Chapitre 2 : À l'école des sodurs

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Shoyo


Finalement, l'examen d'entrée de l'école des sodurs n'était pas difficile. Comme tout le monde, j'avais été accepté. D'après mon père, il ne servait qu'à vérifier le potentiel de chaque élève et si celui-ci n'avait pas de problème de santé ou d'émofa trop faible.

À 6 ans, j'entrai enfin dans l'école de mes rêves. Ma mère me trouvait trop jeune et voulait attendre encore un peu. C'était possible, on pouvait entrer dans l'école plus tard mais le plus tôt était le mieux car cela permettait d'avoir de meilleurs résultats plus rapidement.

Le premier jour, mes camarades et moi étions assis dans le gymnase et écoutions sagement nos maîtres nous expliquer comment se déroulerait notre formation.

« Nous sommes des enseignants-sodurs. Nous sommes chargés de vous apprendre les bases du combat, du maniement des armes et de leur entretien, de l'utilisation de l'émofa, sans oublier vos droits et vos devoirs de sodur.

– Le restant de vos cours seront identiques à l'école normale. Comme ça, si jamais vous changez d'avis, vous pourrez facilement rejoindre un parcours plus classique. De même si on vous exclut, ce qu'on peut faire si vous ne respectez pas le règlement ou si vous n'avez pas un assez bon niveau.

– Vous aurez des examens à chaque fin d'année. Et dans six ans, vous passerez l'examen final de la première partie de votre formation. Si vous réussissez, vous ne serez plus des élèves mais des apprentis. À partir de là, vous serez mis par groupe de trois à cinq apprentis et placés sous l'autorité d'un maître-sodur qui vous formera à la vie sur le terrain. Avec lui, vous aurez vos premières missions.

– Encore après, vous aurez un autre examen. Certains d'entre vous le passeront avant les autres, généralement, on attend vos 17 ans pour vous proposer de le passer. C'est votre maître qui décide quand vous inscrire. Sa réussite vous fera devenir un sodur accompli.

– Vous pourrez aussi suivre d'autres formations pour devenir médecin-sodur ou devenir maître à votre tour. Et les plus prometteurs pourront espérer devenir sodur-chef un jour. »


« Alors, comment s'est passé ta première journée ? Demanda ma mère sur le chemin du retour.

– Ils ont expliqué les règles surtout. J'ai hâte de commencer !

– Tu as intérêt à bien travailler, sinon ton père et moi allons confisquer toutes tes bandes-dessinées.

– Promis ! »

Mes bandes-dessinées anti-démons, BD-AD, étaient ce que j'avais de plus précieux dans mon enfance. Je les collectionnais mais je n'étais pas le plus grand adorateur au monde.

« Il y a qui dans ta classe ? Demanda ma mère.

– Il y a Heetar, Akiko et d'autres garçons du clan Huiju. »

Ces deux-là étaient cousins. D'ailleurs, ils étaient aussi les cousins de Naje. La plupart des Huiju avait les yeux roses et les cheveux noirs. Leurs vêtements étaient noirs et le symbole du clan, une sorte de V dans un cercle, était affiché dans leur dos. Heetar et les autres garçons étaient vraiment à l'image de leur clan. Akiko les évitait.

« Heetar est très autoritaire.

– C'est normal, c'est l'héritier du clan.

– Akiko ne s'entend pas avec lui.

– C'est une fille, selon les lois de son clan, elle ne devrait même pas être là.

– Alors pourquoi elle est là ?

– Elle s'est enfui pour braver les interdits de son clan. Elle a été bannie pour ça.

– Où elle vit ?

– Dans une famille d'accueil. »

Akiko et moi, nous nous ressemblions assez. Nous voulions devenir sodur et faire nos preuves. Je ne pouvais que la respecter pour ça. Mais il fallait admettre que si elle avait pu faire autant de chose, c'était surtout parce que les Huiju avaient toute leur attention sur le cas de Naje.

« C'est normal que Heetar, Naje et Akiko soient nés la même année ?

– C'est certainement une coïncidence. Il y a qui d'autre ?

