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J'avale une gorgée de vin blanc, et savoure la douceur de ce nectar.

« Je reviens. Je vais faire pipi. »

En réalité, je vais retoucher mon maquillage.

Le dîner se passe à merveilles, je ne vais rien laisser changer ça.

J'applique doucement la poudre teintée.

Je n'aurais pas dû le traiter de connard.

Je n'aurais pas dû lui dire qu'il m'avait fait mal.

Ce n'était pas vraiment sa faute.

La dispute oui. Mais que je tombe ?

Si, un peu. C'est vrai.

Mais il ne voulait pas que je me tape le visage sur les marches. Me faire du mal ? Oui, quand il est comme ça, c'est ce qu'il cherche, mais cette fois je sais qu'il ne s'attendait pas à ça.

Je l'ai fait culpabiliser.

C'est bien fait. Il le mérite après tout.

Pourquoi est-ce toujours à moi de le comprendre ? Ne peut-il jamais se mettre à ma place ?

Non, il faut que je pense à autre chose. Ce dîner est parfait. Nous passons un moment divin.

L'amour c'est aussi savoir ravaler sa rancœur et sa fierté pour le bien de l'autre, pour le bien du

« nous ».

Quand je me dirige vers cet homme que j'aime tant, je vois qu'il semble un peu soucieux, une ride profonde se creuse entre ses sourcils. Je dois la jouer fine.

« J'ai un morceau de salade entre les dents ? »

Je l'interroge avec mon plus beau sourire.

Heureusement, son visage s'illumine et il me répond en souriant lui-aussi.

« Énorme, mais ce n'est rien à côté de la tâche de vin sur ta robe »

Horrifiée, je baisse les yeux, cherche partout la maudite tâche perverse, mais ne trouve absolument rien. Puis je regarde droit dans les yeux l'enfant assis face à moi :

« Tu n'es qu'un sale gosse » lui dis-je en chuchotant.

Dans la seconde, il se lève, me rejoint et tire la chaise vers lui pour me laisser m'asseoir, en véritable gentleman. Il se penche ensuite vers moi, louche allègrement dans mon décolleté et me murmure à l'oreille :

« Je vais te montrer de quoi il est capable le sale gosse, je sais que tu n'as plus de petite culotte, espèce de petite allumeuse. »

Ces mots n'ont rien de vulgaires, ils n'ont pas vocation à être méchants. C'est comme ça entre nous, le sexe est un pilier de notre couple, la passion va de paire avec les plaisirs charnels. Nous ne sommes jamais rassasiés l'un de l'autre et nous adorons nous provoquer.

Le repas se termine dans une tension grandissante, une tension exquise, insoutenable, pleine de promesses, sensuelle et intense.

J'enfile ma petite veste, le laisse régler l'addition au comptoir et lorsqu'il me rejoint je suis déjà installée dans la voiture.

Je le laisse conduire, j'ai un peu trop bu et de toute façon je préfère comme ça.

Et ce soir, je compte bien profiter de ma situation de passagère pour lui rendre la monnaie de sa pièce.

J'attends qu'il s'installe à son tour, puis, quand il s'est enfin engagé dans la circulation, je commence mon petit manège.

Je le fixe un tout petit instant et il tourne son regard vers moi. Il sent tout de suite mon humeur, et nous nous dévorons des yeux sans dire un mot. La tension monte, tout comme la chaleur dans l'habitacle. La route défile sous nos yeux sans que nous y prêtions la moindre attention. Le pilotage automatique est enclenché. Je ne sais toujours pas comment il fait malgré toutes mes années en tant que copilote, pour pouvoir conduire et me regarder en même temps. Cela dépasse mes compétences, et honnêtement je m'en fiche. Tout ce qui m'importe à cet instant, c'est qu'il reste concentré sur moi.

Je n'ai qu'une envie, c'est qu'il arrête la voiture et qu'il me saute dessus, qu'il me fasse l'amour sans retenue, sans douceur.

Mais je suis plus forte que lui dans la maîtrise de soi et je vais lui faire payer son arrogance de tout à l'heure, je vais lui faire regretter sa jalousie de cet après-midi, lui rendre la monnaie de sa pièce et venger mon pauvre nez.

« Il fait chaud » Je murmure.

Je ne le quitte pas des yeux, je sais qu'il sait que j'ai envie de lui.

Je retire ma veste doucement et la jette sur la banquette arrière. Je soulève mes cheveux, libérant ma nuque moite, que je caresse nonchalamment. Je rassemble ma chevelure sur le côté droit, afin que la peau de mon cou reste à sa portée, puis je pose la main gauche sur sa cuisse, près de son genou.

Il respire plus vite, me sourit.

Je remonte doucement la main sur sa cuisse jusqu'à son entre-jambe, je marque une pause, il soupire, puis je redescends finalement.

« Garce »

Il fait le grognon, mais il sait qu'il s'agit de reculer pour mieux sauter.

Je lui souris et détourne le regard.

Je laisse passer un court instant avant d'exercer une légère pression sur sa jambe. Il me regarde et doucement j'écarte les cuisses pour faire remonter ma robe.

« Encore un peu. » m’ordonne t-il.

Docilement, et devant ses yeux plein de désir, j'écarte un peu plus les cuisses. Aussitôt, il plonge sa main dans la chaleur moite de mon entrejambe. Je gifle cette main baladeuse. Fort.

« Pas touche mauvais garçon ! »

Il la repose sur le volant, et tandis que je remonte ma main gauche sur sa cuisse droite, je commence à me caresser entre les jambes.

Sa respiration s'accélère et alors que je continue mes caresses je sens son désir enfler dans son pantalon.

J'aime ça.

Il ne peut rien faire que subir. Une sanction exquise, qui nous enivre tous les eux. Il pose sa main sur la mienne, m'invitant à accélérer le rythme, mais je ne lui obéit pas. Je suis celle qui décide, celle qui commande, celle qui inflige.

Sentir son excitation grandir me procure plus de plaisir que mes propres caresses. Comme j'aime le voir s'abandonner ! Je me délecte de ce pouvoir que j'ai sur lui. Savoir que si je continue il ne pourra pas retenir sa jouissance, me rapproche de l'orgasme.

Il faut que j'arrête maintenant avant de perdre tout contrôle.

Je libère subitement la main, les mains, de toutes occupations luxurieuses pour récupérer mon souffle.

Il râle.

« Tu vas me le payer. »

Ho oui, je sais.

« Et tu vas tellement aimer ça. »

Oui, ça aussi je le sais, je n'attends que ça.

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