Chapitre 9

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Quand ils furent dans l’hélicoptère en chemin vers la France, As put enfin souffler. Ils l’avaient fait. Ils étaient allés dans un pays ennemi, affronter des soldats armés et ils avaient pu sortir de ce cauchemar sans trous dans leur chair. Un miracle.

Quand il y repensa, il pensa à un signe divin de son ange gardien qui lui prévoyait d’autres choses à vivre. Il se revoyait face à Hermen sous la menace du lieutenant, et ces trois soldats prêts à tirer sur lui. Il avait regretté d’être athéiste à ce moment, une prière lui aurait bien soulagé. Autrefois, il aurait pu croire en un Dieu, mais la réalité de la vie lui avait détruit ses rêves.

Sa dernière bataille l’avait bousillé de l’intérieur. Il n’était plus qu’une coquille vide qui ressassait sans cesse les hommes qu’il avait tués. S’il avait eu la vie d’autrui entre ses mains, pourquoi devrait-il croire en une divinité suprême ? Les autres avaient la sienne entre les leurs, et du jour au lendemain, il pouvait être envoyé sur le front et tué à la première seconde comme ce qu’il avait failli se passer en Colombie.

Mais là, il était en vie. Il pouvait sentir son cœur battre comme un fou dans sa poitrine, l’excitation de la pression qui redescendait, le soulagement de ne pas faire pleurer sa mère, la joie de pouvoir encore changer son avenir.

— Je n’arrive pas à croire qu’on soit en vie. Montre-le, je veux le revoir.

— Non. Pas quand on est entourés. Je ne fais confiance à personne.

Ah. La revoilà, cette réalité. Il avait oublié une minute la rationalité de leurs émotions. Il était sur un nuage et se considérait comme meilleur ami avec Hermen. Ils avaient vécu quelque chose de fort qui les avait reliés, c’était une connexion qu’on n’oubliait pas, qui perdurait jusqu’à la mort, une unicité qu’on appréciait avoir sans la souhaiter à d’autres. Mais non. Ce n’était pas réciproque et la véracité de leur relation était qu’ils ne se connaissaient que depuis quelques jours.

— Pas même moi ? Je t’ai sauvé la vie.

— Surtout pas toi. Et moi aussi, je t’ai sauvé la vie. Sans moi, ils t’auraient tué.

— On est quittes alors. N’empêche, quel papillon ! Allez, pour détendre l’atmosphère, tu aurais une autre anecdote sur cet insecte assez surprenant ?

— Tu sais pourquoi on appelle ça butterfly en anglais ? Littéralement, mouche du beurre. Au Tibet, on les associe aux produits laitiers. Et oui. Ils sont attirés par les fleurs, alors quand il y a une masse de lépidoptères près de leurs yaks, au printemps, ils savent que leurs yaks vont se faire un festin avec toutes ces fleurs. Donc le mois suivant, il y a une abondance de lait. Là-bas, les lépidoptères signifient une bonne production laitière et la prospérité économique.

— C’est assez marrant quand on sait que celui qu’on a récupéré vaut des milliards.

Hermen n’était pas quelqu’un de méchant, malgré la distance qu’il instaurait avec les gens, il avait la gentillesse d’un enfant. Toujours là pour tendre la main, avenant, passionnant. C’était un gros sacrifice que le monde allait regretter. Quelqu’un d’éperdument pur, loin de la corruption des âmes que le capitalisme avait engendrée, loin de toute cette saleté dans laquelle l’homme se roulait.

Il n’avait que la justice en tête, celle qu’on croyait morte depuis tant d’années, celle qu’on pensait ne jamais retrouver. Il était elle, et il allait mourir pour elle. Il se fichait de la reconnaissance, de la récompense, de la célébrité, son acte était lavé de toute débauche. Ce n’était plus que lui et le lépidoptère.