– Il y a plusieurs enfants du clan Gurashi, ils restent ensemble généralement. Oh ! Il y a Jared et Koayo du clan Rida ! »

Comme la grande majorité des Rida, Koayo avait les cheveux blancs et les yeux gris. Elle portait fièrement le symbole de son clan en collier : deux loups, un blanc et un noir, enroulés l'un autour de l'autre.

Jared, quant à lui, ne ressemblait pas aux Rida. Il avait des cheveux noirs et des yeux oranges. Il avait un an de moins que nous. De ce que j'avais compris, il avait été trouvé lorsqu'il avait 2 ans et les Rida l'avaient gardé. Personne ne sut d'où il venait, comme mon grand-père.

« Ce qui est marrant avec Jared, c'est qu'on dirait qu'il est invisible ! On peut toujours le voir mais c'est comme si on oubliait qu'il était là. Les profs ont déjà eu peur à quelques reprises aujourd'hui. Il est arrivé en retard mais personne ne l'a remarqué ! »

Jared était aussi l'un des seuls à savoir communiquer avec Naje, ce qui était un exploit d'après Koayo.

« Naje est là aussi. »

Il était très renfermé. Ce n'était pas étonnant vu comment les autres le traitaient.

« Garde tes distances avec lui. Je ne veux pas que tu aies des problèmes. »

Je hochai juste de la tête.


Les jours d'école se ressemblaient les uns aux autres. Le matin était dédié aux leçons en classe et l'après-midi était pour des entraînements plus physique. J'aimais bien ce concept. Mais nous avions aussi le droit de nous mesurer les uns aux autres pendant les récréations. Pas une seule pause se passait sans qu'il y ait un combat entre des élèves.

On se défiait régulièrement les uns contre les autres, parfois en duel, parfois en groupe, bien que certains combats étaient évités. Akiko évitait de provoquer Heetar, mais elle ne gênait pas pour d'autres Huiju. Naje ne provoquait jamais les autres, mais il était défié tous les jours, surtout parce que Heetar poussait les autres à le faire. Même ceux des autres promotions. Mais Naje gagnait toujours.

Cependant Heetar ne voulait pas uniquement se mesurer à Naje, il voulait l'écraser. Il disait que c'était normal qu'on remette un bâtard à sa place. Il avait fini par monter une équipe pour le battre, mais même s'il était seul, Naje gagnait encore. Et lorsqu'ils étaient trop nombreux contre lui, Jared lui venait en aide sans qu'on lui demande quoi que ce soit. On ne savait pas pourquoi il faisait ça, il disait que c'était normal car ils étaient proches.

J'avais défié pratiquement tous les élèves, y compris Naje. Surtout lui d'ailleurs, car je le considérais comme mon rival. Par contre, je mettais un point d'honneur à faire des combats équitables, préférant les duels. Et je n'avais jamais gagné contre lui.

Mais c'était différent avec lui. À chaque victoire, le gagnant se vantait. Surtout Heetar, qui en profitait pour nous traiter de faible, c'était assez humiliant. Mais Naje, lui, partait sans rien dire, sans nous regarder. Comme si rien ne s'était passé.

Il avait toujours été discret. Il ne parlait presque jamais, évitant toujours de le faire. Lors des pauses, il se plaçait à l'ombre et lisait un livre. Au bout d'un an, Naje avait dû en avoir marre de tous ces combats, il avait cessé de venir régulièrement. Et les fois où il venait, il était en retard. On pensait qu'il allait être renvoyé mais il était le premier de notre promotion, alors l'école le laissait faire. À cause de tout ça, Naje devint un absentéiste mais aussi un retardataire chronique.


En 5 120, nous avons eu les tests d'éléments. D'après les enseignants, faire ce test à 10 ans était le moment idéal, parce que notre émofa était assez développée pour qu'on puisse détecter notre élément. Ils avaient chacun leurs avantages et leurs désavantages.

L'eau était plutôt facile à trouver mais trop fluide. Le feu était assez compliqué à utiliser lors de forte pluie ou de base température, mais il était très pratique car il pouvait être utilisé partout et était très utile en combat. La terre était pratique aussi, utile en combat, toujours présente, mais elle était assez lourde à utiliser. L'air était volatile, difficile à utiliser mais également toujours présent. La foudre était compliquée, elle allait dans tous les sens en même temps, ce qui rendait son utilisation impossible mais très avantageuse en combat.

