On était au mois d'avril quand j'ai déménagé le peu d'affaires que j'avais dans cet appartement de 40 m², avec ses hauts plafonds. Ça m'avait fait très bizarre de quitter ma petite chambre mansardée dans la maison de campagne de ma mère où j'avais passé toute ma vie.

Quand j'avais eu fini de tout descendre afin de remplir le petit camion de déménagement, j'avais failli pleurer tellement cette petite pièce, alors vide, avait été pour moi le théâtre de tant d'émotions. Ça a vite été éclipsé par le sentiment de toute nouvelle liberté quand nous avons eu vidé le camion dans mon nouveau chez moi.

J'avais eu tellement hâte d'y être seul, sans parents, personne qui ne me dise fait ci ou cela, que j'avais presque poussé mon père dehors alors qu'il voulait m'aider à monter mes meubles. "Je le ferais tout seul !", lui avais-je dit, "Merci pour l'aide !"

Et 1 minute plus tard, ça y était. Un vif sentiment d'émancipation me comblait alors. J'étais fier de moi, fier d'être déjà là où j'étais, sûr même que j'irais tellement plus loin, plus haut encore dans l'échelle sociale. Que j'y avais même déjà fait un bond de géant !