As avait deviné la générosité qui résidait en lui. Un homme bon avec un objectif bon. C’était probablement pour ça qu’il avait dû mal à se décrocher de lui. Il avait ce désir, non, ce devoir de le protéger coûte que coûte. D’être là à chaque instant pour que les charlatans ne puissent pas l’approcher. De le pousser à aller jusqu’au bout de son but.

Il l’avait suivi en Colombie et il continuait à l’autre bout du monde. Ils avaient été accueillis à Paris avec discrétion, comme s’ils ne venaient pas de sauver la planète d’un effondrement économique. Quoique, ce n’était pas encore gagné. Si les militaires qui les entouraient connaissaient le butin dans le sac à dos de Hermen, ils ne les auraient pas laissés filer aussi facilement.

As s’était empressé de rejoindre sa voiture à une heure de marche avec le lépidoptériste, avec cette boule au ventre de se faire démasquer. Merde, ils avaient des milliards sur eux. Et s’ils se faisaient braquer ? Et si les soldats colombiens débarquaient de nulle part ? Ou si les nations entières étaient déjà au courant de leur vol ? Si… Des tas de si lui montèrent au crâne.

Il n’avait que sa mort prochaine en tête, une obsession qui ne le quittait plus depuis qu’il avait posé un pied à terre en France, qui le dévorait comme un ver dans son estomac, qui allait sûrement le tuer avant que d’autres le fassent.

Quand ils trouvèrent sa voiture, que les portes se fermèrent et qu’ils les verrouillèrent, il souffla fortement, passionnément, comme un étranglé qui retrouvait l’air dans ses poumons. Ça y était, il ne pouvait plus arriver grand-chose. Au moins pour les prochaines heures.

— Je vais faire une crise cardiaque si ça continue. C’est trop de pression de se trimballer ce machin.

— M’en parle pas. Je deviens parano avec cette histoire. J’ai l’impression que tout le monde nous fixe parce qu’ils savent. Mais ça va maintenant. On va aller chez moi, j’ai de quoi le protéger. C’est à une heure d’ici.

— On n’a pas beaucoup de temps. On a rendez-vous avec Périllard ce soir, dans quatre heures. On n’aura que deux heures pour respirer.

Le trajet se fit en silence, peut-être à cause de l’épuisement de ces derniers jours ou simplement la tension de se faire attraper par des micros cachés dans les recoins. Aucun des deux n’avait envie d’en placer une, c’était tout juste s’ils osaient bouger. L’heure avait été longue, bien trop pour aussi peu de kilomètres. Leur visage de déterrés, avec des cernes triples et violacés, des joues creusées par la faim et un teint cadavérique, tu pouvais admirer le désespoir qui les domptait.

Mais une fois chez Hermen, tout changea. Ils retrouvèrent l’espoir d’avoir un lieu sûr, de se poser dans un canapé, de faire une sieste, de manger, de tout. Même si ce n’était qu’éphémère et qu’ils perdraient cette sensation de confort dès le lendemain. Mais surtout, ils recouvrèrent la parole.

— T’étais pas obligé de me suivre jusqu’à chez moi.

— On m’a ordonné de te surveiller. En tout cas, jusqu’au rendez-vous. Là, j’aviserai. Je suis assez surpris de voir que tu habites dans une jolie petite maison. Je t’imaginais plutôt vivre dans un appartement miteux aux volets constamment fermés. Bien que toutes ces bestioles me mettent un peu mal à l’aise.

La petite maison à laquelle il faisait référence, c’était un logement sans étages, perdu dans un village que même les campagnards ne connaissaient pas. Les voisins se faisaient rares, le calme était assourdissant, presque oppressif en cette période où tout était suspect, surtout le silence. Mais l’intérieur était tout autre ; un salon lumineux décoré de meubles en bois anciens, des lampes, des fleurs, des terrariums jaillissaient peu importait où ses yeux se posaient. La pièce était lumineuse, si bien qu’il fut ébahi de voir ses préjugés s’anéantir en une seconde.

