Lucidité, lucidité...
Enième jour de confinement. Confinement qui part en sucette, petit à petit. Tout le monde a bien compris que la "pandémie" est, comme aux dernières pages de la Peste de Camus, en train de rendre les armes. Les mauvaises nouvelles auxquelles on s'habitue comme à autant de catastrophes quotidiennes dans les médias ne font plus systématiquement la une des journaux.
On reparle pognon.
Et puis, soleil aidant, les gens négligent de plus en plus les interdictions et se promènent en famille pour profiter enfin du beau temps après des semaines d'enfermement imposé par des gens qui savent la Vérité mais qui ont définitiment décidé de ne jamais nous en faire part.
Aujourd'hui, pas envie de cracher sur les journalistes, tous médias confondus. Après la stupéfaction, après la colère, puis le dégoût, ces personnages imbus d'eux-mêmes et tristement trop proches des politiciens ne m'inspirent plus qu'une méchante indifférence.
J'aurais bien ajouté dans la foulée une bonne partie des ces artistes qui, sous couvert de charmer nos soirées par de généreux et altruistes concerts, eux aussi confinés, ont seulement fait leur boulot, sans oublier d'empocher quelques bonnes poignées de fric.
On reparle pognon, ou on n'a jamais arrêté d'en parler, en fait ?
Je voudrais croire que la fin d'une civilisation fondée sur le cynisme et la rapacité est à portée de nos mains caleuses. On arrive au bout d'un système qui se répand sous nos yeux consternés en absurdités toutes plus confondantes les unes que les autres. Il suffirait de disserter quelques instants sur les cours du baril de pétrole pour comprendre ce que j'avance. L'argent pour l'argent.
Et toujours dans les mains d'une minorité. Minorité qui voudrait acheter pour une poignée de roupies les efforts silencieux d'une multitude de gens sans la moindre notoriété, totalement dévoués à sauver une autre multitude de gens sans la moindre notoriété. Et on entend les protestations des nantis qui commencent à ergoter quant aux montants des primes à allouer ou non à tous ceux-là.
Le travail va reprendre, petit à petit. Cette simple certitude me pousse à croire que le confinement de Castaner ne pourra pas se prolonger, que les poulets seront vite dépassés par les foules qui s'en iront reprendre leur costume d'esclave. Costume qui comportera quelques nouvelles pièces d'étoffe, aussi ridicules que des gilets jaunes, des bleus de travail, des cols blancs, des cravates en soie.
Les moyens de protections, ces fameux masques qui étaient réputés inutiles, voire dangereux pour les masses populaires, vont nous être imposés alors que la maladie disparaît des radars... Le foutage de gueule continue, toujours plus abject. Et les toubibs, personnes pour lesquelles j'avais, moi aussi, le plus grand respect, s'avèrent tout aussi toxiques que des ministres, des journalistes, des théoriciens du chaos.
Un profond dégoût, voilà tout ce qu'il me reste de cette étrange aventure. Au moins avait-elle le goût de la première fois.
Et il reste encore à découvrir le reste. Tout ce plan qu'ils ont concocté et dont on ne saura rien avant leur bon vouloir, leur science du on-saura-toujours-mieux-que-vous.
Je désespère de cette partie du genre humain. J'en ai marre de leur perversité, de leurs convictions, de leur prétendue supériorité. Je suis fatigué de cette médiocrité qu'ils dissimulent sous de belles apparences, derrières des discours savamment étudiés, armés d'un froid pragmatisme qui ne fait qu'illuminer le vide absolu de leur personne. Ces gens, uniquement en quête de privilèges et de pouvoir, ne sont pas faits pour diriger un peuple. Personne n'est fait pour cela. Tout le monde est à peu près d'accord sur ce point.
Alors, si tout le monde ou presque est d'accord, la vérité à suivre est encore plus sidérante que le reste. Si personne n'est fait pour diriger le monde, alors cela signifie que tout le monde est volontaire pour se soumettre à la volonté du premier malfrat venu.
Notre capacité à nous soumettre est tout simplement hallucinante. On avale couleuvres sur couleuvres. Leurs ficelles sont tellement grosses qu'on pourrait amarrer le plus grand paquebot du monde au quai de notre naïveté. Les arguments qu'ils tournent toujours à leur avantage sont autant de mensonges dignes d'enfants à la Maternelle. Simplement, nous faisons comme si nous ne savions pas qu'ils n'ont peut-être jamais eu leur innocence.
Oui, je suis las de notre incapacité à nous soulever une bonne fois contre cette asbolue minorité de gens qui oeuvrent pour un monde où l'homme commun n'aurait pas sa place. Leur monde idéal ne nous inclue pas. Et je suis fatigué que nous préférions rester aveugles et impavides pour nous épargner l'effort de forger un monde qui ne serait tourné que vers la joie et le bonheur de tout le monde, sans exception. Le nombrilisme exacerbé des uns s'appuie sur la crédulité et l'individualisme des autres. On nous parle de solidarité et beaucoup y croit, applaudissant des deux mains ceux-là mêmes qu'ils conspuaient il y a quelques mois à peine. Angélisme bon enfant qui disparaitrait au premier vent venu... Les gens n'aiment pas qu'on leur dise les choses. Surtout quand elle les mettent face à eux-mêmes. Aujourd'hui plus que jamais, il convient de préférer le contenant d'une idée plutôt que son contenu. Et ainsi de tout le reste. Aussi, toutes les propagandes sont-elles bienvenues, pourvu qu'elles offrent le droit de ne jamais regarder la vérité en face.
Tous les théoriciens du mensonge doivent sourire de toutes leurs dents dans leur cercueil grand luxe, sous les gisants de pierre à leur effigie... Après la peste et le choléra, voilà que le monde a choisi un Covid de merde !
Mes propos n'intéresseront personne, partant de ce principe, ou ne me vaudra qu'un peu d'indifférence mâtinée de pas mal de mépris, pourtant jamais je ne pourrai me résoudre à me soumettre à ces mensonges qui voudraient devenir axe de vie pour tout le monde. Et tant pis si ma lucidité ne récolte qu'injures ou incompréhension. Lucidité, lucidité...
A suivre...
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