Malheur sur l'île des dragons

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 Usif ne fut exceptionnellement pas réveillé par son père et se leva en retard. Il prépara ses affaires à la hâte et descendit, prêt à déjeuner avec le roi. Mais il ne croisa personne dans le salon et la table n'était pas dressée. Il voulut parler aux serviteurs mais la cuisine était vide. Il fouilla toutes les pièces de la maison en appelant Ysil ou les domestiques, sans obtenir de réponse. Il mangea donc les fruits qu'il avait cueillis la veille et sortit ensuite de la maison pour se rendre à l'école.

Mais ce qu'il vit le pétrifia.

 Tous les villageois gisaient dans la rue, le teint pâle. Certains étaient entassés les uns sur les autres, d'autres avaient la tête dans leurs assiettes. Tous le regardaient péniblement, en respirant difficilement. Il était même sûr d'en avoir vu certains trembler. Il longea les murs, enjamba les citoyens, croisa ses domestiques dans un piteux état, puis vit son professeur d'Histoire. Il se précipita vers lui, paniquée, et lui soutint la tête pour tenter de converser.

- Qu'est-ce qui s'est passé monsieur Kijo ? On a classe aujourd'hui, il faut vous lever.

 Il n'obtint pas de réponse, ce qui le terrifia de plus en plus. Il croisa ses camarades de classe, puis il se figea en voyant son père au bout de l'avenue, dans un état aussi déplorable que tous les autres. Il vola vers lui hâtivement et le questionna en le secouant de toutes ses forces.

- On a été empoisonné, lui répondit-il péniblement. Le feu géant d'hier, qu'on a tous partagé pour l'anniversaire de ton camarade était un feu glacé. Nous sommes en train de geler lentement.

- Ce… ce n'est pas possible, se murmura-t-il en état de choc.

- Écoute-moi bien mon fils. Tu dois aller à la montagne noire nous rapporter un peu de la flamme éternelle. Tu devras nous recouvrir avec pour nous réchauffer et faire fondre la glace.

- Mais papa, tu sais bien que je ne peux pas m'approcher des flammes, peu importe laquelle. Et puis je vais geler avant d'atteindre le sommet.

- Je le sais bien, mais regarde autour de toi. Il n'y a que toi qui puisses nous sauver. Tous les autres dragons étaient à la fête hier, nous sommes tous dans le même état.

- Je ne peux pas, il faut demander à quelqu'un d'autre. Il doit bien y avoir un autre dragon opérationnel dans les parages, non ? Un vieux qui n'est pas sorti ou un qui est rentré chez lui un peu plus tôt ?

- Personne, répondit le roi en toussant. Il ne reste personne à part toi. Tu es le seul qui puisse nous sauver. Je comprend que tu aies peur, mais tu peux le faire. Il ne nous reste pas beaucoup de temps. Une journée, tout au plus, avant que nous ne soyons des glaçons. Je t'en supplie, fais vite…

 Il s'évanouit avant d'avoir pu finir sa phrase et Usif sanglota à ses cotés, terrorisé par la situation et par la tâche qui lui avait été confiée. Ses larmes séchées, et réalisant qu'il n'y avait aucune autre solution, il vola jusqu'à sa maison, prépara des barres de fruits secs qu'il mit dans son sac avec des bouteilles d'eau, des vêtements pour résister au froid, une carte, une boussole et une torche pour récupérer le feu éternel. Puis il sortit, jeta un dernier regard vers son père, et partit en direction de la montagne.

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