Il suivit Hermen s’enfoncer dans l’habitat, et là. Là. Le cliché du lépidoptériste resurgit. Des documents sur chaque coin de tables, partout, absolument partout. Et d’autres terrariums, environ une vingtaine, peut-être une trentaine. Avec des chenilles, des chrysalides, des papillons, avec de la vie partout dans cette maison. Sur le mur, des tableaux de lépidoptères morts qui se suivaient le firent frissonner. C’était glauque ça par contre.

Le spécialiste était agité par l’idée de trouver de la place. Il poussa ses piles de dossiers, regarda chaque espace enfermé au cas où il en trouverait un vide, mais à chaque fois, c’était soit une chenille qui se cachait dans des fleurs ou des chrysalides dissimulées dans des amas de feuilles. Il avait sa boite transparente avec le trésor dans ses mains, quelques soupirs de râles s’échappèrent. Ah, il était exaspérant à ce moment-là.

— J’ai pas le temps pour tes critiques. Ce lépidoptère est vraiment sublime. Je n’ai jamais vu ça.

Il continua de le manipuler avec ses mains comme un rat qu’on examinerait. Il la regarda sous tous ses aspects, en bas, en haut, à droite, à gauche, partout. Il fut fasciné par ce qu’il voyait, comme une chose qu’on ne percevait qu’une fois dans sa vie. Quelle chance, c’était incroyable de pouvoir le toucher.

— Bon, s’agaça As, mets-le dans l’aquarium là. Sinon, il va s’envoler et on va galérer pour le récupérer.

— Y a pas à s’inquiéter pour ça. Les lépidoptères sont des animaux à sang froid. Leur température corporelle dépend de la température extérieure. Ils doivent absorber la chaleur du soleil pour voler sinon ils en sont incapables. Et vu qu’il est resté enfermé dans le noir pendant longtemps, il ne peut pas s’envoler. C’est bien pour ça qu’ils s’acclimatent au temps, soit en migrant vers des régions plus chaudes durant la saison froide, soit en se réfugiant dans les maisons, les cavités des arbres et tout ce qui peut les protéger. C’est pareil pour les chenilles, elles s’enfouissent dans le sol ou dans des débris végétaux. Il n’y a que les œufs et les chrysalides qui sont tenaces face au froid.

— Je ne savais pas. Je pensais qu’ils volaient comme des oiseaux le feraient. Je comprends mieux pourquoi tu es passionné par les papillons, c’est vrai qu’ils sont pleins de ressources.

— Oui, ce sont des êtres surprenants. Ici, elle se sentira mieux.

Il trouva un terrarium vide et prêt d’utilisation, d’environ quarante centimètres de longueur et une trentaine de hauteur, rempli de branches, de fleurs, de plantes et de on-ne-savait-quoi encore. Un bel objet dans lequel le papillon se sentirait bien.

— Elle ?

Il attrapa la bête dans sa main, celle-ci se laissa faire, ses minuscules pattes posées sur son index. Elle était lourde, bien plus qu’habituellement. C’était comme si ses écailles étaient faites en un matériel comme du plomb. Il pensa à moins d’un quatre cents grammes, mais pas loin non plus. Sacrée bestiole. Ses yeux ne se décollèrent plus d’elle, obnubilés par ce qu’elle renvoyait, oui, toujours aussi magnifique.

Il souleva sa main au-dessus de sa tête et l’examina en long et en large, sous tous ses angles et ses aspects, partout et encore partout, une troisième fois au cas où il n’aurait pas remarqué quelque chose.

— Oui. C’est une femelle, maintenant que j’ai le temps pour l’observer, j’en suis sûr. Son abdomen est assez gros pour être une femelle. D’ailleurs, on devrait lui trouver un nom d’espèce.

— Hum. Tu devrais l’appeler apocalypse, vu toute la merde qu’elle a créée.

