Chapitre 5 : 1995.
À l’extérieur du bureau où Chuck et Kimi s’étaient enfermés, Laure avait mené Dossan un peu plus loin dans la maison.
Dans ses pensées, elle jouait avec les pans de sa robe tout en traversant les couloirs. D’un geste gracieux, elle laissa son invité se placer sur un des nombreux fauteuils qui ornaient la demeure. Une domestique vint tout de suite lui demander ce qu’il souhaitait boire, une fois installé sur les coussins en cuir blanc.
La pièce éclairée servait de bibliothèque principale, les murs cachés par des étalages en bouleau. Il y avait des livres à perte de vue.
Laure serpenta comme une vipère devant les étagères et s’arrêta devant une large fenêtre qui prenait pratiquement tout un mur. Elle glissa ses doigts sur l’épaisse corde tressée qui maintenaient les rideaux ouverts et plongea son regard distrait à l’extérieur. Les arbres étaient aussi fleuris que les idées qui naissaient dans son esprit.
Mal à l’aise, face au peu d’attention qu’elle lui donnait, Dossan décida de questionner la fille de son meilleur ami une fois son jus de fruit entre les mains :
- Serais-tu… débuta-t-il en détaillant la longue chevelure mauve de Laure. Vexée… ? Par le fait que Kimi ait voulu être seule ?
Quand elle pivota d’un coup sec et accéléra sa marche pour s’installer à ses côtés, Dossan prit du recul dans le canapé. Laure agrafa ses yeux aux siens, assise, les genoux rapprochés.
- C’est évident, non ? lui répondit-elle, peu certaine. Je pensais qu’elle aurait accepté qu’on regarde les photos ensemble, mais récemment… Elle ne fait que me chasser. Je comprends qu’elle ne se sent pas très bien, mais delà à me rejeter, c’est…
- Kimi traverse une période compliquée, tenta-t-il de la calmer dans son discours rapide.
- Forcément, lâcha-t-elle d’un ton légèrement ironique en serrant ses doigts sur ses genoux. Les mensonges se sont accumulés et son ancien lycée a brûlé. Cela dit, je ne pensais pas que ce serait aussi important pour elle. Quand je l’ai vu pleurer ce jour-là, je…
Laure se trouva étonnement honnête avec cet homme, alors qu’il lui avait menti ouvertement. Elle était fâchée contre lui, comme sur tous les parents de ses amis, ainsi que sur son propre père. Elle leur en voulait à tous et Dossan s’en doutait. Depuis cette fameuse soirée, avant que l’école ne parte dans les flammes, ce dernier avait compris qu’elle avait du ressentiment. Il l’avait vu provocatrice.
- Ce Lycée comptait beaucoup à ses yeux et aussi pour ses amis…
- J’ai bien compris qu’ils comptaient plus, eux aussi, lâcha-t-elle, irritée.
Elle tenta de ravaler sa langue, surprise de montrer autant de vulnérabilité. Elle arracha un regard de douceur à Dossan. De tout ce qu’elle pouvait lui dire sur l’instant, Laure avait décidé d’axer sa colère sur ce propos plutôt que de l’accabler de ses mensonges.
- Kimi n’a jamais fait passer un ami avant l’autre, si ça peut te rassurer.
- … Elle a un certain code d’honneur, oui, dit-elle en plissant les yeux tout en se relevant doucement. Pas comme vous et la génération précédente, enchaîna-t-elle en lançant un regard par-dessus son épaule, dos à Dossan. Qu’avez-vous à dire à ça ?
- Que je… te sens blessée, Laure.
- Je ne le suis pas, répondit-elle rapidement en se tournant pour lui faire face. Je suis Laure Ibiss. On ne me blesse pas. On me pique. Et dans ce cas, je pique en retour.
Comment la conversation avait-elle pu autant dériver ? Plein de douceur et de compassion, Dossan s’apprêtait à lui en demander plus quand ils furent tous deux interpellés par la voix de Kimi qui montait crescendo.
Les paroles étouffées, ils n’entendirent rien de plus qu’un semblant de conversation mouvementée. Soudainement complices, chacun une tête dans le couloir, ils oublièrent de respirer quand le silence revint. Décidément, Laure avait bien trop de questions à poser à son amie.
Elle poussa son bras contre le torse de Dossan quand la porte s’ouvrit ensuite, le forçant à reculer. Lui-même s’y accrocha, paniqué, comme de son temps d’adolescent.
Un flash lui revint...
- Dis-moi, Alicia…
- Hum ?
- Pourquoi tu n’apprécies pas Blear ?
… D’un soir où après le souper, ils marchaient dans les couloirs de Saint-Clair.
- C’est pas évident ? avait-elle demandé en retour. Et puis ce n’est pas que je ne l’aime pas, mais…
- Stop.