J'avais l'air. Akiko l'eau. Jared et Heetar le feu. Koayo la terre.


La même année, nous avons accueilli une nouvelle élève : So Teny, né en 5 109. Elle s'est présentée à tout le monde dès son premier cours.

« Je m'appelle Teny ! Enchantée de faire votre connaissance ! Je suis ici parce que j'ai toujours voulu devenir sodur et j'espère devenir chasseuse de démon après ! J'ai passé l'examen d’État il y a deux ans et j'ai été dans une école d'une ville voisine à la mienne, mais elle a fermé il y a deux ans. Donc j'ai été transférée ici ! J'espère qu'on s'entendra bien ! »

L'examen d’État était l'équivalent à celui qu'on avait passé à 6 ans, mais adapté à tous les âges. Il ne garantissait pas l'entrée dans une école. La réussite de cet examen ne nous offrait qu'une lettre de recommandation à envoyer à plusieurs sodur-chef. C'était ensuite à eux de décider si on pouvait intégrer ou non l'école de sodur de leur ville, avec ou sans bourses pour nous aider.

Elle était blonde, toujours avec une queue de cheval, ses yeux étaient verts et son élément était la terre. Elle était une grande admiratrice des BD-AD, on avait beaucoup échangé à ce sujet et je devais admettre que je m'entendais bien avec elle.

Il avait fallu deux semaines pour qu'elle rencontre enfin Naje. Elle n'avait jamais entendu parler de lui à l'école. Il fallait dire que les professeurs ne prenaient même plus la peine de prononcer le nom de Naje lors de l'appel, nous ne parlions pas vraiment de lui et elle devait déjà faire pas mal d'effort pour ne pas oublier que Jared existait.

C'était lors de l'entrée au premier cours, nous nous installions à nos places respectives et Teny était surprise de voir une nouvelle tête. Elle était allée vers lui, alors qu'il s'asseyait à sa place, au fond près de la porte.

« Excuse-moi, mais qui es-tu ? C'est un cours pour les futurs sodurs, tu ne devrais pas être ici. »

Il ne répondrait pas. Il ne répondait jamais. Il ne la regardait même pas. Ce n'était pas surprenant, il n'avait eu aucun contact visuel avec quelqu'un.

« Laisse, c'est Naje. On t'expliquera à la pause. »

À la récréation, nous nous étions réunis dans la cours, assis en rond, pour lui expliquer comme promis. Naje et Jared avaient disparu, mais ce n'était pas surprenant.

« Alors lui, c'est Naje. Tu ne le verras pas souvent, dit un élève.

– Oui, il vient rarement, il sèche ou arrive en retard, dit un autre.

– Il fait ça depuis trois ans maintenant, dit Akiko.

– Mais il devrait être viré ! Il n'a rien à faire ici, remarqua Teny.

– On ne peut pas, dit Akiko, il est le meilleur de la classe. Il nous a tous battus.

– Ouais, c'est un prodige, un génie, appelle ça comme tu veux, dit un élève.

– Ce bâtard est surtout le protégé du sodur-chef, dit Heetar.

– C'est lui le bâtard ? Demanda Teny.

– Tu en as entendu parler ? Demandai-je.

– Oui, mes parents m'ont dit de me tenir à distance de lui, que j'aurais des problèmes si je lui parlais. Il ne devrait pas exister.

– Oui, il ne devrait pas. Mais en attendant, il est là, dit un élève.

– Je le battrai un jour, dit Teny.

– Bon courage, dit Akiko.

– Ouais, faut le remettre à sa place, dit Heetar. »

Elle avait essayé de le battre quelques jours plus tard. Il l'avait immobilisée en moins d'une minute et était parti juste après. Elle était restée bouche-bée mais nous l'avions rassurée, il était comme ça avec tout le monde. Par la suite, elle avait même essayé de le prendre par surprise, mais sans succès.


Quelques mois plus tard, Teny n'avait pas abandonné l'idée de le remettre à sa place. Malgré tout, la routine de notre classe continuait. On s'entraînait tous les jours sous la surveillance de notre maître. Mais une fois, il avait dû s'absenter. Nous étions dans le gymnase et nous nous affrontions dans des duels, afin de nous faire travailler les mouvements de combat. Il était parti en entendant nos aînés se battre violemment à l'extérieur.