Il la posa dans son nouvel habitat, loin du stress et de l’agitation des salauds de gouvernements. Ici, elle se plaira, il en était sûr. De toute façon, il fera tout pour que ce soit le cas. Il sera sa chose, son esclave, toute son âme n’existera que pour la satisfaire, pour l’aimer, la rendre heureuse. Ici, elle sera en sécurité, il l’affirmait.

— Palypsis, qu’en dis-tu ?

— Qu’est-ce que ça veut dire ?

— C’est un mélange entre papalotl. C’est comme ça qu’on dit papillon en nahuatl. Et apocalypsis en latin. Palypsis, ça me semble bien.

As avait fouillé le frigo et était parti prendre une douche tandis que Hermen était… un surhomme ? Obsédé par l’insecte, il en avait oublié ses besoins primaires. Il n’avait pas mangé depuis, wôw, plus de vingt-quatre heures. L’adrénaline ne redescendait pas, son organisme était stimulé par la peur de se faire tromper et la passion d’étudier une espèce unique.

Il ne souhaitait que ça, le regarder, l’examiner, l’observer, l’étudier, l’analyser, et encore une fois, puis une seconde et jusqu’à ce que ses yeux l’abandonnent. Il s’était assis devant le terrarium et le fixait sans cesse comme s’il n’était plus qu’un robot programmé pour le surveiller. Il ne pensait plus à rien d’autre que le palypsis, à tout ce qu’il avait traversé, à sa naissance et sa mort, à ce qu’il allait devenir et ce qu’il avait enduré. Fascinant.

Il ne s’arrêta jamais de l’admirer, même quand As revint et qu’il lui sortit des banalités qui n’avaient aucune importance, histoire de combler le silence embarrassant. Quand il lui proposa à manger, un verre d’eau, une sieste, quoi ? Une sieste ? Jamais de la vie.

— Jamais je te laisserai seul avec elle.

— Je ne vais pas te la piquer, ton âme sœur.

— Il nous reste trente minutes. Faudra bien que tu manges et que tu te laves. Si tu ne l’avais pas remarqué, tu sens la sueur. Tu ne peux pas aller voir le ministre de la Défense comme ça.

Bon… Puisqu’il faut le faire, mais ça sera fait de contrecœur parce que Hermen n’en avait aucune envie. Il s’empressa d’enlever ses vêtements et sous la douche, il s’imagina tant son camarade embarquer le palypsis avec lui qu’il n’arriva plus à tenir son savon en paix.

Il angoissait à force de se monter la tête et continuait de s’imaginer le pire pour angoisser. Il y tenait à ce lépidoptère, plus que sa propre vie, que sa famille, que toute la civilisation de la Terre. S’il devait accepter une météorite s’écraser sur la planète et éteindre l’espèce humaine pour sauver l’insecte, il le ferait. Mais ça serait idiot, car un animal aussi fragile n’y survivrait pas. Quoiqu’il ne fût pas si vulnérable que ça. Il était pressé de voir Klek pour en apprendre plus, mais il se doutait qu’une grosse histoire se cachait derrière cette découverte.

Vu sa taille, bien plus grande qu’une main, le palypsis devait être vieux. Peut-être plusieurs siècles. Et si c’était des millénaires ? Mais comment l’homme ne l’aurait-il jamais vu jusque-là ? Non. On n’en savait rien. Il y a de fortes chances qu’il ait été repéré autrefois, et bientôt, quand l’économiste arrivera cette nuit pour partager ses trouvailles, il en sera certain. Oui, il lui avait envoyé un message avant de se plonger sous l’eau chaude de la douche.

Merde. Ses pensées avaient divagué et il en avait oublié As. Était-il encore là ? Parce que s’il volait le palypsis, il se jura qu’il le retrouverait et le tuerait de ses propres mains. Personne ne pouvait le toucher, pas même lui sauf pour le mettre dans le terrarium. À force de l’attraper avec des mains sales, il allait s’abîmer. Alors qu’il reste à sa place, il avait intérêt, car Hermen fut déjà énervé.

