Maya
Maya secoue la tête en passant la porte. Des gouttes d'eau quittent ses mêches trempées et rejoignent le sol.
- Vous êtes seule ?
Elle sourit à la jeune serveuse et répond affirmativement. Elle s'assoit dans un angle, une petite table solitaire d'où elle peut tout voir. Maya n'apprécie pas intérargir avec les autres, par contre elle aime regarder le monde évoluer.
Elle commande rapidement -un chocolat chaud en cet après-midi pluvieux- et parcourt la salle du regard. Elle est presque remplie. Au centre, une famille. Y'a un père au téléphone, deux ados et un jeune enfant. Ils parlent activement, rient souvent. Le petit agite régulièrement sa cuillère, projettant de la confiture sur la main de sa soeur. Maya sourit. A côté, trois hommes discutent danse. Un ballet auquel ils participent prochainement. Elle n'est pas bien surprise de voir des danseurs dans ce quartier, l'Opéra n'est pas loin. D'ailleurs, elle va voir un spectacle là-bas dans pas longtemps, peut-être qu'elle les verra, qui sait ?
Plus loin, deux couples se font miroir. Le premier est composé de deux jeunes femmes, 20 ans peut-être, enlacées comme si le moindre espace entre elles était douloureux. Le second, est assis en face, la main de la femme serrant affectueusement celle de son compagnon. Ils sont plus âgés, peut-être sont-ils les parents de l'une des deux jeunes ? Ils regardent le couple tendrement, comme s'ils se revoyaient en eux. La scène est adorable aux yeux de Maya.
On trouve aussi l'étudiant qui révise, une pile de livres sur la table, stylo en main; ces lycéennes qui viennent de sortir de cours, à en croire les sacs à leurs pieds ou encore cet homme mystérieux, le seul à part Maya à être seul. Il est vêtu tout en noir, excepté sa chemise qui est d'un blanc éclatant. Il lit un journal. Peut-être un banquier. Quoique c'est un préjugé ça. Maya n'aime pas avoir des clichés mais certains ont la vie dure.
Lorsque la serveuse revient avec son chocolat, elle sursaute, surprise dans sa contemplation. Sirotant sa boisson, Maya songe que la vie est belle tout de même, quand il pleut sur Paris.
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