Cette fois là, c'était Dossan qui avait arrêté Alicia. Ils s’étaient cachés derrière le mur à l’intersection du couloir. Secrètement, ils avaient tous deux épié Blear et John-Eric. Ils n’avaient que quinze ans à l’époque. Plus de ce même nombre s’était écoulé entre temps et il se retrouvait pourtant dans une situation similaire avec la fille de Chuck. La vie pouvait être invraisemblable. Alicia n’était plus, mais leur couple à eux existait encore. Laure décela facilement la peine sur son visage. Elle n’eut aucunement le temps d’en jouer, face à son père et Kimi qui revenaient du bureau.
Cette dernière n’osait regarder aucun d’entre eux dans les yeux. Elle avait la tête bien basse.
- Nous pouvons rentrer, je regarderai le restant des photos à la maison quand…
- Déjà ?! s’exclama Laure, incapable de cacher sa déception. Je veux dire… Tu ne veux pas rester un peu ? Je pensais t’inviter à rester dormir….
- C’est une bonne idée, fit Dossan, agréablement surpris de la proposition alors qu’elle lui en voulait quelques minutes plus tôt. Ça te dérangerait ? demanda-t-il à Chuck qui paraissait loin dans ses pensées.
- Loin de là, répondit-il de son habituelle allure. Nous pourrions même souper ensemble, ça fait longtemps que...
- Mais je… !
L’exclamation de Kimi arrêta chacun dans son élan. Elle avait le rouge aux joues, à la fois furieuse et honteuse. Courageusement, elle brava leurs regards et surtout celui de Laure. Les larmes montèrent instantanément.
- Ce n’est pas que je ne veux pas… dit-elle d’une petite voix. J’ai juste… vraiment besoin… d’être seule pour…
Elle tenait vraiment à ce que ce moment, où elle découvrirait les souvenirs de ses parents, soit spécial. Elle s’en voulait de se sentir aussi égoïste, mais cela lui semblait aussi légitime.
- D’accord, fit Laure, d’une voix certaine. Mais viens avec moi un instant, l’embarqua-t-elle de force en la prenant par la main.
Emportée, Kimi s’emmêla les pieds sous les regards avisés de leurs pères. À elle aussi, la situation paraissait irréelle. Les deux hommes se mirent côte à côte instinctivement, comme pour s’échanger des secrets.
- Ta fille… débuta Chuck, le regard dans le vague, est incroyable.
- Ce n’est pas que la mienne, répondit-il en souriant maladroitement. Elle est aussi un peu déraisonnable, j’espère qu’elle ne t’a rien demandé d’étrange…
Effectivement, Dossan la connaissait assez pour savoir qu’elle avait en fait une idée derrière la tête et tellement bien, qu’il n’avait même pas espéré lui en retirer. Il ne se doutait par contre pas de l’ampleur de sa requête. Chuck lui accorda un regard en coin.
- Rien qui ne me soit impossible.
- Tu… ne vas pas me le dire ? lâcha-t-il d’une mine légèrement amusée et étonnée.
- Je ne dois en parler à personne pour le moment, voilà ce qu’elle m’a dit en dernier, fit-il en déposant un doigt sur ses lèvres, puis en venant l’encadrer de son bras.
- Bon sang… Elle m’inquiète, avoua-t-il, et… Toi aussi, enchaîna-t-il en voyant son ami se perdre à nouveau dans ses pensées.
Chuck le sonda un instant de sa grande taille. Dossan n’était pas finalement beaucoup plus petit. Il s’y raccrocha, songeur, tandis qu’il cligna plusieurs fois des yeux.
- Il est possible… Que j’ai fait quelques conneries, lui souffla-t-il tout bas dans l’oreille.
- Des… Comment ça ? Qu’est-ce que tu as fait ? lui demanda-t-il en voyant un tout léger sourire l’égayer.
- Et le pire, c’est que je ne regrette absolument pas d’avoir couché avec elle.
Alerte, Dossan recula pour mieux analyser son expression. Quand la pièce tomba, il baissa le menton et secoua plusieurs fois sa tête, l’air de dire qu’il était incorrigible. Il vint ensuite taper sa main sur son torse pour l’encourager.
- Rassure-moi, tu parles bien de… Marry, chuchota-t-il à son tour.
- Qui d’autre… ? dit-il en déviant son regard.
- Je vois. Et donc… Tu veux en parler ? lui demanda-t-il en attrapant son épaule.
Il ne s’était pas attendu à ce qu’il vienne enfouir son visage sur la sienne.
- Pourrions-nous… prendre le temps de boire un verre ? Tu me manques. Elle me manque. Tous, mais… Rien ne sera simple.
- D’accord, le réconforta-t-il de ses deux mains dans son dos. Dis-moi plutôt… continua-t-il en cherchant son regard, c’était bien ? l’interrogea-t-il, cocasse.
