Le Piège de Bader

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Dans une arrière-salle enfumée d'un club privé à Lyon, Bader, le chef de la bande qui portait son nom, écoutait attentivement les rapports de ses hommes de main. Le visage marqué par les années passées dans l’ombre du crime organisé, il fronça les sourcils en entendant les nouvelles. La police commençait à poser trop de questions, et des étrangers semblaient s’immiscer dans ses affaires. Ce n'était pas une simple coïncidence, et Bader n'aimait pas les coïncidences.

« Deux femmes, dis-tu ? » demanda-t-il d'une voix rauque.

L’homme en face de lui, un trentenaire musclé au visage impassible, hocha la tête. « Oui, patron. L’une d’elles est la veuve de Sylvio. L’autre… une jeune femme qui vivait avec eux. Elles fouillent dans les affaires de Sylvio, et elles ont contacté un flic. »

Bader réfléchit un moment, ses yeux perçants fixant un point invisible devant lui. « Il est temps de leur faire comprendre qu’elles jouent un jeu dangereux. On ne peut pas se permettre de laisser filer des informations. Elles en savent déjà trop. »

Il se tourna vers une femme assise non loin, à moitié plongée dans l’ombre. Elle était belle, avec une élégance froide, presque menaçante. Ses cheveux noirs retombaient en vagues lisses sur ses épaules, et ses yeux sombres brillaient d’une lueur d’acier.

« Anastasia, je veux que tu prennes les choses en main. Toi et Sofia, vous allez à Port-Alérion. Prenez aussi Roman et Ivan avec vous. Vous devez découvrir ce que ces femmes savent et, si nécessaire, les faire taire. »

Anastasia hocha la tête avec un léger sourire. « Considère que c’est fait, Bader. Nous serons très… persuasifs. »

Quelques jours plus tard, Claire et Kyria étaient en train de prendre un café dans un petit bistrot de Port-Alérion, profitant d'un rare moment de calme après leurs récentes découvertes. La tension qui pesait sur leurs épaules semblait légèrement s'estomper, mais une inquiétude latente subsistait. Elles savaient que la situation était loin d’être résolue, et que la menace qui planait sur elles ne disparaîtrait pas si facilement.

C’est alors que deux femmes entrèrent dans le bistrot, attirant instantanément l’attention de Claire et Kyria. Elles étaient sublimes, presque irréelles dans leur beauté. La première, Anastasia, portait une robe noire élégante, qui soulignait sa silhouette élancée. Sofia, plus jeune, avait un style plus décontracté, avec un jean moulant et un haut léger qui laissait entrevoir ses épaules bronzées.

Leurs regards se croisèrent brièvement, et Claire sentit un frisson lui parcourir l’échine. Ces femmes étaient belles, mais il y avait quelque chose de froid dans leur allure, quelque chose de calculé. Pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de se sentir intriguée, attirée par cette aura mystérieuse qu'elles dégageaient.

Anastasia et Sofia se dirigèrent vers une table proche de celle de Claire et Kyria, échangeant des sourires complices. Sofia, avec une désinvolture charmante, lança un regard dans leur direction, puis engagea la conversation.

« Bonjour ! » dit-elle, sa voix douce mais assurée. « Vous êtes du coin ? On vient d’arriver en ville, et on cherche les bons endroits pour sortir. »

Kyria, toujours méfiante, répondit d’un ton poli mais distant. « Oui, on vit ici depuis quelque temps. Il y a quelques endroits sympas, ça dépend de ce que vous cherchez. »

Sofia sourit, un sourire innocent qui dissimulait une intention plus sombre. « On est là pour quelques jours seulement, mais on aimerait profiter au maximum. On adore les petites villes comme celle-ci, où tout le monde se connaît. Vous savez, on s’intègre vite, on adore faire des rencontres. »

Anastasia, jusque-là silencieuse, ajouta avec un sourire charmeur : « Et peut-être que vous pourriez nous faire découvrir quelques coins secrets ? Vous avez l’air de bien connaître l’endroit. »

Claire et Kyria échangèrent un regard, chacune pesant le pour et le contre. Il y avait quelque chose de magnétique dans la présence des deux femmes, quelque chose qui défiait leur méfiance naturelle. Mais en même temps, elles ne pouvaient ignorer cette petite voix intérieure qui leur disait de se méfier.

Finalement, Claire se détendit légèrement, décidant de jouer le jeu. « Pourquoi pas ? On pourrait vous montrer quelques endroits. C’est toujours agréable de rencontrer des gens nouveaux. »

Anastasia et Sofia sourirent, satisfaites. Le piège se refermait lentement, mais sûrement.