Forcément, nous n'étions pas plus intelligents que les autres, puisqu'au lieu de continuer sagement, nous avions décidé de faire des duels entre nous. Des duels sans règles de sécurité. Nous avions tiré au sort et c'était Akiko contre Heetar.

Nous aurions dû réfléchir. Heetar allait la mettre à terre, il allait remettre Akiko à sa place, comme il voulait remettre Naje à la sienne, mais il était assez fort pour le faire avec elle. L'héritier du clan Huiju, fidèle à ses lois.

Après quelques échanges, il la poussa violemment et la frappa au sol. Akiko protégeait sa tête avec ses bras. C'était prévisible mais on ne savait pas quoi faire. Heetar était l'héritier de son clan, on ne pouvait pas l'arrêter comme ça. Mais on ne pouvait pas non plus le laisser continuer. Ça dégénérait beaucoup trop et si le maître nous voyait, il pourrait nous renvoyer.

Heureusement pour nous, quelqu'un avait attrapé Heetar par son poignet, l'empêchant de frapper à nouveau. Ce n'était pas le maître. C'était Naje. Il venait d'arriver et pour la première fois, il se faisait remarquer.

« Ça suffit, Huiju. Elle est à terre.

– Lâche-moi, espèce de bâtard. »

Naje obéit une fois que Koayo avait éloigné Akiko. Mais Heetar était extrêmement colérique et ne supportait pas recevoir des ordres, alors dès qu'il se retrouva libre de son emprise, il se jeta sur lui, il le plaqua au sol, ses mains autour du cou de sa cible. Il allait l'étrangler. C'était encore pire, personne n'allait empêcher un héritier de faire du mal à un bâtard. Heureusement, le maître arriva ce moment là et les a séparés.


Il nous avait pris un par un pour savoir ce qu'il s'était passé. Nous avions tous été punis pour ça, sauf Naje, parce qu'il venait d'arriver, et Jared, parce qu'il avait été oublié. Je ne saurais même plus dire s'il avait été là. Nous, ma classe et nos aînés qui avaient aussi fait parler d'eux, avions dû nettoyer l'école tard dans la soirée durant des mois, à tour de rôle pour éviter de nous réunir. Mon tour tomba en 5 121, quelques semaines après le nouvel an.

Je venais de finir de nettoyer la dernière classe et je m'étais dirigé vers la sortie, en passant par les escaliers. Quelque chose avait attiré mon attention, il était tard, mais quelqu'un jouait du piano. C'était une école normale avant d'être convertie pour notre formation, la salle de musique avait été conservée, ce n'était pas surprenant qu'il y ait un piano ici. Ce qui l'était, c'était d'entendre quelqu'un jouer.

J'allai voir par curiosité. La porte était ouverte mais il faisait noir. J'allumai et vis que c'était Naje. Il était dos à moi, il ne m'avait pas vu mais il savait que quelqu'un était là.

« Tu as un sacré culot ! Tu sèches les cours et après tu viens t'amuser en salle de musique !

– Je jouais une berceuse avant que tu te décides de m’interrompre. »

Il se tourna vers moi en parlant. C'est sans doute la plus longue phrase qu'il ait dite.

« Tu es insupportable ! Tu sèches les cours et tu nous surpasses tous ! Tu es vraiment arrogant !

– Tu ne me connais même pas.

– Je n'ai pas besoin de te connaître pour savoir que tu es un bâtard.

– Ça, tout le monde le sait. »

Hein ? Ah oui, Naje était un enfant hors-mariage, autrement dit, Naje était un bâtard. Il n'avait pas l'air de mal le prendre, il me regardait, comme s'il y avait plus grave que ça dans sa vie. Je venais d'avoir une longue conversation avec Naje, enfin, pour lui.

Je le regardais de haut en bas. Naje ne ressemblait pas du tout à un Huiju. Si on ne m'avait pas dit qu'il était un garçon, j'aurais facilement pu croire qu'il était une fille. Son visage avait des traits fins ce qui portait à confusion, il avait un corps frêle, plutôt petit, des cheveux noirs lisses et long pour couvrir ses yeux lorsqu'il baissait la tête. Sa peau était pâle, trop pâle. Il ne leur ressemblait pas du tout. Les membres du clan Huiju étaient grands et robustes et les cheveux des hommes étaient souvent rasés. Il n'était en rien l'un des leurs.

