Fin de règne
J’entends ma vie rouler dans les garennes dorées des fins de règnes oisives J’entends battre mon cœur comme battent les cœurs de ceux qui n’aiment que ce qu’ils ont aimé J’entends mes gestes vides qui enroulent le temps pour mieux le contempler et puis le dérouler J’entends dans la nuit noire les pulsions si douces des étoiles bleues qui sont mes raisons dernières J’entends comme une griffure d’un corps nu et humain sur la peau tendue de passions confondues J’entends des mots sans sens qui sont un peu l’écho de vertiges rêvés de vertiges souhaités et d’abîmes sans fin J’entends comme un soupir à peine un murmure qui me ravage pourtant l’envers des tympans J'entends aussi parfois cette musique triste porte refermée escalier descendu et tout ça si banal et si triste J’entends dans le couloir le silence de tes pas qui ne reviendront plus qui ne reviendront plus qui ne reviendront plus qui ne reviendront plus qui ne reviendront plus J’entends mon corps creusé effiloché déchiré déchiqueté et puis broyé un peu
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