Prologue
Il se réveille en sursaut, le cœur battant à toute vitesse. Mais il n’y a rien. Le silence est toujours là.
Et le silence est assourdissant. Il pèse plus lourd sur son crâne que tous les canons du monde. Et Dieu sait comme il préfèrerait le bruit des canons. Ce silence est trop angoissant et ne présage rien de bon.
Il gémit, se réfugie sous sa couverture, et se fait le plus petit possible. Il essaie d’ignorer les crampes, le froid mordant, la faim et la peur qui lui tenaillent le ventre et lui labourent les entrailles.
Papa va venir, il l’a promis. Papa va venir, il l’a promis. Et Papa tient toujours ses promesses, se répète-t-il inlassablement, formule magique pour repousser ses cauchemars dans le coin le plus sombre de la pièce.
Et si Papa ne venait pas ? Si Papa avait été tué ? – cauchemar qui s’immisce insidieusement dans ses pensées, qui s’intercale entre deux incantations. Non, il ne faut pas qu’il pense à cela, surtout pas ! Papa va venir et l’emmener loin d’ici, tout comme on a emmené Nine loin de la fureur des canons. Maintenant c’est son tour, il faut juste qu’il attende Papa, il va venir le chercher, il l’a promis.
Le garçonnet se fige, tendu, tous ses sens en alerte dans l’obscurité. Non, il ne rêve pas, on a frappé, tout doucement, contre la porte.
— Papa ? murmure-t-il, le cœur rempli d’espoir.
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Boum. Boum. Boum. Les canons. Les canons ? Ou les battements d’un cœur affolé qui sait qu’il est pris au piège ?
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