Oh, si jamais… Il se rhabilla en une vitesse éclair et accourut dans le salon. Ouf, le papillon était là. Il s’en était fallu de peu. As grignotait des gâteaux devant le trésor, son attention rivée vers lui. C’était dingue de se dire que dans cette boite transparente se trouvaient plusieurs milliards d’euros.

Il n’en avait pas grand-chose à faire du palypsis, un papillon ou n’importe quel autre animal, c’était sa valeur qui comptait. Il s’était embarqué dans ce calvaire pour protéger le monde du capitalisme, pour supprimer cet argent de la surface de la planète, pour sauver les populations en détresse, mais pas pour cet être vivant.

Il n’avait pas cette sensibilité qui l’approchait du spécialiste et c’était dommage. Même le lieutenant colombien en avait davantage. Au moins, il avait un sens de la justice, même s’il était discutable.

— Quand est-ce qu’on saura exactement ce qu’il vaut ?

— Ce soir. J’ai demandé à Klek de venir.

— Fais attention. Je ne sais pas ce que Périllard va nous demander, mais il est fort probable qu’on soit surveillés.

De toute façon, ils allaient bientôt le savoir. L’heure était passée et malheureusement, ils devaient faire face au ministre. Quelle idée de merde. Voilà qu’Hermen était lié à la politique tandis qu’il avait toujours détesté les politiciens. Il les considérait comme des pourris accros au pouvoir et prêts à tout pour dominer. Comme des égoïstes qui se servaient du malheur de la population pour assouvir leur besoin de supériorité.

Supériorité de pacotille, oui. Plutôt un complexe de supériorité parce qu’au fond ils n’étaient que des ratés à la vie insignifiante. Ils utilisaient leur puissance politique inventée de A à Z pour gonfler leur ego fragile qu’il n’assumait pas. Ils trompaient, mentaient, agressaient, ils étaient tout ce que l’humanité devrait éradiquer.

Il se sentait bien loin de ces gens exaspérants. La preuve, lui ne voulait qu’épargner le papillon tandis que Périllard n’attendait que d’utiliser les milliards d’euros. Pouvait-on lui en vouloir ?

En cette période, tous partaient à la chasse au moindre euro, alors un tel pactole. Mais les pauvres avaient une excuse ; ils étaient des victimes du capitalisme que les élites sociales avaient créé pour s’enrichir. Ces putains de connards d’élites. Ce régime économique était ce que l’homme avait inventé de pire. L’inhumain, le sale, le barbare, le cruel, le radin qui sacrifiait des innocents pour s’inventer un pouvoir bidon que personne n’enviait.

L’argent, s’il pouvait s’effacer du monde, les populations en vivraient tellement mieux. Mais on les avait endoctrinées à penser qu’il était nécessaire, une chose dont on ne pouvait plus se passer. On les avait fait croire qu’ils devaient être pauvres pour vivre et qu’ils n’avaient qu’à travailler encore plus pour devenir riche. Utopie. La richesse n’était accessible qu’aux riches. Les pauvres, eux, n’avaient comme seul destin de mourir dans leur souffrance.

Et les politiciens osaient réclamer le papillon ? En quel honneur ? Parce qu’ils s’étaient autoproclamés chefs d’un État qu’ils avaient eux-mêmes inventé ? Parce qu’ils avaient décidé de créer une institution tant invisible qu’elle en devenait invincible, une entité qui tuait quotidiennement en faisant passer ces assassinats pour des erreurs.

Non. Personne n’aura le palypsis, pas même Hermen alors qu’il était sûrement l’homme le plus sûr et de confiance en ce monde. Il avait sacrifié sa vie pour cet être, avec une dignité que peu avait. Oui, il allait mourir. Sous les coups de l’armée pour lui faire cracher le morceau, sous les balles de l’ennemi ou sous son suicide pour emporter son secret jusque dans sa tombe. Il allait mourir et il s’en accommodait.

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