9. Une rousse sinon rien
David accélère, pousse les rapports. Sa voiture hurle dans la nuit. Devant, les minuscules feux de la mini se profilent dans le brouillard. Elle ne semble pas du tout gênée par le manque de visibilité, elle roule vite, elle connaît visiblement sa route.
Cette vitesse attise l’envie de David de connaître cette conductrice déchaînée. Il se concentre sur les deux lumières rouges de ses feux de position. Il en oublie complètement de regarder autour de lui. Le décor brumeux ne le motive pas tant que l’hypothétique rencontre avec la rousse démoniaque.
Les virages s’enchaînent. La vieille Peugeot peine à suivre le rythme que lui impose David, il s’agrippe à son volant, relance sa cavalerie sans se soucier d’autre chose que de ne pas se laisser semer.
Peine perdue, au bout de quelques kilomètres, elle finit par le distancer. Il ne l’a pas vue tourner, elle doit toujours se trouver devant lui. Il force l’allure, mais les nids de poule et les plaintes que poussent ses amortisseurs usés l’incitent à la prudence. Il ralentit, il frappe son volant de colère et de dépit.
Il se raisonne, il peut enfin se concentrer sur sa route, il observe ses abords, à la recherche d’un indice qui lui permettrait de savoir où sa course folle l’a conduit. Nulle trace de pancarte, de borne ou quoi que ce soit qui pourrait lui donner une indication.
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