Roman et Ivan, les deux hommes envoyés par Bader, étaient quant à eux chargés d'une mission différente. Tandis qu'Anastasia et Sofia se rapprochaient de Claire et Kyria, ils devaient enquêter discrètement sur leurs vies, leurs contacts, et surtout, ce qu’elles savaient réellement. Ils étaient experts en filature, capables de se fondre dans la masse, et ils n’auraient aucun mal à rester invisibles.

Leur mission était simple : obtenir des informations cruciales, et si nécessaire, neutraliser les deux femmes avant qu'elles ne puissent causer plus de dégâts. Leur approche était calculée, chaque mouvement soigneusement planifié pour ne laisser aucune trace.

Pendant que Sofia et Anastasia se rapprochaient habilement de Claire et Kyria, Roman et Ivan surveillaient de loin, notant chaque interaction, chaque mouvement suspect. Ils étaient prêts à intervenir si les choses tournaient mal, mais pour l'instant, ils restaient dans l'ombre, attendant leur moment.

Anastasia et Sofia, quant à elles, firent de leur mieux pour séduire leurs cibles. Elles passèrent du temps avec Claire et Kyria, les invitant à sortir le soir, partageant des verres, des rires, et des histoires inventées de toutes pièces. Leur approche était subtile, insidieuse. Elles n’attaquaient jamais directement, préférant laisser les choses se dérouler naturellement, jusqu’à ce que Claire et Kyria baissent totalement leur garde.

Mais plus elles passaient de temps avec Claire et Kyria, plus elles réalisaient que ces deux femmes étaient plus résilientes qu'elles ne l'avaient pensé. Elles étaient sur leurs gardes, et malgré l'attraction évidente entre elles, il restait une distance subtile mais perceptible.

Un soir, alors qu’elles étaient toutes les quatre dans un bar du port, Sofia tenta une approche plus directe. Profitant d’un moment où Kyria semblait détendue, elle posa une main légère sur son bras, se penchant vers elle pour chuchoter : « Je sens que quelque chose te tracasse… tu sais, tu peux me parler. Parfois, ça fait du bien de se confier à quelqu’un d’extérieur. »

Kyria hésita, troublée par la proximité de Sofia, par son odeur douce et envoûtante, mais elle se ressaisit rapidement. « C’est gentil, mais tout va bien. Juste un peu de fatigue, c’est tout. »

Sofia sourit doucement, cachant sa frustration. « Je comprends. Si jamais tu veux parler… je suis là. »

Claire, de son côté, observait Anastasia avec une curiosité grandissante. Il y avait quelque chose dans son regard, une profondeur inquiétante, comme si elle dissimulait des secrets bien plus sombres que ceux qu’elles avaient déjà découverts. Mais avant qu’elle ne puisse pousser plus loin, Anastasia détourna la conversation vers des sujets plus légers, distrayant habilement Claire de ses pensées.

Les jours passèrent, et malgré leurs efforts pour rester sur leurs gardes, Claire et Kyria commencèrent à se sentir prises dans un jeu qu’elles ne maîtrisaient pas. Elles sentaient l’attraction exercée par Anastasia et Sofia, une force presque irrésistible qui les poussait à baisser leur garde. Pourtant, un doute persistait, une méfiance qu’elles ne pouvaient ignorer.

Kyria finit par en parler à Claire, une nuit où elles étaient seules. « Il y a quelque chose qui ne va pas. Ces deux femmes… elles sont trop parfaites, trop… présentes. Tu ne trouves pas ça étrange ? »

Claire acquiesça, se passant une main dans les cheveux, visiblement troublée. « Oui, je le ressens aussi. Elles sont charmantes, presque trop. On doit rester vigilantes, Kyria. Je ne veux pas qu’on se fasse avoir. »

Elles décidèrent alors de se confier à Berkovici, lui expliquant leur sentiment d’être surveillées, manipulées. L’inspecteur les écouta attentivement, son visage se durcissant à mesure qu’elles parlaient.

« Vous avez bien fait de m’en parler. Je vais enquêter sur ces deux femmes, voir si elles ont un lien avec Bader. En attendant, soyez prudentes. Si vous sentez que quelque chose ne va pas, appelez-moi immédiatement. »

Claire et Kyria hochèrent la tête, reconnaissantes pour son soutien. Elles savaient que le temps jouait contre elles, et que chaque jour les rapprochait un peu plus du danger.

Mais Anastasia et Sofia n’avaient pas dit leur dernier mot. Elles savaient que leur mission ne serait pas facile, mais elles étaient déterminées à obtenir ce qu’elles voulaient. Et pour cela, elles étaient prêtes à tout, même à jouer les cartes les plus dangereuses.

La séduction, la manipulation, et peut-être même la violence, si nécessaire. Pour Bader, aucun prix n'était trop élevé pour protéger son empire.

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