Erreur de réservation 1/7
Vous venez de monter à bord du TGV numéro 1543, à destination de Strasbourg. Ce train est sans arrêt jusqu'à son terminus Strasbourg.
Si vous avez oublié de composter votre titre de transport...
- Merde, Peter, j'ai oublié de composter nos billets.
- T'inquiètes Lilly, quand le contrôleur passera, il suffira de lui dire.
- C'est toujours pareil, à chaque fois que je prends le train, j'arrive à la bourre et j'oublie de composter. Quelle conne.
- Allez, arrête de te stresser.
- Et on doit arriver à quelle heure ?
- Dix-sept heures et on va directement prendre nos chambres d'hôtel, ou tu préfères faire un tour au marché de Noël ?
- Et je prends la deuxième option. J'ai encore des cadeaux de Noël à faire et à mon mari entre autres.
- Pareil, ma femme voulait des boucles d'oreilles.
- Et on pourrait prendre un truc à grignoter avec le café pour les collègues.
- Carrément !
Peter était un type sympa, je l'avais toujours apprécié. Il avait du charisme, toujours bien habillé, une voix chaude et rassurante. Nous étions collègues depuis seulement six mois, mais le courant était tout de suite passé. Nous avions une réunion de travail, organisée le lendemain matin de bonne heure et elle devait s'éterniser jusqu'à dix-huit heures. C'est pour ça que nous serions sur Strasbourg une journée et deux nuits.
Et le comble du bonheur, nous approchions des fêtes et pourrions donc profiter du marché de Noël de Strasbourg.
Dès notre arrivée, nous partions en direction de la Cathédrale, pour trouver des cadeaux à faire à nos familles respectives.
- Oh regarde, ses boucles d'oreilles, elles sont jolies. Ça pourrait plaire à ta femme ?
- Malheureusement, ma femme a toujours eu des goûts de luxe, et même si je les trouve aussi très jolies, je pense qu'elles ne feront pas l'affaire.
Et tu sais quoi chercher pour ton mari, Lilly ?
- Tous les ans c'est le même casse-tête... Il n'aime rien. Ça va finir en bouteille d'alcool ou en chocolat, comme d'hab.
- Dis-moi, ça te dirait que l'on se prenne une petite vendange tardive pour l'apéro ce soir.
- Pourquoi pas. D'ailleurs, je pense que , pour faire simple, je vais en prendre aussi pour mon mari.
Nous avions trouvé une paire de boucles d'oreilles en diamant, quatre bouteilles de vendange tardive, une écharpe pour ma fille de quinze ans, un puzzle en bois pour son fils de cinq ans et des pains d'épices pour les collègues.
Nous nous dirigions vers l'hôtel que Peter avait réservé et je commençais à sentir mes jambes souffrir sous le poids de tous mes cadeaux. Je n'avais peut-être pas pris les chaussures les plus adaptées à une après-midi shopping et sur des routes pavées qui plus est.
En gentleman, Peter m'ouvrit la porte de l'hôtel et se dirigea vers le comptoir de l'accueil.
- Bonjour, dit la réceptionniste.
- Bonjour, dis Peter. J'ai réservé deux chambres au nom de Hébert, pour deux nuits.
- Vous avez dit Hébert, c'est ça Monsieur ?
- Oui
- Pour deux chambres ?
- Oui
- Vous êtes sûr ?
- Oui, redis Peter qui commençait à s'inquiéter.
Il montrait le mail de confirmation à la réceptionniste, qui commençait à changer de couleur.
- Je suis vraiment désolé, je ne sais absolument pas ce qu'il s'est passé, mais il n'y a qu'une seule chambre de réservée, Monsieur.
- Ah..., dit Peter en avalant sa salive.
- Et vous n'avez pas une autre chambre ? dis-je. Peu importe le tarif.
- Malheureusement, c'est le marché de Noël et nous sommes complets à cette saison-ci. Et ça sera pareil dans les autres hôtels du centre-ville.
- Bon bah, on prendra chacun un lit, c'est pas la mort, dis-je.
- Oh..., mais... cette chambre n'a qu'un lit double..., dit la réceptionniste qui était de plus en plus rouge et gênée.
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