Été
Notre histoire commence sur la toile : oui, c'est une romance 2.0. Un soir, je suis tombée sur un de tes messages sur un forum. D'habitude, je me contente de lire sans participer mais ce soir, l'auteur des mots que je parcours me fait de la peine. Il y a un appel à l'aide et je mords à l'hameçon. Je cherche une réponse à formuler. Je veux échanger. Je clique sur le bouton "Poster". Un message d'erreur. Le topic a été supprimé par son auteur. Zut. Retour en arrière. Avec l'historique de mon navigateur, je retrouve ton pseudo. J'hésite. C'est con quand même, je voulais vraiment que tu lises ma réponse. Je clique sur ton profil et c'est parti. En message privé, je t'envoie les quelques lignes que j'ai rédigé face à ta situation. Tu as la trentaine et t'as perdu la foi. Je suis plus jeune mais de la foi pour les lendemains, j'en ai à revendre. Peut-être que ça t'a intrigué. Tu aurais pu m'ignorer. Finalement, nous voilà partis pour des échanges sur plusieurs jours puis semaines. Une relation, ça tient à peu de choses.
Je passe sur les milliers de messages jusqu'à notre rencontre. Je n'attendais rien, excepté la pizza que tu devais me payer suite à un pari perdu. Pour éviter tout malaise, j'avais programmé un train après notre rendez-vous. Si nous ne parvenions pas à briser la glace et outrepasser le virtuel, au moins, le calvaire ne durerait ni pour l'un, ni pour l'autre. Bon, il s'est avéré que le feeling passait aussi bien en face à face que via l'écrit. A partir de là, nos rapports ont doucement évolué et soudain, d'individus nous sommes devenus un couple.
Petit à petit, on se découvre et s'apprivoise. Il y a une hâte chez toi. On brûle les étapes. Tu me présentes ta famille. On se met en ménage très vite. Je me laisse porter et à peine ai-je le temps de comprendre que je suis déjà accrochée. J'apprends ce que signifie sa vie avec quelqu'un. C'est grisant. Effrayant parfois. Tu soignes tes maux dans l'alcool et ta consommation n'est pas du tout l'image que je m'en faisais. J'étais pourtant informée de ta levée de coude facile. Doucement, je tente de mettre le holà. Il y a quelques éclats. Puis vint l'abstinence.
Qu'ils sont bons ces instants qu'on partage alors ! On voyage. On profite. On vit. En tout cas moi je vis. Je me gave de tes sourires. Je goûte chacun de tes rires. Je me délecte de ces étincelles que je vois dans ton regard. Je me love dans tes bras. J'aspire à t'aimer davantage encore. Le quotidien glisse autour de nous. Il me passe au-dessus de la tête. Le monde peut bien être dégueulasse, il me suffit de partager ma bulle avec toi et je plane. Elle est légère. Elle monte. Elle monte et puis, fatalement, elle éclate. Dix mois. Je croyais que le plus dur était derrière nous. J'avais tort.
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