Martine
Elle a des rêves et des idéaux, Martine,
Un peu comme tout l'monde même si l'monde elle s'en fout,
Elle en a connu des bas et des hauts, Martine,
Et elle compte bien rester sur le manège jusqu'au bout.
Un peu trop haute, elle file plus vite que la lumière,
Dans ses yeux brille un autre système solaire ;
Et quand elle redescend les deux pieds sur Terre,
Elle se sent un peu dépassée, déphasée, nouvelle ère.
Elle essaie de raccrocher les wagons du Temps,
C'est pas toujours facile, le conducteur s'est enfui,
Il a sauté par la fenêtre, il a changé de camp,
Martine, elle s'en fout, elle reste sur le circuit.
Elle brûle ses nuits, consûme ses jours,
Son ombre l'éblouit, sa lueur lui joue des tours,
Et puis voilà qu'elle plonge d'un coup sans prévenir,
Touchée, coulée, elle a encore rien vu v'nir.
C'est pas pour autant qu'elle abandonne,
Même si elle doit nager à contre-courant,
Boire la tasse salée, les yeux larmoyants,
Echouer quelque part c'est pas mort en somme.
Le regard un peu éteint mais plus profond qu'un trou noir,
Elle sait plus trop si elle est dans un submersible ou un train,
C'est pas très important, Martine rêve dans le brouillard
Des idéaux auxquels le monde semble cesser de croire.
Peu importe elle s'arrête jamais d'filer, Martine,
Elle sait qu'elle a qu'une vie et elle veut rayonner,
Apporter autour d'elle un peu d'amour et de paix,
Et qui sait où la mèneront les rails de sa machine.
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