II
Je passais mon temps libre, comme je le faisais depuis longtemps, sur mon ordinateur, entre des occupations aussi diverses que variées. C'est quelque chose qu'on n'a visiblement jamais compris d'ailleurs dans mon entourage. Mes parents me disaient souvent "T'en n'a pas marre de faire toujours la même chose ?" ne me voyant que rester des heures devant mes écrans sans bouger. Mais en réalité, si de l'extérieur je veux bien avouer que ça n'ai pas l'air très actif, il ne se passait pas deux jours où je faisais les mêmes choses.
Encore une fois, c'était pour moi l'outil parfait pour passer mes journées. Je pouvais y assouvir ma soif de culture en écoutant telle ou telle conférence ou vidéo sur quelque sujet que je veuille, tout en jouant à un jeu-vidéo qui me permettait de m'émerveiller, de contempler ou même d'entrainer et d'utiliser mes capacités mentales comme nulle part ailleurs.
J'y discutais depuis longtemps avec des milliers de personnes, réparties partout dans le monde, dans des langues étrangères, apprenant par ailleurs que nous nous ressemblions plus qu'on aurait pu le croire, et sur des sujets encore une fois que j'avais envie d'aborder.
Finalement, j'affinais mon esprit assez rapidement, en apprenant toujours un peu plus, comme si je parcourais le monde sans pour autant bouger de mon bureau. Peut-être aurait-il été mieux de le faire vraiment, mais je n'aurais jamais pu en réalité. Internet et tout ce qu'il nous apporte était pour moi la porte ouverte pour me rapprocher de l'humain que je voulais être, là où elle me paraissait bien fermée dehors.
Ainsi, n'ayant besoin de rien d'autre à ce moment, mon envie de vie sociale, tel qu'on me disait qu'elle devait être, s'était très vite essoufflée, et cela ne me dérangeait pas le moins du monde.
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