Naje était assis, une jambe pendante et une repliée sous lui, il était souvent habillé d'un haut bleu et d'un pantalon noir. Lui aussi, il me regardait. Ses yeux étaient d'un bleu très clair, presque gris, chose très étonnante sachant que les Huiju avaient les yeux roses. Il n'y avait pas à dire, Naje était mignon. S'il avait été une fille, tous les garçons lui demanderaient de sortir ensemble, enfin, s'il n'était pas un enfant hors-mariage.

Quant à moi, j'avais une apparence standard, des yeux noisettes, des cheveux bruns en bataille, j'étais un peu plus grand que les autres. Je m'habillais souvent de tee-shirt marron et de pantalon bleu foncé.

« Que t'ai-je fait, Liebewig ? »

La façon dont nous appelions une personne dépendait de l'endroit où nous étions et des préférences de chacun. Le plus fréquent, c'était d'utiliser les noms de familles à moins qu'il y ait une possibilité de confusion entre deux personnes. Utiliser les noms pouvait indiquer une forme de respect ou imposer une distance, tandis qu'utiliser les prénoms pouvait indiquer une proximité, d'amitié ou familiale.

La majorité de mes camarades m'appelait par mon prénom, après tout, nous nous voyions pratiquement tous les jours, mais je n'y accordais pas tellement d'importance. Mais sauf avec Jared, Naje utilisait toujours les noms de famille, même avec Heetar et Akiko, je trouvais ça tellement bizarre. Ils étaient cousins, ils devraient au moins utiliser les prénoms entre eux. Cependant, tout le monde appelait Naje par son prénom, sûrement parce que personne ne savait quel était son nom, était-ce Rida, Huiju ou un autre ?

« Tu es issu d'un clan puissant et comme ça te suffisait pas tu as décidé d'en rejoindre un autre !

– Je n'ai rien demandé. Si tu permets, j'aimerais continuer à jouer du piano.

– Quoi ? Tu n'as pas de piano chez toi ? »

Naje roula des yeux, comprenant qu'il n'y avait pas possibilité de discuter avec moi, se retourna et se remit à jouer, m'ignorant totalement.

« J'espère que je ne serai jamais en équipe avec toi, Huiju ! »

La mélodie se coupa au moment où j'avais prononcé ce nom. Je ne savais pas si Naje continua de jouer après ça, mais je m'en fichais. Je rentrai chez moi, l'ignorant. Le reste de l'année se déroula sans incident, surtout parce que Naje ne venait que très rarement.


En fin 5 121, nous avions passé l'examen pour devenir apprenti. Nos années fonctionnaient ainsi, la rentrée avait lieu en début d'année et l'année scolaire finissait avant les fêtes de fin d'année. Si je réussissais, je pourrais apprendre en pratiquant et faire des missions pouvant être rémunérées. Il y avait de quoi me motiver.

Nous étions examinés sur tout ce que nous avions appris, la partie théorique, la partie pratique et la partie combat. Je n'étais pas un grand fan de la partie théorique, mais je me débrouillais en pratique et j'étais assez bon en combat, même si je n'avais pas de techniques très puissantes. Les maîtres disaient que mon endurance et ma force y étaient pour beaucoup.

À la fin de la dernière épreuve, nous avons été rassemblés par notre maître dans le gymnase. Il nous avait expliqué comment la suite allait se dérouler :

« Vos premiers résultats seront disponibles le jour de la rentrée. Si vous n'avez pas réussi, vous redoublerez et vous pourrez revenir le lendemain pour votre retour en classe. Si vous êtes parmi ceux qui ont réussi, vous aurez une dernière épreuve qui validera ou invalidera votre réussite aux examens. Si vous échouez à cette épreuve, vous pourrez redoubler ou être renvoyés, tout dépendra de votre échec. Si vous passez, vous deviendrez des apprentis. Ce sera ce maître qui décidera quand vous passerez l'examen pour devenir un sodur, alors tâchez de ne pas faire de bêtise et de ne pas lui faire honte. »

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