Chapitre 1 : Casse nocturne

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Sur Arasta, une lointaine région humaine aux dons de détections d’auras. Dans une ruelle en pleine nuit, devant un grand bâtiment gris à trois étages, deux individus gardent l'entrée.

Ils sont à l’abri d'une pluie battante dans une avancée de l'endroit à l'aspect assez commun. Ils sont ordinairement vêtus de smokings noirs avec des lunettes de soleil et portent à leurs ceintures de simples pistolets d'agents de sécurité. Ils discutent tranquillement sans se soucier de ce qui peut se préparer au lointain.

La scène n’intéresse guère une troisième personne qui accroupi les surveillent en douce sur le toit. L'eau clapotante et la faible luminosité d'un lampadaire ne gênent pas cet être étrange. Il semble avoir une bonne vision, possède sur chacune de ses mains, une plaque de métal. Il a une silhouette d’humain presque ordinaire, vêtu d'un survêtement noir sans manche et d'un ceinturon auquel pendent deux pièces circulaires orangées. Le reste de son corps athlétique et ses bottes sont recouverts d'une protection noire bleutée lui offrant un camouflage et une imperméabilité pour une bonne discrétion.

La pluie bruyante et battante continue de tomber, pendant qu'il reste quelques instants posté au-dessus des gardes ignorants. Puis, il se relève et se retourne pour avancer vers le milieu du toit en faisant attention aux morceaux de pierre qui risquent de tomber. Durant sa marche, on peut apercevoir accroché à son dos, un étrange et grand disque, anneau avec des triangles. Arrivé sans encombre au centre du toit du bâtiment, il décroche le disque et s'accroupit pour le poser sur une surface légèrement stable.

Il touche deux des petites formes et active alors en silence l'objet qui révèle d'abord un liquide violet puis donne une vue sur l’étage situé sous le toit. Le champ de vision fait comme un puits où les étages et les pièces apparaissent au fur et à mesure que le quidam règle le curieux iris. Au deuxième étage, il y a une chambre forte assez sécurisée. Devant celle-ci, il y a juste un garde, avec plusieurs caméras de surveillance et quatre autres personnes aux alentours. Le contenu des autres étages ne semble guère intéresser le curieux individu.

Toujours baissé, il désactive son engin et le range dans son dos. Puis, il décroche les deux pièces caudales à sa ceinture pour les rassembler dans une main. Il prend une inspiration et passe au travers du toit, il se téléporte à l’étage visé. Ainsi, il accède sansdifficulté, se réceptionne en douceur et souplesse. Un garde le voit, mais trop tard, car la pièce circulaire vole et l’assomme dans un bruit sourd. Dans un bruit de fer heurtant nuques, matériels et sol, dans chaque étage comme à l'extérieur, les gardes et caméras sont vite neutralisés par le projectile qui parais se mouvoir de lui-même. L’objet emprunte en planant les escaliers, passe entre les portes et frappe tous ceux présents sur son passage et même les deux vigiles postés à l’extérieur. Pendant que tout le monde s'écroule, l’intrus avance en se dandinant joyeusement et en chantonnant un vieil air de jazz.

Devant la chambre forte, un garde à l’aspect robuste brandit son arme-à-feu vers l’intrus. Celui-ci tout en continuant d'avancer serre juste les poings et entrechoquent les plaques métalliques. Le garde tire, mais la balle file dans le vide sans rien toucher. Le cambrioleur s’est téléporté avant l’impact et d'un seul coup de poing, il projette le pauvre garde contre la porte de la chambre-forte. Le gardien percute la lourde porte et la fait tomber de ses gonds pourtant très solides. Les alarmes s’allument et s'éteignent aussitôt, l’espèce de drône revient à son propriétaire et se re-divise de lui-même pour se raccrocher à la ceinture.

Au centre de la pièce, sur un socle brille d'une couleur dorée, une grosse perle de la taille d'un crâne humain. L’homme en noir enjambe la porte et le corps assommé et traverse tranquillement la pièce. Il reprend le disque dans son dos pour le positionner sur la vitre de la sphère. Il applique une légère pression et le couvercle éclate en morceau. La perle est alors absorbée à travers le liquide et l'individu range son portail-portatif. Il marche jusqu'au mur donnant sur l’extérieur et se téléporte pour accéder à une ruelle demeurée silencieuse.

