Les semaines passèrent, et bien que Clara s'efforçât de suivre les conseils de son thérapeute, son anxiété semblait toujours là, tapie dans l'ombre, prête à surgir à tout moment. Elle avait appris à gérer certains aspects de sa vie quotidienne, mais d'autres semblaient hors de son contrôle. Les situations sociales, en particulier, devenaient de plus en plus difficiles à affronter.

 Un vendredi soir, Léo organisa une fête chez lui pour célébrer son anniversaire. Tous leurs amis étaient invités, et Léo insista pour que Clara vienne. "Ça te fera du bien de te détendre et de t'amuser un peu, mon cœur," avait-il dit avec un sourire chaleureux et un baiser sur le front. Clara, bien qu'hésitante, accepta l'invitation. Elle savait qu'éviter les situations sociales n'était pas la solution, et elle voulait vraiment être là pour son copain.

 Le jour de la fête, elle se prépara avec soin, choisissant une tenue qui lui donnait confiance. Mais alors qu'elle se dirigeait vers la maison de Léo, l'angoisse monta en elle comme une marée inexorable. En arrivant, elle fut accueillie par des rires et de la musique. La maison était déjà pleine de gens, et Clara sentit son cœur s'accélérer. Elle chercha Léo du regard, se frayant un chemin à travers la foule. "Clara ! Tu es là ! Je suis tellement content que tu sois venue," s'exclama Léo en la prenant dans ses bras. Clara sourit, essayant de cacher son malaise. "Oui, je ne pouvais pas rater ta fête."

 Mais au fur et à mesure que la soirée avançait, Clara se sentit de plus en plus isolée. Elle peinait à suivre les conversations, se sentant souvent à l'écart. Les rires et les discussions animées résonnaient dans ses oreilles, mais elle se sentait comme une spectatrice, incapable de se joindre réellement à la fête. La pression de devoir paraître sociable et détendue la submergeait...

 À un moment donné, elle se retira discrètement dans la salle de bain, fermant la porte derrière elle. Elle s'assit sur le rebord de la baignoire, prenant de profondes inspirations pour tenter de calmer son esprit. "Pourquoi est-ce que c'est si difficile pour moi ?" se demanda-t-elle en se regardant dans le miroir. Ses yeux étaient emplis de larmes qu'elle tenta de refouler. Après quelques minutes, elle retourna dans le salon, mais l'anxiété la rongeait toujours.

 Elle chercha Léo, le trouva en train de discuter avec un groupe de leurs amis, et s'excusa pour partir tôt. "Je ne me sens pas très bien," mentit-elle, se sentant coupable de laisser son copain en pleine fête. Léo sembla inquiet, mais compréhensif. "D'accord, repose-toi bien. On se voit lundi..."

 Clara quitta la maison, la boule d'angoisse toujours présente dans son estomac. En rentrant chez elle, elle se sentit à la fois soulagée et déçue. Soulagée d'avoir échappé à la situation stressante, mais déçue de ne pas avoir pu profiter de la soirée comme les autres...

  Les jours suivants furent marqués par des épisodes d'anxiété intense. À l'école, elle commença à éviter certaines situations sociales, préférant rester seule pendant les pauses. Ses amis remarquèrent son retrait, mais ne savaient pas comment l'aider. Clara se sentait piégée dans un cercle vicieux : plus elle évitait les situations sociales, plus son anxiété grandissait.

 Un matin, alors qu'elle se préparait pour aller à l'école, elle sentit une vague de panique la submerger. Son cœur battait la chamade, ses mains tremblaient, et elle avait du mal à respirer. Elle se laissa tomber sur son lit, les larmes coulant sur ses joues. Ses parents, alarmés par son état, décidèrent de la garder à la maison.

 "Clara, ma chérie, il faut que tu prennes soin de toi," dit sa mère en la serrant dans ses bras. "Nous allons appeler ta psychologue et voir comment nous pouvons t'aider." Clara hocha la tête, les yeux remplis de désespoir. Elle se sentait perdue, incapable de trouver une issue à cette spirale descendante. Ses séances de thérapie devinrent plus fréquentes, et bien que cela lui apportât un certain réconfort, elle savait que le chemin vers la guérison serait long et difficile...