- Pfff, pouffa Chuck qui lui offrit un franc sourire. Hum ? reprit-il du poil de la bête, se redressant en même temps que ses deux sourcils. Évidemment.
- Kat et Elliot, toi et Marry… J’ai l’impression d’être retourné dans le temps, rit-il d’abord, une tristesse naissant ensuite dans son regard. Ça a l’air si facile, alors que ça ne l’est pas.
- Et toi ? Avec Blear ?
- Il n’y a rien, répondit-il rapidement. C’est évident…
- Mais ça ne t’a rien fait de la revoir ?
Dossan planta doucement ses dents dans sa lèvre inférieure d’un air confus. Cette question n’avait pas lieu d’être. Forcément, il y pensait.
- C’est compliqué. Il n’en est pas question. Elle est avec John-Eric et je ne l’envisage pas… C’est impossible, pas quand… Nos propres enfants sont amoureux… Leroy est… dingue de sa fille. C’est…
- Rien n’est impossible, décida-t-il de le secouer, fort sérieux.
- Chuck… C’est bon, lui sourit-il avec peine. Ce n’est pas ma priorité. D’abord, le bien-être de mes enfants, de Leroy et de Kimi.
Pourtant frustré de cette réponse, Chuck la respecta. Il n’avait aucun regret d’avoir fait l’amour à son amour de toujours, mais il s’en voulait à l’égard de sa fille. Comment réagirait Laure en l’apprenant ? À côté, même la réaction de Priss paraissait anodine.
***
À bout de bras, Kimi se laissa traîner jusqu’à l’antre de Laure. Elle n’avait pas eu besoin d’explication concernant l’aile de la demeure qui lui appartenait pour constater sa touche personnelle. Les décorations lui ressemblaient tellement. Enfin, elle lâcha sa main et entra dans sa chambre où trônait un superbe lit à baldaquin. Laure tournoya en écartant ses bras :
- Ici, c’est mon endroit ! s’exclama-t-elle, pétillante. Et… Je sais que ça ne va pas trop pour le moment, mais Kimi, tu es ma meilleure amie. Je n’ai jamais eu l’occasion de t’inviter, ni personne d’ailleurs. Aujourd’hui, j’ai envie que tu sois la première copine qui dorme dans ma chambre…
- Je…
- Je sais ! Quand je dis aujourd’hui, je parle en général, mais je voudrais que tu viennes un de ces quatre. Tu veux bien ? Et aussi… Que tu relèves la tête, vint-elle déposer son index sous son menton.
- Tu es trop gentille avec moi, répondit-elle après un temps, la vue floue, alors que…
Laure était aussi intelligente que son père. Gênée, mais curieuse d’en savoir plus, elle l’interrogea :
- Peut-être que… ça te libérerait si tu me parlais ? Est-ce que… tu voudrais me dire de quoi tu as parlé avec mon père ?
- Je… Tu… bredouilla-t-elle. Je suis désolée, Laure, j’ai besoin de remettre mes idées en place… Pour le moment, je n’arrive juste pas à… sourire comme avant et…
Elle ne comprenait pas ce qui la rongeait autant, parce qu’elle ne pouvait pas savoir que Kimi se sentait autant coupable que le Lycée ait brûlé. C’était sa faute. Sa responsabilité. Elle devait en assumer les conséquences, quitte à faire des messes basses dans le dos de sa meilleure amie, jusqu’à ce qu’elle soit sûre que tout fonctionne.
- Je te le dirais, mais… porta-t-elle sa main à son visage pour effacer ses pleurs. Je ne me sens pas bien, Laure… Je… Je suis désolée de te mentir… Je te promets que je t’en parlerai… Promis. Je te...
Une grande douleur frappa la jeune Richess qui se jeta dans ses bras. Kimi s’y blottit sans crainte, malheureuse depuis tout l’été.
En la serrant très fort, Laure voulait lui crier “moi aussi”, le regard porté sur l’armoire où résidaient ses plus grands secrets.
***
Au pas de la porte, le père et la fille Ibiss firent chaleureusement signe à leurs meilleurs amis respectifs. Depuis la fenêtre, Kimi et Dossan avaient l’air autant tourmenté l’un que l’autre.
Quand les deux premiers firent demi-tour dans leur demeure, un silence pesant s’était installé dans le hall malgré la présence des domestiques. Entre Chuck et Laure, un froid glacial s’était installé. Il préféra, en effet, s’attarder sur la femme qui attendait patiemment de pouvoir jouer son rôle :
- N’oubliez pas de ranger les autres caisses au grenier, lui ordonna-t-il à son passage d’un ton plus bas.
Quelles autres caisses ? se demanda Laure, dont l’esprit vif avait été piqué. Son mode pie activé, elle monta l’escalier du hall l’air de rien. Pour retourner dans sa chambre, elle devait aller à gauche alors que la domestique s’en alla à droite une fois sortie du bureau de Chuck, une grosse caisse dans les bras.