À peine sortit, une lumière venant du ciel l'illumine et une voix pouvant provenir d'un haut-parleur se fait entendre.

– Pas de gestes brusques, Zakary Dével, vous êtes en état d'arrestation pour ce vol et les précédents ! Veuillez obtempérer et tout se passera bien !

– Si vous croyez que vous pouvez me retenir ! Ah, ah, ce n'est pas un simple dispositif qui va m’arrêter. Répondit l’interpellé, tout en rigolant et en voulant se positionner hors du faisceau lumineux.

– Ne pensez même pas pouvoir vous enfuir cette fois ! Cette lumière a été conçue pour empêcher l'utilisation de tous pouvoirs et technologies, y compris les vôtres ! Veuillez lever les mains l'air avec votre Disque-dimensionnel bien en évidence.

– Ok, vous avez pour le moment la situation en main et vous avez aussi le sens du style. Bravo, puisqu'il faut un jour se faire prendre, autant le faire avec classe.

Les mains tendues et le disque levé vers la source de l’halo, Zakary se laisse transférer vers un module, positionné dans le ciel à plusieurs kilomètres d’altitude. À l'intérieur, l’homme débarque en ne comprenant pas ce qu'il se passe. Autour de lui il y a une table avec des fauteuils en cercle et un tableau holographique représentant un vaisseau. Tout cela lui est très familier.

Celui-ci est de forme à peu près ovale, gris avec des dorures et des bandes bleues sur les côtés. Sous la coque avec les stabilisateurs déployés, il y a un long compartiment rectangulaire servant de cale d'atterrissage. Le véhicule possède deux réacteurs latéraux et un plus grand à l’arrière, ainsi qu’un module-aileron dorsal. Situé à l'avant, le cockpit est visible et protégé par un renfoncement et une vitre. Le vaisseau est plus fait pour la vitesse et l'exploration que pour le combat aérien.

- Qu'est-ce que je fais dans le Comète ? Je ne suis pas censé être arrêté ? S'interroge-t-il d'une jeune voix avant d'apercevoir une silhouette dans l'obscurité du cockpit.

- Ne bouge pas Dével, un geste brusque et je tire ! Ordonna la mystérieuse personne en le pointant avec un flingue noir d’un pointeur lumineux.

Sa voix est celle d’un jeune, sûrement un bleu. pense Zakary.

- Holà le nouveau, on peut discuter. D’où vous m’interpellez à bord d’une propriété privée ? C'est illégal ce traquenard.

- C'est vous qui parlez de légalité. Je vous avais pourtant prévenu. Hasta la vista !

Un bruit de coup de déflagration se fait entendre, mais aucun projectile ne part. Et Zakary qui s’est encore téléporté surgit derrière le tireur.

- Aziz ! Bah alors, Tenjie on menace son petit copain. Tu as quel âge pour ce jeu puéril ?

Raille le mutant en découvrant son interlocuteur.

- Le même que toi, gamin voyageur et voleur. Répond une voix féminine plus courtoise et enjouée.

Un module de lumière s’active et révèle l'apparence de l'intruse. En effet, il s'agit d'une jeune femme d’à peu-près vingt-cinq ans. Elle est de peau légèrement blanche, les cheveux mi-longs rouges avec une mèche argentée. La demoiselle porte une combinaison de mécanicienne grise et un peu salie. Tenjie est plutôt jolie, de silhouette fine et élancée. Elle trouve très plaisante, la situation dans laquelle elle a embarqué son compagnon.

- Alors Zaky, on pique des perles maintenant. Je mérite tant ton égard ? Ricana-t-elle tout en rengainant son arme.

- Tenjie, qu'est-ce que tu fais ici ? Pourquoi as-tu pris le Comète pour venir me voir ? Pourquoi cette mise en scène ? Submergé de questions, Zakary n'en revient pas, il est à la fois surpris et content de la voir.

- Justement Zaky, au vu de notre relation, je peux me le permettre. Allez mon grand, le message d’appel et moi on ne peut attendre ton retour. Lui fit-elle remarquer en rengainant le révolver.

Le surnommé Zaky soulève sa capuche tendit que sa copine abaisse son masque dissimulant son sourire. Ils s'embrassent et s’étreignent un court instant, puis s'écartent. La lampe mobile fait le tour de l’intérieur du vaisseau laissant alors entrevoir le visage du jeune homme. Il est métis, couleur café, les cheveux bruns et très courts. Il se positionne dans l'espace le plus large du Comète. Il retire la tenue de protection bleutée. Il est plus grand d'une tête que Tenjie et a une allure assez sportive. Il garde son survêtement et se dirige dans un coin du vaisseau vers la petite table où il dépose le disque qu’il avait toujours en main.

