III
Chaque jour alors, je me levais aux aurores, prenais un léger petit déjeuner, me douchais, m'habillais, sobrement d'une jolie chemise sombre et d'un jean serré, et je partais pour mon tout nouvel emploi. Analyste programmeur selon mon contrat, développeur logiciel, j'avais même moi-même du mal à réaliser. Habitué certainement aux discours d'échecs qu'on m'avait tant servis jusqu'ici.
Avec le sourire, j'entrais dans le bâtiment, j'adressais une vive salutation à la secrétaire qui se trouvait à l'accueil et qui me répondait gentiment, me rendant mon sourire matinal.
Puis, arrivé le premier, je m'installais derrière mon bureau dans l'open-space du pôle informatique. Je sortais l'ordinateur tout neuf qu'on m'avait fourni, posais sur le bureau mon portable et mes écouteurs et j'appréciais, tant qu'il était encore temps, le profond silence des lieux pendant que j'ouvrais les différentes applications qui me serviraient.
Bien souvent, j'avais acheté une bouteille de jus de fruits, alors j'en avalais une gorgée vitaminée, et je me mettais au travail, tandis que mes collègues commençaient à arriver au compte-goûtes.
La plupart du temps, c'est d'abord Morgan qui arrivait, l'autre développeur de notre équipe, un peu plus vieux, plus expérimenté aussi, logiquement. Il me faisait penser à mon grand frère autant dans son caractère que dans son physique, tous deux assez grands, de corpulence normale, n'affichant qu'assez peu d'émotions, autant que d'extravagance dans leurs habits.
Ensuite, c'était au tour de Christophe, mon supérieur direct, responsable de l'équipe de développement, bien que, m'eût-il avoué lors du repas que nous avions partagé le premier jour, il ne savait qu'à peine programmer. Il s'occupait plus de la relation avec les clients, et de mettre en place les différents cahiers des charges qu'il nous transmettait ensuite.
Puis, les autres, mélangés, l'équipe de statistiques, composée de 3 personnes, elle aussi, dont le responsable était un homo très comique que j'appréciais fortement, sentiment réciproque je crois, étant toujours le premier à rire à ses blagues, généralement tournées cul.
Il y avait aussi l'équipe réseaux, constituée de deux autres personnes, un peu plus discrète pour le coup, et ceux du support informatique, qui travaillaient dans une pièce proche de la nôtre, mais passaient tout de même nous serrer la main.
Et enfin ! Toujours le dernier, tel le Messie qu'on attendait tous, le manager, Sébastien. Le crâne chauve luisant, au moins autant que ses chaussures lustrées, un bouc aussi bien taillé que son costume sur mesure, eau de Cologne et mallette en cuir, mesdames et messieurs, veuillez accueillir le mâle Alpha dans toute sa splendeur.
En réalité je me moque de lui, mais je l'appréciais assez , bon, tant qu'il ne s'occupait pas de moi en fait, mais j'ai tout de suite pensé que cet homme pouvait beaucoup m'apporter. En tout cas, j'écoutais toujours avec attention quand il discutait assez proche pour que je puisse entendre. Pour le coup, lui avait "réussi" dans sa vie, même plusieurs fois, à l'écouter parler.
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