Cachée, pour entendre ce qu’ils se disaient, elle comprit qu’il n’y en avait que trois. Laure observa son père lui tendre la dernière de ses allers-retours et attendit que ce dernier ferme la porte derrière lui. À ce moment-là, elle fila dans le couloir pour rejoindre la domestique. Dans son dos, elle attendit qu’elle dépose les boîtes. En la voyant glisser curieusement ses doigts sur un des couvercles, Laure n’hésita pas une seconde :
- Que faites-vous ? l’interpella-t-elle.
- Ah, je…
- Descendez. Et je ne dirais rien à mon père.
- Je n’allais pas…
- Qui sait ? la coupa-t-elle pour la dévisager, lui ordonnant de s’en aller d’un coup d’œil sévère, le menton relevé.
La dame partie comme une souris en fuite, la tête relevée entre les épaules. Une fois l’élégante vieille porte en bois refermée, Laure se laissa tomber au sol et attrapa la première caisse entre ses mains, le regard avide. Elle retira le couvercle d’un geste vif.
***
Tandis qu’elle plongeait ses mains entre les albums, Chuck s’assit sur sa belle chaise en cuir et étendit ses jambes, la nuque contre le repose-tête. Il inspira profondément en serrant ses doigts au bout de l’accoudoir. Il l’avait entendu passer.
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Les pochettes plastique collant au bout de ses doigts, Laure passa les pages rapidement, ignorant toutes les photos d’Elliot et Katerina qui lui donnèrent une drôle d’impression pour arriver à ce qu’elle cherchait. Elle s’arrêta d’abord sur les premières photos de groupe et sur les visages jeunes de leurs parents. L’une d’elles l’appela, annotée par : “Tenerife - 1995”
***
Chuck l’avait fait exprès, depuis le début. En récupérant les photos par Dossan à l’époque, elles avaient été toutes mélangées. Pour Kimi, il n’avait trié que celles qui pouvaient l’intéresser. Il y avait même peut-être glissé une ou deux en trop.
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De ce voyage aux Canaries, on voyait Marry et Elliot, ados, se faire un câlin en tirant la langue dans un car. Chuck, les bras croisés, les observait d’un regard en coin, malicieux. Le cœur de Laure s’accéléra en passant ses doigts sur son visage dans lequel elle se reconnaissait. Ce fut dur de tourner les pages suivantes.
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Pour ce qu’il gardait, il avait décidé d’y mettre de l’ordre et de laisser à une des domestiques le soin de ranger les caisses alors qu’il s’agissait de souvenirs extrêmement intimes et révélateurs. Tout ça, dans le seul but que Laure l’entende donner cet ordre.
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“Bal de Saint-Clair - 1995” : Marry dans une superbe robe dorée, ses boucles resplendissantes, et Chuck dans un costume Zinzolin, s’embrassaient. Ils avaient l’air tellement heureux. L’estomac de Laure se retourna. Elle tomba ensuite sur les photos de groupe de la présidence où ils apparaissaient et de leur duo en tant que délégués.
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Peut-être que si elle découvrait ses souvenirs par elle-même, Laure aurait le temps d’y réfléchir. Un jour ou l’autre, il comptait bien divorcer et se remettre avec sa femme. Connaissant sa fille, elle ne l’accepterait pas aussi facilement. Alors si elle se rendait compte de tout l’amour qu’il y avait eu entre lui et Marry, peut-être que son changement serait apaisé. Cette pensée lui donnait un infime espoir. Il ne voulait pas la blesser, bien qu’incapable de résister à celle dont il avait toujours été amoureux.
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Les albums éparpillés autour d’elle, Laure resta assise au sol, sous le choc. Elle n’arrivait à mettre le doigt sur ce qu’elle ressentait, mais elle n’arrivait pas à détacher son regard de son jeune père en compagnie d’une autre femme. Tiraillée par ce qu’elle pouvait connaître de l’amour avec Loyd et de ce sentiment de trahison, elle repoussa le livret de sa paume, dégoûtée. Une force surnaturelle l’obligea à s’en saisir d’un autre.
Quand elle l’ouvrit, elle tomba sur une photo du même bal, mais cette fois-ci, elle y découvrit un couple, traversant le tapis rouge main dans la main. Pas de doute, ce garçon brun humblement classe, dont elle reconnaissait l’air et la fille à ses côtés resplendissante dans une robe aussi argentée que sa longue chevelure ondulée, il s’agissait de Michael et d’Eglantine. Les épaules basses, elle se décomposa. Jusqu’au bout, ils leur avaient menti.
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Chuck espérait naïvement, que sa fille le comprenne, parce qu’elle aussi était follement éperdue d’un Richess.
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