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Je lui ai avoué mon amour quelques jours après. Je ne sais pas ce qui m'a retenu jusque là, mais je n'ai pas réussi à lui dire avant, même si je l'aimais déjà.

Il m'a aussitôt demandé de venir vivre avec lui.

J'ai immédiatement accepté.

Mes parents non.

J'étais trop jeune, je n'avais que 18 ans, tant de choses à vivre, tant de temps.

Du temps pour quoi ? Pour rester dans le malheur d'avoir perdu l'amour de ma vie ?

Ils ne comprenaient pas, ils ne comprennent toujours pas l'intensité de nos sentiments.

Mais je ne leur ai pas laissé le choix, il fallait qu'ils acceptent.

Je suis partie rapidement, les échanges avec mes parents devenaient trop difficiles. Plus ils étaient contre nous, plus ils m'encourageaient à partir.

Le réveil sonne, son réveil. Nous sommes dimanche, il est de garde tout le week-end et les journées sont si chargées qu'il préfère se rendre directement à la clinique avant qu'on l'appelle.

Six heure trente. Il ne bouge pas.

Ses journées sont exténuantes et moi je ne travaille pas. Je ne travaille plus. Je consacre mon temps à notre petit bout d'homme de deux ans. C'est une chance pour lui, une maman qui est là.

Je me lève, fais le tour du lit doucement et arrête la sonnerie de son téléphone portable.

C'est mon petit rituel du matin, pour lui laisser encore cinq minutes de répit.

Je l'embrasse sur la joue, il semble si apaisé. C'est un crève-cœur de le réveiller un dimanche matin. Il ouvre les yeux au contact de mes lèvres et m'attire à lui : « Viens là petite femme, je ne veux pas sortir du lit, viens. »

Il m'allonge sur le dos et m'embrasse doucement la bouche. Il est tout chaud, tout doux, et il a envie de moi autant que j'ai envie de lui.

Nous faisons l'amour tendrement, lui sur moi. C'est si agréable les réveils parfois.

Quand j'ouvre à nouveau les yeux, il n'est plus là. Je me lève, enfile un bas de survêtement et un débardeur, et file vers la chambre de Théo, notre fils. J'entre sans bruit et admire mon petit garçon, portrait craché de son père, étendu en diagonale sur son petit lit, la couverture entortillée autour des jambes, le pouce dans la bouche. Il est si mignon que je le croquerais. Son petit réveil rouge aux couleurs de Flash Mac Queen indique huit heure trente.

Je le laisse dormir paisiblement et descends préparer le petit déjeuner.

Nous sommes en juin et dans trois mois il va rentrer en toute petite section de maternelle. Mon bébé, mon tout petit mogwai, mon petit Guizmo.

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