te propose un marché : je vais terminer cette réunion avec Julien, c’est lui qui sera responsable de ce dossier. Ce soir, quand je vais venir sonner chez toi pour te mettre, enfin, une vraie fessée : soit tu m’ouvres, soit je rejoins Jessica, pour la nuit, ou peut-être que ça donnera sur autre chose, après tout !
Elle m’a regardé dans les yeux, ce qui m’a fait une drôle d’impression tellement ça arrivait rarement et elle a murmuré :
- Je m’en fiche, parce que vous m’avez embrassé !
J’ai répondu en murmurant dans son oreille également :
- Oui, et ça n’arrivera plus tant que tu ne me donneras pas plus. Je veux plus de toi. Je veux que tu me parles, je veux aller au cinéma,…
- Vous voulez rencontrer ma famille, peut-être ?!
- Non, ça pour le moment, non… Mais je suis sûr que ta mère serait ravie. Je la vois souvent, tu sais !
- Si vous lui faites la moindre allusion sur moi, je vous massacre !
Elle m’a repoussé d’un seul coup et elle est retournée à l’ascenseur en lançant un doigt d’honneur vers les autres, pendant que je retournais m’installer.
Le soir, elle a ouvert sa porte après quelques secondes, histoire de me faire attendre, et elle n’a pas dit un seul mot pendant la longue correction qu’elle a reçu. Parce que pour la première fois, j’avais gagné !
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