Pendant ce temps, Tenjie entreprend une vérification technique en visualisant plus en détail la projection holographique. Sur la table, l’énorme perle sort du mini-portail entouré d’une bulle transparente qui la fait léviter.

- Sacré trésor que tu as ramené, c'est rare une Perle Kayos. Le contenu doit en valoir l'effort, tu m’épates de plus en plus. S’exclame Tenji tout en s'affairent à ses analyses.

- C'est vrai que c'est très recherché, mais je ne suis pas assez curieux et fou pour tenter de percer le mystère. D’ailleurs, l'Antiquaire m'a promis un bon prix pour la livraison. En tout cas, ça fait plaisir de te voir t'intéresser à mon boulot. Répondit-il calmement en appuyant sur des boutons du meuble pour faire apparaître un compartiment.

- C'est tout à fait normal, sur Catoun, je m’ennuyais au mien. Mais je suis surprise que tu faces encore confiance à cet individu corrompu jusqu'à l'os. Prononça-t-elle en éteignant le tableau de visualisation.

- Si je donne aux autorités une telle chose, je suis sûr de pouvoir dire adieu à ma profession de chasseur d'artefacts. L’Antiquaire n'est guère appréciable, mais au moins je serai payé pour ma mission. Rétorqua Zaky en entrant une série de numéros et de lettres pour enfermer le colis dans une sorte de boîte sécurisée.

- Et tu avais besoin d’assommer tout le monde ? Tu ne pouvais pas être plus discret ? Fit-elle remarquer en se dirigeant avec aisance vers le tableau de bord de l'avant.

- La chambre disposait d'une fermeture extérieure accessible aux gardes en cas d'alerte. L'endroit avait été prévu pour être quasiment inviolable et extrêmement protégé. Alors, c’est quoi le message d’appel, ma petite dame ? Dit-il en la suivant après avoir entreposé la boîte dans un renfoncement du vaisseau.

- On te demande sur Dorinka, une histoire d’artefact enfouie si j’ai bien compris. Ma connaissance du binage n’est pas aussi bonne que la tienne. Déclare-t-elle en allumant le cockpit.

- Si tu permets que je certifie cette traduction. Hum Dorinka, si ma mémoire est exacte ; ce n’est pas à côté. On va devoir passer un tunnel dimensionnel à proximité de la région Félonse dans le secteur lion. Clama Zakary en s’installant à un des deux sièges de pilotage.

- Félonse est la région des Fauvars si je ne m’abuse. Une espèce de félins anthrop maîtrisant le fluide. Ils sont très dangereux et n’aiment pas beaucoup les humains à ce qu’on dit. Je n’aimerai pas avoir à les croiser. Prononce-t-elle tandis que son compagnon écoute la transmission bipée.

- Oui, c’est exact et Dorinka est bien notre destination et plus précisément l’arène d’un des dojos les plus célèbres. Le renommé Tosnac, qui accueille un championnat avec un artefact enfoui à la clé. Mais tout cela est propriété privée. Je ne pense pas que le Must actuel soit enclin à céder l’objet quel qu'il soit à n’importe qui. Surtout si ce champion est un Mercenaire de l’Ombre. C’est ça, c’est le Ronin Oskan, qui me contacte pour s’assurer de la récupération de la relique à qui de droit.

- Un vieux pote à toi à ce que je sens, hein mon mercenaire préféré. Eh bien, on l’a suffisamment fait attendre en route pour Dorinka !

- Toujours aussi pleine d’entrain ma chère Oni, accroche toi, on va décoller. Zaky actionne les manettes faisant vrombir le Comète.

Tenjie rentre les coordonnées et s’attache. Le couple est prêt au départ, le moteur s'allume et les réacteurs latéraux se déploient. Les stabilisateurs se coupent et la mise à feu des réacteurs s’intensifie. Un bruit fort d'enclenchement et d'un coup, le vaisseau s’élance dans le ciel laissant une traînée de nuage. Le Comète disparaît vers sa destination, le voyage s’annonce rapide et sans perturbations à l’horizon...

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